Les dirigeants doivent avoir une culture de l’incertitude: ma tribune dans Les Echos
Nous formons les dirigeants au risque alors que le monde est caractérisé par l’incertitude. Ma nouvelle tribune dans Les Echos à lire ici.
Survivre et prospérer dans un monde incertain
Nous formons les dirigeants au risque alors que le monde est caractérisé par l’incertitude. Ma nouvelle tribune dans Les Echos à lire ici.
Le management souffre d’un mal terrible, celui d’être pollué par l’utilisation de termes vagues, creux et abscons. Les mots bidons foisonnent, ils poussent comme de la mauvaise herbe dans un jardin mal entretenu.
(suite…)Parmi les nombreuses plaies de l’organisation moderne, celles qui rendent le travail difficile et inefficace, on trouve notamment ceux qui vous tombent dessus à l’improviste en vous demandant de les aider pour un projet super urgent. On a bien-sûr toujours envie d’aider, mais derrière la bonne volonté se cache un réel problème de management, celui de la gestion des priorités.
(suite…)Et si le grand soir n’avait finalement pas lieu? Et si, après le coronavirus, on revenait simplement au monde d’avant? Et si une grande occasion avait été perdue? C’est la crainte que partageait avec moi une cadre d’une grande entreprise française encore choquée d’avoir vu les parisiens se précipiter chez Zara dès la fin du confinement le 11 mai. Elle n’est pas la seule à s’inquiéter. Alors que le choc des premières semaines de confinement s’estompe et que la reprise devient une réalité, il semble bien que l’espoir d’un “grand soir”, d’un bouleversement radical de l’ordre économique et social existant, s’amenuise. Mais le retour au “monde d’avant” n’est cependant pas inéluctable; il est encore temps de tirer parti de la crise pour réinventer les organisations et la société, mais cela suppose d’adopter une posture reposant sur deux principes: accepter la réalité et agir maintenant.
Toutes les entreprises veulent être “orientées client”, mais ce qu’elles entendent exactement par là n’est souvent pas très clair, et leurs efforts en la matière, lorsqu’elles en font réellement, sont souvent largement contre productifs, comme j’ai récemment eu l’occasion d’en faire l’expérience. Cette expérience rentre dans une catégorie très fournie en management que dans notre ouvrage Stratégie Modèle Mental, Béatrice Rousset et moi résumons par: “C’est logique, mais ça ne marche pas”.
Alors que je discutais avec la DRH d’un grand groupe qui rencontre des difficultés à se transformer, celle-ci me dit de but en blanc “Tu vois Philippe, le vrai problème c’est que nos managers manquent de courage.” Et de fait ce manque de courage est largement évoqué par certains observateurs comme l’une des causes des dérives du management actuel. Ainsi, Julia de Funès, philosophe et co-auteur avec l’économiste Nicolas Bouzou de La Comédie inhumaine, un essai sur cette question, déclarait récemment: “Ce sont donc les personnes qui travaillent [dans les entreprises] qui manquent de courage.”
Qu’ont en commun les échecs de Kodak ou de Nokia, le désengagement des salariés dans les grandes organisations et le succès de l’entrepreneuriat? Beaucoup plus que l’on peut penser a priori. Dans les trois cas, il s’agit d’une question d’adhésion à la réalité.
Il y a un malaise dans les entreprises: la désaffection des collaborateurs est patente dans la plupart d’entre elles. Les niveaux d’engagement sont très bas. Il y a également un malaise avec les entreprises: les scandales et malversations ayant conduit à la crise de 2008 ont durablement miné la confiance que la population pouvait avoir envers les entreprises, les banques en particulier. Une des réponses à ce malaise mise en avant à l’heure actuelle est de favoriser le développement d’une raison d’être de l’entreprise. L’idée est attrayante, mais elle a ses limites et risque de nous détourner du véritable enjeu: A l’heure des grandes ruptures de l’environnement, c’est le management qu’il faut réinventer.
On pense souvent qu’il suffira de parler au chef pour résoudre les grands problèmes de l’organisation. C’est malheureusement faux et cela traduit souvent une naïveté organisationnelle et surtout un refus de prise de responsabilité de la part des cadres qui ont pourtant beaucoup plus de pouvoirs qu’ils ne pensent.
Les managers se plaignent de la pression croissante sur les résultats à court terme et de la perte d’autonomie. Ils ont l’impression de n’être de plus en plus que des courroies de transmission de leur hiérarchie sans avoir la capacité d’influer sur les décisions. L’entreprise devient une sorte de cascade de pression, chaque niveau renvoyant sa charge vers le niveau inférieur. La faute à qui?
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