Convaincre ou donner envie? Ce qu’Antoine Parmentier nous apprend sur l’innovation

Comment convaincre les collaborateurs de son entreprise d’être plus innovants? C’est la question que me posent immanquablement les participants lorsque j’anime un séminaire d’innovation. Après souvent des années de tentatives infructueuses, de méthodes essayées les unes après les autres, et de frustrations à voir que les efforts ne débouchent pas sur grand-chose, ils sont toujours à la recherche de la potion magique, celle qui débloquerait tout. Je leur explique que cette potion n’existe pas, ce qui me coûte souvent assez cher, mais qu’ils peuvent franchir un pas important en reconnaissant que le problème réside en partie dans l’idée de convaincre les autres. Il vaut beaucoup mieux donner envie. Donner envie plutôt que convaincre, ces deux postures sont illustrées par deux personnages fameux dans l’histoire, Ignace Semmelweis et Antoine Parmentier.

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Les 4 modèles mentaux qui bloquent votre entité innovation de rupture

La création d’entités “innovation de rupture” au sein des grandes entreprises n’est pas nouvelle, mais malgré le temps et l’expérience, ces entités restent souvent bloquées dans leur action et finissent par être diluées dans l’organisation après quelques années, voire quelques mois. Si la direction générale en attend parfois un peu trop, il est en effet illusoire de penser que l’innovation de rupture sera “réglée” par une entité, si performante soit-elle, cet échec est problématique. Il n’y a pas de solution miracle, mais il y a néanmoins quatre modèles mentaux bloquants que l’on retrouve assez systématiquement dans ces entités, et qui peuvent être changés assez facilement.

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Les entrepreneurs sont-ils motivés par l’avidité? Retour sur un mythe…

“Greed is good” (l’avidité c’est bon). Vous vous souvenez certainement de cette expression proférée avec force par Michael Douglas, interprétant Gordon Gekko, un financier de haut-vol dans le film Wall Street. Par une de ces caricatures qu’affectionne Hollywood et que nous prenons trop sérieusement comme souvent, Gekko en arrive à symboliser la mentalité du monde des affaires, du chef d’entreprise et par extension, celle de l’entrepreneur. L’entrepreneur est-il motivé par l’appât du gain? Retour sur un modèle mental solide, mais largement faux.

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Raison d’être: Commencer par ‘pourquoi’… ou commencer par vous?

Avoir un grand ‘pourquoi’, une raison d’être noble et ambitieuse (purpose en anglais), c’est le secret des stratégies d’entreprises gagnantes. C’est en tout cas ce qu’explique Simon Sinek, auteur du best seller Commencer par pourquoi. Selon lui, toutes les organisations savent ce qu’elles font, et la plupart savent également comment elles le font. En revanche, très peu savent pourquoi elles font ce qu’elles font. Or seules celles qui ont un grand ‘pourquoi’ peuvent vraiment réussir et la définition de ce ‘pourquoi’ est donc un préalable à toute pensée stratégique ambitieuse. Ça paraît logique, c’est certainement séduisant, et c’est une croyance très répandue actuellement, voire une évidence pour beaucoup, mais c’est faux. Regardons… pourquoi.

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Effectuation : une logique entrepreneuriale devenue incontournable en 20 ans

A l’occasion de la sortie de la seconde édition de mon ouvrage d’introduction à l’effectuation, je publie un article dans The Conversation qui tire un bilan des vingt ans de cette logique d’action des entrepreneurs devenue incontournable vingt ans après sa mise en évidence par la chercheuse Saras Sarasvathy. Il est désormais reconnu qu’on n’a pas besoin d’une vision claire de son projet pour démarrer. On peut démarrer avec ce qu’on a sous la main et co-construire avec les autres de façon émergente.

En France notamment, je souligne le développement d’une large communauté de chercheurs et praticiens désormais très active. L’article est accessible ici.

Agir face à la crise: retrouvez-moi pour deux webinaires les 15 et 27 avril

Mercredi 15 avril à 14h : “Face à la crise : réagir en entrepreneur avec l’effectuation”, animé par Philippe Silberzahn, Professeur emlyon en stratégie et entrepreneuriat

La crise due au coronavirus pose des défis énormes aux dirigeants d’entreprise. Il faut réagir aux difficultés immédiates mais aussi préparer l’avenir. L’objet du webinaire est de présenter les cinq principes de l’effectuation, la logique d’action des entrepreneurs, et de montrer comment le dirigeant peut les mobiliser de façon concrète pour survivre à la crise et surtout en tirer parti. Inscription.

Lundi 27 avril à 11h : “Stratégie modèle mental : Cracker enfin le code des organisations pour les remettre en mouvement”, animé par Philippe Silberzahn, Professeur emlyon en stratégie et entrepreneuriat, et Béatrice Rousset, Coach de dirigeants et d’équipes de direction

L’épidémie du coronavirus a rendu impératif ce qui était nécessaire depuis longtemps : la transformation des organisations. Quelque chose bloque, mais quoi ? L’objet de ce webinaire est de montrer que ce qui bloque : ce sont les modèles mentaux individuels et collectifs qui définissent l’organisation. Ces modèles mentaux constituent le « code » de l’organisation, c’est-à-dire le point d’entrée et d’action pour la transformer et la remettre en mouvement. La gestion des modèles mentaux, devient vital pour faire face aux nouveaux défis. inscription.

En situation de crise: Les trois lignes de conduite du dirigeant

[English version here]

En ces temps d’épidémie de coronavirus, j’ai l’occasion de discuter avec des gens d’horizons très différents (urgentistes, chercheurs, indépendants, entrepreneurs, retraités, chefs d’entreprise, etc.) pour comprendre comment ils “vivent” la crise actuelle à la fois personnellement et professionnellement. De ces discussions, je peux tirer trois lignes de conduites que peut adopter le dirigeant face à la situation extrême et inédite que nous vivons.

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Le colibri a toujours tort: pour changer le monde, faire sa part ou faire le nécessaire?

Dans un article précédent j’évoquais la légende du colibri, qui “fait sa part” pour lutter contre l’incendie de la forêt. Je montrais pourquoi je pensais qu’il est loin d’être un exemple à suivre pour résoudre les grands problèmes que nous connaissons. L’article a suscité pas mal de réactions et une série d’échanges très intéressants dans les commentaires. Ces échanges m’ont inspiré un certain nombre de réflexions complémentaires que je partage ci-dessous, à propos de la question que se pose chacun d’entre nous: que puis-je faire pour changer monde?

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6 étapes pour créer son entreprise: la folle recommandation de BPIFrance

C’est à désespérer. Dans sa dernière newsletter, BPIFrance-Création nous livre une très belle infographie intitulée “6 étapes pour créer son entreprise”. On y découvre qu’il faut d’abord évaluer et valider l’idée, puis étudier le marché, puis chiffrer le projet, après quoi on le financera, puis on choisira la bonne structure et on pourra enfin créer l’entreprise. C’est beau. C’est logique. C’est impeccable. Ça ne marche pas, personne ne fait comme ça, c’est totalement contre-productif de procéder ainsi, et pourtant on continue à dire qu’il faut faire comme ça. On arrête quand cette folie?

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Effectuation, la logique d’action des entrepreneurs: 20 ans après

Comment les entrepreneurs prennent-ils leurs décisions? Comment et pourquoi démarrent-ils? Comment développent-ils leur entreprise? Comment arrivent-ils à transformer le monde et à créer de nouveaux produits, de nouveaux marchés et de nouvelles organisations? Pendant longtemps, les réponses semblaient évidentes: les entrepreneurs sont des gens exceptionnels, des super-héros dotés de capacités hors du commun, visionnaires, charismatiques, capable d’entraîner le commun des mortels dans des tâches sur-humaines. En cohérence avec cette vision de l’entrepreneur, le processus entrepreneurial lui-même reflétait cette vision: tout commence par la perception d’une opportunité par un entrepreneur particulièrement alerte; puis cet entrepreneur conçoit une grande idée pour exploiter cette opportunité, développe un plan d’action avec des objectifs clairs pour la réaliser, et soumet ce plan à des investisseurs pour lever des fonds. Une fois cela fait, l’entrepreneur met en œuvre le plan qui se traduit soit par la réussite et la croissance, soit par l’échec.

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