Raison d’être des entreprises: Spinoza reviens, la France a peur!

La France a peur. Peur de l’avenir, peur de son passé et peur du présent. Peur des autres et peur d’elle-même. Les entreprises en particulier ont peur. Peur de ceux qui exigent qu’elles justifient de leur raison d’être et qu’elles expient leurs péchés de cupidité en faisant de bonnes actions. Peur de ceux qui ne voient dans leurs usines qu’une source de pollution ou d’aliénation. Peur du prochain scandale qui révélera tel ou tel comportement inacceptable, ou devenu tel, et peur du micro-événement insignifiant monté en épingle par des médias aux aguets. Peur d’être montrées du doigt pour ce qu’elles ne font pas dans un pays qui ignore désormais largement ce qu’elles font. Peur d’exister tout simplement. Dans ce climat dans lequel chacun doit choisir son camp, et où la seule certitude est qu’à un tel jeu tout le monde sera perdant au final, il devient urgent de redécouvrir un philosophe essentiel, Spinoza. Que nous dit-il? Que c’est la joie, et non la peur, qui doit nous guider. Étrange et en apparence naïf, ce message est pourtant d’une actualité brûlante, et d’une portée très pratique.

La question que pose Spinoza est celle de l’éthique. Comment vivre dans une société juste? Il commence par observer que c’est la peur, cette émotion qui accompagne la prise de conscience d’un danger, qui mène le monde. C’était particulièrement vrai à son époque mais ça l’est toujours, ou ça l’est de nouveau. Selon lui c’est pour pour soulager cette peur que la religion a été inventée. Elle amène les hommes à pratiquer la charité et la justice non par désir, mais par obéissance aux croyances soulageant cette peur. Mais cette obéissance a un prix: guerres de religions, croyances absurdes, disputes ésotériques, mensonge, etc. Ces croyances nous rassurent individuellement, mais sont source de violence et empêchent une société apaisée et juste. Sa conclusion: c’est la philosophie qui doit nous amener à cette pratique, et celle-ci ne doit pas venir de la peur mais du désir. Selon Spinoza, c’est en effet le désir qui est le moteur premier de l’être humain. La sagesse consiste à ne pas subir la vie mais à agir selon son désir en orientant celui-ci vers des choses vraies. Lorsque les individus sont mus par ce que Spinoza appelle leurs passions tristes – colère, peur, tristesse, honte, jalousie, culpabilité – ils deviennent malheureux et rendent malheureux les autres car, fait-il remarquer, quelqu’un de malheureux nuit au bien commun.

L’éthique consiste donc à ce que nos émotions soient accompagnées d’idées adéquates, c’est-à-dire basées sur des choses vraies et non sur des illusions. Par exemple, Spinoza définit l’amour comme une joie liée à l’idée d’une cause extérieure (l’être aimé). Cette idée peut être adéquate ou pas, et très souvent au début, c’est beaucoup plus l’idée que nous nous faisons de l’autre qui prime; nous démarrons sur une illusion. Puis avec le temps celle-ci s’estompe et nous accusons l’autre de nous avoir menti. Spinoza distingue en cela la joie active de la joie passive. La joie active est liée à une idée adéquate, où nous aimons l’autre pour ce qu’il est, et non pour ce que nous projetons sur lui. C’est ainsi que l’on peut aimer quelqu’un précisément pour ses défauts, car ceux-ci nous touchent. La joie passive est, elle, liée à une idée inadéquate. Inévitablement elle se transforme en tristesse et peut déboucher sur la haine par celui qui se sent trahi, comme ces couples qui vivent une brève passion sans s’être vraiment connus et se déchirent ensuite pendant des années. Le but de la philosophie selon Spinoza est dès lors de créer des idées adéquates pour accompagner nos émotions. Il observe, de façon fondamentale, que tout être vivant oriente ses efforts afin de persévérer et de croître dans son être, d’augmenter sa puissance vitale, une énergie qu’il appelle conatus. Tout ce qui augmente la puissance vitale apporte de la joie. Tout ce qui la diminue apporte de la tristesse. L’éthique consiste donc à faire non pas le bien au nom d’un principe qui nous est extérieur, mais des choses qui nous mettent dans la joie. Plus on augmente sa puissance vitale, plus on est dans la joie, et plus on est dans la joie, plus on est utile aux autres. Ainsi le but de la philosophie est de nous aider à connaître notre nature profonde et à réorienter nos désirs vers des choses ou des gens qui nous mettent dans la joie, et non dans la tristesse à cause de croyances inadéquates. Chacun ayant une essence singulière, il faut donc se connaître lucidement et offrir sa singularité au monde. C’est l’affirmation de notre singularité, et non sa négation pour nourrir l’illusion des autres, qui nous permet de nous connecter de façon joyeuse, et donc durable, au monde, car alors nous sommes dans le vrai.

Spinoza aujourd’hui

Or aujourd’hui, les entreprises font exactement le contraire. Face à la suspicion et l’hostilité dont elles font l’objet, elles prennent peur et tentent de masquer leur singularité en créant une illusion qu’elles appellent RSE ou mission d’entreprise. Pour avoir été associé à plusieurs projets d’entreprise à mission, je suis frappé de voir combien ceux-ci sont souvent mus par des passions tristes. Ce n’est pas l’énergie des collaborateurs invités dans des groupes de travail qui manque. Certains y croient même sincèrement. L’exercice peut être sympathique, on manie de belles idées et de nobles sentiments. Mais la réalité est que l’objet plus ou moins avoué de l’exercice est, dans les mots d’un dirigeant avec lequel je discutais récemment, “de se faire pardonner nos péchés et d’apaiser les crocodiles”.

Spinoza, théoricien de la joie contre la peur (Source: Wikipedia)

Ce mouvement, basé sur la peur, amène les entreprises à pratiquer l’engagement sociétal, ou ce qui est présenté comme tel, comme une obéissance, et donc à créer et nourrir une illusion, un masque pour se protéger. C’est ce que certains ne manquent pas de dénoncer sous le nom de purpose-washing en les accusant d’hypocrisie. Mais ce n’est pas de l’hypocrisie, c’est de la peur. On aura donc ce joli masque à l’extérieur, pleins de belles choses dans le rapport annuel, des conférences du dirigeant qui inspirera par son “humanisme” et sa “vision”, et tout le monde crèvera à l’intérieur car chacun sera forcé de prétendre croire à une illusion. Or Spinoza nous a prévenu: lorsque notre action est basée sur une illusion, inévitablement celle-ci s’estompe un jour; elle laisse alors place à la tristesse et parfois à la haine d’avoir été trompé à l’insu de son plein gré. Tout le monde est alors perdant: l’entreprise, ses salariés, et la société.

SOS Spinoza

Spinoza suggère donc d’opérer un renversement: au lieu de créer une illusion, c’est à dire d’aller chercher une croyance à l’extérieur pour se protéger des attaques directes et indirectes dont elles sont l’objet, les entreprises doivent au contraire découvrir, ou redécouvrir, ce qui les met en joie, et donc qui elles sont vraiment. Autrement dit, il faut placer l’impératif socratique de connaissance de soi au cœur de la réflexion stratégique. Mon expérience est que cette redécouverte par une équipe dirigeante constitue toujours d’un moment extrêmement fort, qui produit une incroyable énergie: “Oui, c’est ça, c’est ce que nous sommes, et c’est beau!” Et c’est là que le mécanisme Spinozien peut se mettre en marche.

Considérez cette entreprise de jeux vidéos. Elle est confrontée en permanence aux accusations d’abrutir les jeunes, de les rendre accro aux écrans et de nourrir leur violence, et de les détourner de l’éducation. Pour répondre aux critiques, elle pourrait créer une direction RSE, nommer un responsable diversité, investir dans des jeux éducatifs, financer des stages de désintoxication d’écrans pour enfants, etc. Mais ce-faisant, elle reconnaîtrait de facto que l’accusation est juste; elle serait donc mue par ces fameuses passions tristes: culpabilité et honte, notamment, qui ne feraient qu’aggraver la situation en l’exposant à l’accusation d’hypocrisie et au risque d’implosion, ses collaborateurs supportant de moins en moins le décalage entre l’affichage externe de vertu et le manque perçu de celle-ci en interne. Car rappelons Spinoza, l’illusion conduit à la tristesse, et la tristesse à la haine. Mais cette entreprise pourrait au contraire développer une conscience joyeuse de qui elle est, et parier sur la joie de savoir que ces accusations – abrutissement, intoxication, incitation à la violence, absence de caractère éducatif – sont contestées depuis longtemps par de nombreux experts (un exemple parmi d’autres ici). Elle pourrait reconnaître la légitimité des inquiétudes des parents pour leurs enfants, mais en assumant lucidement qui elle est. Une approche spinozienne basée sur la joie lui ferait en outre reconnaître, et assumer, que le jeu est l’un des besoins les plus fondamentaux de l’être humain (et même des animaux), et que même un jeu où on passe son temps à tuer des gens a une vertu éducative. De nombreux chemins joyeux s’ouvriraient alors.

De la joie au bien commun

Ainsi Spinoza nous éclaire sur la question brûlante de l’éthique et du bien commun. Alors que l’on pose comme évident qu’il faut se nier pour se conformer à l’illusion que les autres créent sur nous, il affirme qu’il faut faire l’inverse. Ce faisant, il n’oppose pas ce qui est bon pour nous et ce qui est bon pour les autres, mais il fait du premier la condition du deuxième. Rien n’est plus utile au bien commun que l’utile propre, affirme-t-il. En conclusion, il n’y a pas de solution miracle pour sortir notre pays, ses citoyens et ses entreprises de la peur actuelle, mais opérer un retour vers la joie intérieure est certainement un premier pas. Réapprendre à s’aimer en redécouvrant sa singularité pour l’offrir au monde devrait donc être à l’agenda du Comex ou du Codir de toutes les organisations si elles veulent faire disparaître la haine. C’est aussi vrai pour nous.◼︎

Spinoza est pratiquement impossible à lire. Pour découvrir sa pensée il vaut mieux passer par les travaux de spécialistes vulgarisateurs. On pourra commencer par cette belle et très accessible conférence de Frédéric Lenoir sur laquelle je me suis appuyé principalement pour cet article.

Sur le même sujet on pourra lire: ▶︎Vive l’idiotie! Principe de vie à l’usage des entrepreneurs, des managers et de tous les autres; ▶︎Entreprise à mission et profit: le « en même temps » est-il possible?; ▶︎Entreprise à mission: Emmanuel Faber, Milton Friedman, un partout balle au centre. Sur l’importance de la joie et de l’amour pour changer, lire: ▶︎Et si la clé du changement c’était l’amour? La leçon de management de Philippe Etchebest.

7 réflexions au sujet de « Raison d’être des entreprises: Spinoza reviens, la France a peur! »

  1. La France semble envahie par les passions tristes attisées par un certain nombre d’idéologues et dont l’aboutissement sera l’affrontement entre groupes et leur isolement.

    Le President Macron avait lui-même évoqué les passions tristes des français tout en contribuant lui-même régulièrement à les attiser dans ses interventions. La lecture de Spinoza bien que complexe nous offre des pistes de réflexion intéressantes et des perspectives pratiques en entreprise utiles pour éviter la bien-pensante et la désillusion notamment dans les pratiques RSE. Merci pour cet article.

  2. l’interprétation de la position de B.Spinoza que vous proposez vient en tension avec la position bouddhiste qui dit que la fin de la souffrance c’est la conscience de l’illusion de l’égo: Je crois etre seul et unique mais en fait je suis comme la vague de la mer: une forme que prend le mouvement de la vie à un moment. Cette tension entre la nécessité d’assumer qui on est (se reconnaitre comme unique) et la nécessité de reconnaitre l’illusion de l’égo peut être très fructueuse. elle peut m’amener à voir clairement quelle est ma raison d’être, (ma mission?) ce qui fait mon utilité dans le mouvement du monde et ainsi occuper la place qui me correspond en toute congruence et en toute conscience. Comme le bateau de thésée ce qui importe ce n’est pas ce qui me constitue physiquement mais ma raison d’être au monde: ma raison sociale. D’ailleurs les entreprises vont souvent mal quand leur raison sociale n’est pas adaptée à leur environnement et quand elle ne peuvent plus etre utile au monde.

  3. Cher Monsieur et cher lecteur bonjour,
    Bravo et merci pour ce nouvel article.
    En partant de la peur, une émotion puissante, vous rappelez aux chefs d’entreprises dans leur dimension d’Homo Economicus leur autre dimension humaine d’Homo Emoticus, en puissant votre modèle mental chez Spinoza.
    Je vous propose un ouvrage récent puisqu’en précommande aujourd’hui et disponible à compté du 1er avril 2021 : Homo Emoticus l’intélligence émotionnelle au service des managers écrit par Thierry Paulmier préface d’Anne Lauvergeon aux éditions Diateino qui vous publie également.
    J’attribue à ce modèle mentale que j’utilise depuis 2015 mes enrichissement spirituels et matériels de ces dernières années.
    Quand vous écrivez : “Spinoza suggère donc d’opérer un renversement: au lieu de créer une illusion, c’est à dire d’aller chercher une croyance à l’extérieur pour se protéger des attaques directes et indirectes dont elles sont l’objet, les entreprises doivent au contraire découvrir, ou redécouvrir, ce qui les met en joie, et donc qui elles sont vraiment. Autrement dit, il faut placer l’impératif socratique de connaissance de soi au cœur de la réflexion stratégique. Mon expérience est que cette redécouverte par une équipe dirigeante constitue toujours d’un moment extrêmement fort, qui produit une incroyable énergie: « Oui, c’est ça, c’est ce que nous sommes, et c’est beau! » Et c’est là que le mécanisme Spinozien peut se mettre en marche.”
    Homo Emoticus suggère de prendre conscience de nos peurs et/ou de notre sentiment de diminution de soi ou d’infériorité, antichambre de la peur, donc de notre mal-être et d’y substituer des sentiments d’admiration et de gratitude de soi, des autres, du monde, émotions sources de bien-être, pas juste pour se sentir bien ce qui serait puéril et stérile, mais parce que ce modèle distingue très utilement les stratégies comportementales perdantes consécutives au mal-être généré par la peur et/ou le sentiment de diminution de soi ou d’infériorité (exemples: la fuite, le mensonge, mais aussi avoir raison) des stratégies comportementales gagnantes consécutives à un sentiment de bien-être que je peux activer en admirant et en éprouvant de la gratitude voir de l’amour (mixte d’admiration et de gratitude) qui débouchent sur des actions de rencontre positive de l’autre ou des autres de manière sincère et sans masque comme vous le soulignez pertinemment, de créativité, de sentiment de pleine énergie, d’accès à tous ses savoirs (savoir, savoir-faire, savoir-être), de fierté réelle du type : « Oui, c’est ça, c’est ce que nous sommes, et c’est beau! ».
    Le mécanisme Spinozien bien qu’utile et ancestrale n’a pas été généralement adopté, notamment par les chefs d’entreprises, sans doute pour de multiples raisons parmis lesquelles l’a

  4. Merci pour cet article qui encourage à la réflexion

  5. Qu’est ce que vous avez tous à dire que Spinoza est dur à lire. Passer par la vulgarisation peut conduire une personne à avoir envie de découvrir un auteur à la rigueur. Lire des spécialistes conduit à comprendre des interprétations que vous même interprétez. un résultat qui conduit à dénaturer entièrement la pensée de ce philosophe. Par ex ce matin j’ai découvert un article de Spinoza interprété en partie par Lenoir (qui du reste n’est pas spécialiste de Spinoza) puis interprété par vous, puis par le lecteur qui trouvera votre article assez intéressant pour qu’il en discute dans un cercle de philosophes amateurs. C’est vraiment dommage. Cordialement

  6. Je ne sais comment prendre votre message :
    Est-il négatif : Les entrepreneurs se dotent d’une ‘raison d’être’ par peur des autres ? A cause de la religion ?
    Est-il positif : Dotez-vous d’une raison d’être qui vous rendent joyeux ?

    L’amour étant “une joie liée à l’idée d’une cause extérieure (l’être aimé)” comme vous citez Spinoza : donc , aimons-nous les uns les autres ? Ne serait-ce le message de ce Jésus dont les Chrétiens viennent de fêter la Résurrection dans la joie ?

    Du coup, j’ai plutôt envie de prendre votre message joyeusement ? 😉

    Avec joie : lisons les philosophes ! Spinoza bien sûr, et -puisque vous citez aussi Socrate- les autres : que lis-je ?

    « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen. » Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs, 1792

    « Appelons démarche éthique la visée de la vie bonne avec et
    pour autrui dans des institutions justes » Paul Ricoeur, Soi même comme un autre, 1990

    « le plus grand bonheur pour le plus grand nombre » Jeremy Bentham (1748-1832)

    « La morale utilitariste reconnaît dans les êtres humains la faculté de sacrifier leur plus grand bien pour le bien des autres » John Stuart Mill L’Utilitarisme, 1860

    « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre » Hans Jonas « le Principe Responsabilité » 1979

    Opposition entre l’éthique de conviction « Le chrétien fait son devoir et en ce qui concerne le résultat de l’action il s’en remet à Dieu» – et … l’éthique de responsabilité qui dit: « Nous devons répondre des conséquences prévisibles de nos actes. » Max Weber, Le Savant et le Politique 1919

    Evidemment, on peut aussi lire Nietszche pour qui « Dieu est mort »… Il me semble qu’il bouge encore pas mal ?

    Et je m’interroge :
    Pourquoi opposer soi et les autres ?
    Comment être ou devenir moi sans les autres ?
    Comment savoir qui je suis sans le regard (l’amour ?) des autres ?

    “C’est l’affirmation de notre singularité, et non sa négation pour nourrir l’illusion des autres, qui nous permet de nous connecter de façon joyeuse, et donc durable, au monde, car alors nous sommes dans le vrai. »
    Le but serait donc de se connecter aux autres de façon joyeuse et durable ?!

    Toute entreprise -comme toute personne- EST connectée à ses parties prenantes, sans lesquelles elle n’est rien. Prendre conscience de cette interdépendance me paraît salutaire au XXie siècle. Choisir de ‘rendre service’ à ses clients, employés, actionnaires, fournisseurs, administrations, société, voire à l’environnement, est indispensable à sa survie, au moins à long terme. L’inscrire comme une ‘raison d’être’ devrait en effet être joyeux ?!

    Que certaines entreprises le fassent sous la contrainte est fort dommage. C’est peut-être -comme dans tous les processus de deuil- un passage vers la joie d’après ? Je partage ce point de vue : qui sommes-nous pour prétendre à la vérité ?

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