Faut-il créer un ministère de l’innovation ?

Il faut se pincer pour le croire. Dans une interview récente, Valérie Pécresse, candidate à l’élection présidentielle, indiquait vouloir créer un « grand ministère de l’industrie et de l’innovation ». La situation est en effet préoccupante : notre pays n’a créé aucun acteur mondial dans les nouvelles industries et le fiasco du vaccin Covid français reste dans toutes les têtes. Le retard de nos PME, notamment en matière de digital, est évident. S’il veut rester une grande puissance, notre pays doit réagir. La solution est-elle pour autant un grand ministère ? Loin s’en faut…

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Le contrat social pour l’âge entrepreneurial: un programme pour la gauche?

L’importance de certains ouvrages ne se mesure ni à leur volume de vente, ni à l’écho médiatique qu’ils reçoivent, mais au fait qu’ils ont mis le doigt sur quelque chose d’important. L’ouvrage de Nicolas Colin, Un contrat social pour l’âge entrepreneurial, est de ceux-là. Fin connaisseur de l’univers entrepreneurial européen et américain, Colin réfléchit depuis longtemps aux implications sociétales des ruptures numérique et entrepreneuriale, notamment dans le domaine du travail. À partir du tableau qu’il brosse des transformations que vit notre économie, il défend la nécessité d’un nouveau contrat social pour que tout le monde profite pleinement de celles-ci, dont devrait se saisir une gauche en mal d’idées.

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Faut-il encourager vos collaborateurs à prendre plus de risques pour innover?

Pour répondre aux ruptures de leur environnement, même les entreprises les plus performantes font face à un impératif d’innovation difficile à mettre en pratique. La réponse à ces ruptures ne peut pas être posée simplement en termes de nouveaux produits et services innovants, car le développement de ceux-ci nécessite de changer la façon même dont on fonctionne. Il faut pour cela remettre en cause des modèles qui, parce qu’ils ont montré leur pertinence parfois depuis de nombreuses années, font l’objet d’une protection inconsciente. C’est pour cela que l’injonction de la direction générale aux collaborateurs de prendre plus de risques reste souvent lettre morte. Entre la peur de remettre en question ce qui a marché, et celle de la prise de risque, il y a heureusement une troisième voie.

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[Best of] Le véritable visage de l’entrepreneuriat

Pour la période estivale, je vous propose une sélection de mes articles les plus lus. Aujourd’hui, le thème est l’entrepreneuriat, qui continue d’être souvent caricaturé de multiples façons. Voici une série d’articles qui parlent de l’entrepreneuriat tel qu’il est, loin de ces caricatures et surtout loin des vision idéalistes et moralisantes très d’actualité.

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Création, technologie et entrepreneuriat: je t’aime moi non plus?

L’une des sources les plus importantes de blocage dans une organisation, et dans la société en général, est l’enfermement dans des catégorisations stériles. Dans mes expériences récentes, j’ai rencontré un tel découpage entre créatifs, technologues et entrepreneurs, vus comme représentant en gros, et de façon évidemment caricaturale, le monde des idées, celui des outils et celui de l’argent. Comme dans tout système de caste, chacun s’enferme dans une identité constituée en opposition aux autres en s’estimant supérieur, et ne travaille avec eux que contraint et forcé en essayant de garder sa pureté philosophique. Ces distinctions reposent sur des modèles mentaux, c’est-à-dire de croyances profondes, et sont contre-productives. C’est dommage, parce que les points communs sont beaucoup plus forts que les différences, et ce qui unit ces trois univers, c’est la notion de création.

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Convaincre ou donner envie? Ce qu’Antoine Parmentier nous apprend sur l’innovation

Comment convaincre les collaborateurs de son entreprise d’être plus innovants? C’est la question que me posent immanquablement les participants lorsque j’anime un séminaire d’innovation. Après souvent des années de tentatives infructueuses, de méthodes essayées les unes après les autres, et de frustrations à voir que les efforts ne débouchent pas sur grand-chose, ils sont toujours à la recherche de la potion magique, celle qui débloquerait tout. Je leur explique que cette potion n’existe pas, ce qui me coûte souvent assez cher, mais qu’ils peuvent franchir un pas important en reconnaissant que le problème réside en partie dans l’idée de convaincre les autres. Il vaut beaucoup mieux donner envie. Donner envie plutôt que convaincre, ces deux postures sont illustrées par deux personnages fameux dans l’histoire, Ignace Semmelweis et Antoine Parmentier.

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Tout entrepreneuriat est social: l’histoire de Josiah Wedgwood

Lors d’une intervention il y a quelques semaines, j’évoquais le rôle très important joué par les grandes surfaces dans la période de crise de la Covid en mars-avril 2020 et je montrais qu’il était allé bien au-delà du simple rôle économique. “Vendre des carottes, ça a aussi un impact social” déclarais-je, évoquant même, horresco referens, la notion d’éthique marchande. La réaction n’a pas traîné naturellement et l’une des participantes s’est exclamée : “Vendre des carottes c’est purement économique; ce n’est pas motivant en soi; il faut un supplément d’âme, il faut donner du sens.” Voilà, une nouvelle fois nous sommes victimes d’un fameux modèle mental qui veut qu’on découpe toujours le monde en deux, ici l’économique et le social, pour les opposer. Le social étant le domaine noble, et l’économique, le domaine ignoble de la simple contingence (nous sommes en France!), incapable de donner un sens en lui-même, avec une stricte séparation entre les deux. Ce dualisme, cette thèse de la séparation comme l’appellent certains chercheurs, ne correspond pas à la réalité, et surtout est profondément contre-productif. Regardons-le au travers de l’exemple de Josiah Wedgwood, le fondateur de la poterie éponyme.

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Les entrepreneurs sont-ils motivés par l’avidité? Retour sur un mythe…

“Greed is good” (l’avidité c’est bon). Vous vous souvenez certainement de cette expression proférée avec force par Michael Douglas, interprétant Gordon Gekko, un financier de haut-vol dans le film Wall Street. Par une de ces caricatures qu’affectionne Hollywood et que nous prenons trop sérieusement comme souvent, Gekko en arrive à symboliser la mentalité du monde des affaires, du chef d’entreprise et par extension, celle de l’entrepreneur. L’entrepreneur est-il motivé par l’appât du gain? Retour sur un modèle mental solide, mais largement faux.

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Raison d’être: Commencer par ‘pourquoi’… ou commencer par vous?

Avoir un grand ‘pourquoi’, une raison d’être noble et ambitieuse (purpose en anglais), c’est le secret des stratégies d’entreprises gagnantes. C’est en tout cas ce qu’explique Simon Sinek, auteur du best seller Commencer par pourquoi. Selon lui, toutes les organisations savent ce qu’elles font, et la plupart savent également comment elles le font. En revanche, très peu savent pourquoi elles font ce qu’elles font. Or seules celles qui ont un grand ‘pourquoi’ peuvent vraiment réussir et la définition de ce ‘pourquoi’ est donc un préalable à toute pensée stratégique ambitieuse. Ça paraît logique, c’est certainement séduisant, et c’est une croyance très répandue actuellement, voire une évidence pour beaucoup, mais c’est faux. Regardons… pourquoi.

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