Je suis heureux de vous présenter aujourd’hui mon nouveau livre, Tracer sa voie dans l’incertitude. Après plusieurs mois de travail, c’est avec une certaine émotion que je le partage avec vous. Ce livre est né d’une question qui me poursuit depuis longtemps : comment agir dans un monde où les certitudes s’effondrent ? Un tel monde est anxiogène. La perte de repères nous fragilise, et nous nous tournons vers l’extérieur pour en trouver de nouveaux. Et si la solution était ailleurs ? Et si, face à l’incertitude, la seule voie solide était celle que nous traçons nous-mêmes, à partir de qui nous sommes vraiment ? C’est l’idée que je défends dans le livre, et que j’essaie de traduire en règles d’action concrètes.

Dans un monde qui semble chaque jour plus imprévisible, où nos certitudes s’effondrent, nous sommes désemparés. Nous consultons les experts, nous multiplions les analyses, nous scrutons les tendances. Nous espérons qu’en comprenant mieux ce qui nous attend, nous pourrons reprendre le contrôle. Mais cette quête de prédiction est illusoire. Plus nous essayons de prévoir, plus nous constatons que l’avenir nous échappe.
Tracer sa voie dans l’incertitude part d’un constat simple : l’incertitude ne disparaîtra pas. Elle n’est pas une anomalie temporaire qu’il suffirait de traverser en attendant le retour à la normale. Elle est devenue notre condition permanente. Les modèles qui structuraient nos sociétés – ceux qui nous disaient comment progresser dans une carrière, comment gérer une entreprise, comment organiser notre vie – perdent de leur pertinence. Nous observons leur obsolescence sans savoir par quoi les remplacer.
Face à ce vide, j’ai observé deux réactions dominantes. La première consiste à se raccrocher aux anciennes certitudes, à faire comme si rien n’avait changé. C’était mieux avant, alors revenons à avant. La seconde consiste à chercher de nouvelles certitudes à l’extérieur, à suivre les injonctions du moment, à adopter les modèles dominants, à accepter les fausses évidences de ceux qui sont trop sûr d’eux pour que ça ne soit pas louche. Ces deux postures partagent un point commun : elles nous conduisent à renoncer à notre propre jugement.
La tentation des feux extérieurs
L’incertitude crée un marché des certitudes. Partout, des voix s’élèvent pour nous dire ce qu’il faut faire, ce qu’il faut penser, comment il faut être. Ces injonctions – que j’appelle les « feux extérieurs » – peuvent sembler rassurantes. Elles promettent de résoudre notre anxiété en nous offrant des réponses toutes faites. Suivez ce modèle, adoptez cette méthode, conformez-vous à ces standards et tout ira bien.
Le problème est que ces certitudes extérieures sont aussi fragiles que celles que nous avons perdues. Elles reposent sur des prédictions qui se révèlent souvent fausses. Rappelez-vous : dans les années 1980, tout le monde affirmait que le Japon allait dominer l’économie mondiale. En 2008, personne ne voyait venir la crise financière. En 2020, les masques ne servaient à rien selon les experts, avant de devenir obligatoires quelques semaines plus tard.
Se conformer aux modèles dominants procure une sécurité illusoire qui nous fragilise. Nous devenons dépendants de références extérieures qui peuvent s’effondrer du jour au lendemain. Nous perdons notre capacité à penser par nous-mêmes, à agir selon notre propre jugement. Nous créons un double de nous-même, une façade qui masque qui nous sommes vraiment.
La singularité comme ancrage
La solution que je propose ne réside ni dans la soumission au passé ni dans le conformisme au présent, mais dans un mouvement apparemment paradoxal : revenir à soi. Dans un monde où plus rien ne semble certain, le seul véritable ancrage est notre propre identité. Qui sommes-nous ? Que savons-nous faire ? Que voulons-nous vraiment ?
Ces questions peuvent paraître narcissiques ou individualistes. Elles ne le sont pas. Partir de soi ne signifie pas se replier sur soi. Cela signifie reconnaître que nous avons des ressources propres, une expérience singulière, une façon unique de voir le monde, une flamme intérieure à opposer aux feux extérieurs. Cette singularité n’est pas un luxe. C’est la seule base solide à partir de laquelle nous pouvons agir.
L’histoire de Katalin Karikó, la chercheuse hongroise qui a développé le vaccin à ARN messager, illustre cette idée. Pendant des décennies, elle a poursuivi une voie que personne ne partageait. Elle a été marginalisée, moquée, écartée des cercles académiques prestigieux. Mais elle a persisté, non par entêtement aveugle, mais parce qu’elle était ancrée dans sa propre conviction. Quand la pandémie est survenue, son travail a sauvé des millions de vies.
Créer plutôt que suivre
Tracer sa voie ne consiste pas simplement à résister aux pressions extérieures. Il s’agit de créer activement son propre chemin. Dans l’incertitude, il n’existe pas de voie toute tracée à suivre. Les anciennes routes sont devenues impraticables, et les nouvelles n’ont pas encore été construites. Nous devons les inventer. Nous devons être créateurs.
Cette posture créative demande du courage. Elle suppose d’accepter que nous n’avons pas toutes les réponses, que nous ne savons pas où nous allons exactement. Elle exige de partir de ce que nous avons – nos moyens, nos compétences, notre réseau – plutôt que de rêver à ce que nous aimerions avoir. Elle nécessite d’avancer par petits pas, en acceptant les échecs, en ajustant constamment notre trajectoire.
Bien-sûr, elle suppose d’accepter que nous ne savons pas où ça nous mènera. Mais elle offre quelque chose que la quête de certitude ne peut jamais donner : la liberté. La liberté de définir nos propres critères de réussite. La liberté de choisir nos combats. La liberté de créer quelque chose qui nous ressemble vraiment.
Une éthique de l’authenticité
Tracer sa voie dans l’incertitude est également une question éthique. Spinoza l’avait compris il y a plus de trois siècles : nous sommes plus utiles aux autres quand nous poursuivons ce qui augmente notre puissance vitale, ce qui nous met dans la joie. Une personne épanouie, qui agit en accord avec sa nature profonde, contribue davantage au bien commun qu’une personne sacrifiée ou résignée.
Cette éthique de l’authenticité s’applique aussi aux organisations. Une entreprise singulière, qui assume son identité propre, est plus performante et plus créative qu’une entreprise qui se contente de suivre les standards de son industrie. Elle offre une contribution unique à la société.
L’incertitude ne disparaîtra pas. Nous pouvons la subir en nous accrochant à de fausses certitudes, ou nous pouvons l’embrasser en traçant notre propre voie. Le choix nous appartient.
J’ai écrit ce livre pour qu’il vous accompagne dans cette démarche. Il propose huit règles pour vous aider à traduire ce choix concrètement. Elles ne constituent ni une recette magique ni une figure imposée, mais plutôt une boussole pour transformer l’anxiété de l’incertitude en énergie créatrice, pour tracer une voie qui soit vraiment la vôtre et réaliser votre création ultime : l’œuvre singulière et joyeuse d’une vie pleinement accomplie.
Je suis impatient de partager avec vous cette réflexion et d’échanger sur ces questions!
🔎 L’ouvrage sort le 13 novembre. Trouvez-le chez votre libraire favori ici. Bonne lecture!
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2 réflexions au sujet de « Mon nouveau livre: Tracer sa voie dans l’incertitude: les 8 règles de votre création ultime »
Suivons alors Katalin Karikó avec une joie spinozienne d’humains non résignés pour nous situer face à l’incertitude carbonique. En effet, nous sommes quasiment « condamnés » à nous priver de ressources fossiles (voire condamnés à la Décroissance) au motif que le CO2 serait responsable du réchauffement climatique (selon de prétendus » écologistes », prétendus de surcroit « climatologues »). Or, tous les climatologues formés et diplômés le disent (même la petite poignée régulièrement sélectionnée par le GIEC sur critères politiques) : le CO2 représente 20% des Gaz à Effet de Serre (GES). Le principal GES étant la Vapeur d’Eau (VE): or, nous n’avons pas été condamnés à une économie future « dévaporée » , nous invitant à stopper nos émissions de VE quotidiennes. Pourquoi ? Un futur fondé sur 20% de certitude ressemble beaucoup à un futur incertain ( INCERTITUDE numéro 1) , d’autant que le CO2 connu dans l’atmosphère contient 2 types de CO2 : le Naturel et l’Anthropique (utilisation d’énergies fossiles) . Or, on se sait pas ( INCERTITUDE 2) discriminer de manière sûre le Naturel et l’Anthropique ( par ex: les rivières émettent un CO2 identique au CO2 émis par les activités humaines). Devant ces 2 incertitudes, nos élites ont fait le choix anti écologiste de croire à la domination humaine sur le climat (faire baisser la température, comme si on avait un thermostat): elles exigent la fin des émissions anthropiques de CO2: or, une 3ème incertitude apparaît, alors. En effet, personne ne connaît les relations chimiques qu’entretiennent le CO naturel et la CO2 anthropique : sans activités humaines, que deviendra le CO2 naturel ? On ne le sait pas. Il y a 3 millions d’années (sans activités industrielles de la part des Hominidés) , il y avait sur terre autant de CO2 (naturel, donc) qu’aujourd’hui. La terre sait émettre énormément de CO2….
Incertitude n° 4 : l’Effet de Serre n’est pas le seul phénomène physique à participer aux variations du climat. Le soleil, la tectonique des plaques, l’inclinaison de la terre, les éjections de chaleur dans tous les rifts terrestres (nous avons 5000 degrés C sous les pieds), jouent un rôle sur le climat (avec les forêts, les reliefs de montagne, les masses d’eau, les organismes vivant).
Devant ces 4 incertitudes, alors oui, arrêtons de déprimer, de restreindre nos espoirs, de nous priver de tout (et de priver les pays pauvres de croissance, au passage) et remettons nous à créer, à investir, à…faire fonctionner nos économies.
L’incertitude crée un marché des certitudes… et de livres sur l’incertitude?
🤣
Plus sérieusement… merci encore d’ajouter de la perspective pour la mouche qui se cogne au carreau alors que la fenêtre est entr’ouverte.