“On n’a pas le choix” ou la démission du stratège

L’importance des ruptures auxquelles nous sommes parfois soumis, et le côté impératif de certaines d’entre elles, peut nous empêcher de penser sereinement et nous amener à conclure que nous n’avons pas le choix de telle ou telle action. C’est pourtant faux. On peut même arguer que plus la rupture est importante, plus la crise est pressante, plus le stratège doit éviter de tomber dans le piège de la voie unique. Les organisations qui survivent aux crises sont en effet celles qui, précisément, trouvent une réponse originale et créative aux défis auxquels elles sont confrontées. “On n’a pas le choix”, c’est la démission du stratège.

(suite…)

Comment la crise de Cuba il y a 60 ans illustre les dangers du consensus en incertitude

Nous pensons souvent que le consensus est gage de certitude. On évoque le consensus des experts sur tel ou tel sujet pour avancer avec confiance dans une direction donnée. C’est oublier les leçons de l’histoire qui a régulièrement démenti, parfois brutalement, cette croyance un peu naïve. Un bon exemple est celui de la crise des missiles de Cuba. C’était il y a soixante ans, mais les mêmes mécanismes jouent encore aujourd’hui.

(suite…)

La guerre en Ukraine et le paradoxe stratégique du modèle occidental

L’un des résultats paradoxaux de l’attaque de l’Ukraine par la Russie a été de montrer combien le modèle occidental restait attractif pour les populations du monde. Cette preuve d’amour pour une civilisation qui doutait d’elle-même depuis des années était inattendue. Elle peut être une véritable occasion de renouveau, mais il faudrait pour cela répondre à trois impératifs stratégiques.

(suite…)

C’est l’économie, stupide! Le dilemme stratégique de l’Europe après l’Ukraine

[Version in English here]

L’invasion de l’Ukraine constitue un réveil brutal pour une Europe qui s’était endormie depuis de nombreuses années dans un idéalisme naïf. Si la réponse à l’invasion a été rapide, l’Europe reste très affaiblie. Au-delà des prochaines semaines, sa stratégie doit impliquer un changement profond de modèle mental sur son développement économique.

(suite…)

Stratégie: Le dirigeant doit-il se concentrer sur la vision et ignorer la “tuyauterie”?

La stratégie est la prérogative du dirigeant, mais qu’est-ce que cela veut dire en pratique? Lorsqu’on pose la question, la réponse semble évidente: le dirigeant définit la vision, et celle-ci est ensuite mise en œuvre par l’organisation. Le problème est que derrière la logique apparente se cache un modèle mental aux conséquences catastrophiques.

(suite…)

Raison d’être et stratégie: La création ultime de votre entreprise

Qu’est-ce que la raison d’être d’une entreprise et pourquoi le dirigeant devrait-il s’en préoccuper? Dans la majorité des cas, celle-ci est formalisée dans un but de communication, essentiellement pour répondre à la suspicion dont sont victimes les entreprises, et conçue comme un masque protecteur. C’est un double erreur: d’une part, elle est ainsi déconnectée du cœur identitaire de l’entreprise, et la césure entre qui celle-ci est vraiment et l’image qu’elle projette est accentuée, renforçant le procès en légitimité. D’autre part, et surtout, on rate l’occasion d’en faire un véritable outil stratégique. Or qui nous sommes et pourquoi nous existons sont des questions essentielles pour agir et se projeter dans un monde incertain aussi bien pour les individus que pour les entreprises. La clé de la réponse à ces questions est la capacité créative de l’entreprise.

(suite…)