Conférence: “Effectuation: La logique ‘heuristique’ des entrepreneurs experts” le 7 décembre à EMLYON

On pense généralement que les entrepreneurs sont des visionnaires, qu’ils sont experts en prévision, qu’ils n’ont pas peur de prendre des risques, et qu’ils détectent des opportunités que les autres ne voient pas, qu’ils imaginent de nouveaux marchés et sont visionnaires, qu’ils sont créatifs, dynamiques, et bousculent l’ordre établi, ou qu’ils sont des héros. Mais est-ce vrai ? En fait, quand on observe ce que les entrepreneurs font vraiment, une réalité très différente émerge, bien loin des mythes et des images d’Épinal: les entrepreneurs sont des gens comme les autres. Ce qu’ils font, en revanche, est différent, et obéit à une logique différente des managers d’une entreprise existante.

L’objectif de cette conférence est de vous faire découvrir cette logique entrepreneuriale – que nous appelons ‘effectuation’ – et de vous faire comprendre comment des entrepreneurs ont vécu le spectre complet de l’expérience entrepreneuriale, réussite et échec, création, croissance y compris au sein d’organisations existantes. Elle est destinée à tous ceux que l’entrepreneuriat intéresse: entrepreneurs, étudiants, accompagnateurs, consultants, mais aussi managers de grande entreprise.

La conférence sera donnée par Saras Sarasvathy, Professeur à Darden Business School (Virginie, USA) et Stuart Read, ancien entrepreneur et professeur à IMD (Lausanne, Suisse). Elle aura lieu le 7 décembre 2011 de 9h à 10h30 à EMLYON Business School à Lyon.

Attention : La conférence aura lieu en anglais.

Pour vous inscrire, cliquez ici.

Voir  ici pour une introduction à l’effectuation.

Enseigner l’effectuation: quelques principes et un retour d’expérience

J’ai découvert l’Effectuation, une nouvelle théorisation de la pensée entrepreneuriale, en 2004, et j’ai eu l’occasion de l’enseigner plusieurs fois, et au début j’ai trouvé l’exercice difficile (voir mon billet sur l’Effectuation pour une introduction à cette théorie). Pas facile, en effet, d’enseigner une théorie qui prend à rebrousse-poil tous les bons principes bien logiques que l’on enseigne dans les écoles de commerce en défendant l’idée qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une grande idée pour commencer, qu’il n’est pas très important d’analyser la concurrence, que les objectifs émergent à partir des moyens disponibles et non l’inverse, qu’une opportunité n’existe pas dans l’absolu, mais qu’elle se construit de manière très personnelle, et qu’un projet viable passe avant tout par l’établissement de liens avec des parties prenantes qui s’investissent dans votre projet.

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Annonce: Conférence recherche et enseignement sur l’effectuation à EMLYON en décembre 2011

EMLYON organise une conférence sur l’effectuation les 5 et 6 décembre 2011. Y seront abordés les aspects recherche (questions de recherche, méthodologies, etc.) et d’enseignement (comment enseigner l’effectuation, quels liens avec les approches classiques). La conférence prendra la forme de présentations, d’ateliers, de simulations et d’échanges d’expériences. Elle s’adresse avant tout aux chercheurs et enseignants mais il est prévu une séance spéciale pour les entrepreneurs et praticiens intéressés par la question. Stuart Read et Saras Sarasvathy, deux des experts de l’effectuation, seront présents.

Pour plus d’information, voir le site de la conférence Effectuation@EMLYON.

Effectuation, innovation et design thinking: La question difficile du rôle des utilisateurs

En participant à la conférence IPDMC 2011 à l’Université de Delft, j’ai suivi une présentation essayant de lier l’effectuation et le design thinking. C’est un sujet important. Les deux partagent la notion de conception au sens large comme ancêtre, et notamment le travail de Herbert Simon. Une des questions qui est posée est le rôle des utilisateurs dans le processus d’innovation. Roberto Verganti, dans le discours d’ouverture de la conférence, rappelait les risques qu’il y avait à écouter les utilisateurs dans une démarche d’innovation radicale. (suite…)

Décider en situation d’incertitude: Quatre approches possibles

La stratégie a pour but de décider quoi faire dans une situation donnée pour atteindre un objectif donné. Fondamentalement, la décision stratégique se ramène à la question “Que faire ensuite?”. Deux dimensions caractérisent les approches possibles dans cette démarche stratégique: la prédiction et le contrôle.

La première dimension est celle de la prédiction: dans quelle mesure ma démarche repose-t-elle sur une prédiction du marché futur? Une forte prédiction nous place dans des approches de type planification – j’approfondis ma prédiction du marché avant d’engager une action – ou de type vision – j’imagine le futur marché et je m’attache à faire de ma vision la réalité. Une faible prédiction nous place plutôt dans une approche de type adaptative: je n’essaie pas de prédire le futur marché, j’avance et je m’adapte aux changements qui surviennent.

La seconde dimension est celle du contrôle: dans quelle mesure puis-je contrôler l’évolution de mon environnement? Un présupposé de la stratégie classique est que l’acteur n’a que peu d’influence sur son environnement et que celui-ci est donné. Son action consiste donc à trouver sa place dans cet environnement (planification/positionnement) ou à s’y adapter quand celui-ci change (adaptation). Au contraire, le domaine de l’entrepreneuriat postule que l’acteur peut modifier de manière profonde son environnement, en particulier à partir d’une vision définie ex ante, ou dans une logique de transformation progressive de cet environnement.

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Risque, vision, prévision et héroïsme: Quatre mythes de l’entrepreneuriat

L’un des intérêts de l’Effectuation, la logique d’action des entrepreneurs souvent évoquée dans ce blog, est qu’elle remet en question quatre mythes sur l’entrepreneuriat: le fait que les entrepreneurs aiment le risque, le fait qu’ils soient visionnaires, le fait qu’ils soient experts à prédire l’avenir et, surtout, le fait qu’ils soient différents de nous. Revenons sur ces mythes…

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Effectuation: Comment les entrepreneurs pensent et agissent… vraiment

Comment se crée une entreprise ? Très simple ! Un entrepreneur visionnaire a une grande idée ou identifie un grand problème ; il rédige un business plan, lève de l’argent auprès d’un investisseur, crée son entreprise, rassemble une équipe et se lance, pour conquérir le monde. Pour être entrepreneur, il faut donc être créatif et visionnaire, ambitieux, persévérant, dynamique, courageux, être un vrai leader, charismatique si possible, mais aussi bienveillant et ouvert aux autres, et plein d’autres choses encore. En bref, un super-héros. C’est simple… mais c’est faux ! Ou du moins ça se passe très rarement comme ça.

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