Bye bye Amazon? Réponse à Pascal Demurger sur les organisations porteuses de sens

Il faut se pincer pour le croire. Dans un message posté sur LinkedIn, Pascal Demurger, DG de la MAIF, une mutuelle d’assurances, annonce qu’Amazon va mourir. Bigre! Et pourquoi? Parce que l’entreprise américaine n’est pas porteuse de sens! Taper sur Amazon est un sport très prisé en France, et ce message n’est certes qu’un épisode de plus en la matière. Mais il en dit plus long sur l’aveuglement de l’élite française que sur Amazon, et cela vaut la peine de l’examiner en détail pour comprendre à quel point une telle attitude nous coûte.

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Pourquoi penser que la technologie n’est qu’un outil est dangereux en stratégie

Dans un séminaire que j’animais sur la transformation, j’entendais des managers dire « La technologie c’est juste un outil, ce qu’il faut c’est une stratégie claire. » Ce n’est pas la première fois, je l’entends souvent énoncé sur le ton de l’évidence, et chaque fois ça m’arrache les oreilles car comme tout ce qui semble évident, c’est inexact, et le prix de cette inexactitude est élevé, en particulier chez les grandes organisations qui n’ont toujours pas saisi l’ampleur de la révolution scientifique et technique en cours.

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Pizzas et promesses: La stratégie organisationnelle d’Amazon pour rester entrepreneuriale

Comment conserver une dynamique entrepreneuriale même lorsque l’on grandit à vitesse grand V? C’est la question à 5 milliards de dollars que se pose toute entreprise qui réussit. Peu trouvent la bonne réponse. Jeff Bezos, patron d’Amazon et confronté à cette situation, a semble-t-il trouvé une réponse originale, où il est question de pizzas et de promesses.

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Innovation: Le mythe des solutions sans problème

La scène se passe à Lyon il y a quelques mois. Je suis invité pour présenter l’effectuation à un groupe d’artistes. L’effectuation à des artistes? Oui, car l’effectuation étant un principe général de création de nouveauté, il existe de nombreux parallèles entre l’entrepreneuriat et l’art, et la session avait pour but d’explorer ces parallèles. Enfin bref… je donne des exemples d’entreprises ayant démarré de manière effectuale (sans idée précise et progressé chemin faisant sur la bases de rencontres inopinées) et j’évoque les débuts de Facebook. Très vite j’ai droit aux classiques « Facebook c’est l’innovation inutile » et le « symbole de la futilité de notre époque. » Bien qu’utilisant très peu Facebook, je ne partage pas du tout cet avis. L’innovation est souvent inutile… au début.

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La bataille des e-books: Amazon contre les éditeurs, partie remise?

Il semble que l’ancien monde soit capable de résister au nouveau monde de manière assez efficace, du moins en apparence. Ainsi donc, Amazon, qui commercialisait les livres électroniques à 9,99$ depuis la sortie de son lecteur Kindle, vient de céder face aux exigences de l’éditeur Macmillan et de relever les prix à près de 15 à 20$. En apparence, il s’agit effectivement d’une victoire de l’ancien monde: bien naïfs les acteurs de l’Internet qui s’imaginaient pouvoir décider de tout: pour vendre des livres, il faut bien des livres, et comme le monde de l’édition est un cartel avec peu d’acteurs globaux, si l’un d’entre eux refuse de vendre à Amazon, l’intérêt du Kindle devient moindre. C’est d’autant plus dangereux pour Amazon depuis la sortie annoncée de l’iPad, le lecteur d’Apple. Les éditeurs peuvent maintenant faire jouer la concurrence, surtout dans une phase où les produits doivent établir leur base installée.

Le rapport de force semble donc bien s’être établi en faveur des éditeurs. Oui, sauf que… sauf qu’il auraient bien oublié juste une petite chose: les lecteurs (en chair et en os, ceux qui lisent). On le sait, les ventes de livres sont en baisse régulière dans le monde, et apparemment le manque d’appétit pour la lecture des jeunes générations nourries aux écrans ne laisse présager rien de bon. Le livre électronique représente une véritable occasion pour les éditeurs de trouver un relais de croissance. Doubler le prix d’un livre présente deux risques: tuer dans l’œuf un marché naissant, d’une part, et favoriser la copie pirate, de l’autre. Il est difficile d’anticiper les réactions des consommateurs, la majorité d’entre-eux étant encore à venir, elle ne verra pas en pratique l’augmentation des prix, mais il se pourrait donc bien que les éditeurs n’aient obtenu qu’une victoire à la Phyrrus. En tout cas la question n’est pas close.

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