Comprendre le présent plutôt qu’anticiper l’avenir: Stefan Zweig et la possibilité de l’espoir

2020 se termine mais la crise commencée il y a un an, elle, est loin d’être terminée. L’espoir de voir l’épidémie disparaître au printemps s’est évanoui et nous semblons nous être installés pour longtemps avec elle. Il est difficile de ne pas se laisser gagner par le pessimisme. Et pourtant il existe des raisons d’espérer. Ne faisons pas comme l’écrivain Stefan Zweig, qui s’est suicidé par désespoir durant la Seconde Guerre mondiale, pensant que tout était perdu au moment même où le sort tournait en faveur des alliés.

Le suicide de Stefan Zweig

Zweig, auteur mondialement célèbre qui connut la gloire littéraire dès les années 20, se suicide avec son épouse le 22 février 1942. C’est la période la plus noire de la seconde guerre mondiale. L’Allemagne nazie triomphe. Après avoir écrasé l’Europe de l’Ouest, elle a brutalement envahi l’URSS et avance triomphalement. Rien ne semble pouvoir arrêter le rouleau compresseur nazi. Trois mois plus tôt, son allié japonais, déjà solidement implanté en Asie qu’il met à feu et à sang, a détruit la base américaine de Pearl Harbor dans une attaque audacieuse, et fait vaciller l’Amérique, prise totalement par surprise. L’issue ne semble faire guère de doute. La Grande Bretagne résistante mais épuisée, l’Europe soumise, l’URSS bientôt vaincue, l’Amérique circonscrite par le Japon, les dés semblent jetés. Dans un livre magnifique, Le monde d’hier, Zweig pleure un monde cosmopolite et largement insouciant dont il sait qu’il ne reviendra pas et lorsqu’il considère l’avenir, ne voit aucune raison d’espérer.

Et pourtant Zweig se trompe. Au moment même où, après une longue errance, il juge que tout est perdu et que la barbarie a triomphé, les germes d’un incroyable retournement sont déjà là. L’Amérique, apparemment terrassée à Pearl Harbor, est en fait à peine égratignée, et se met en ordre de marche pour mobiliser sa formidable puissance industrielle, d’abord lentement, puis de plus en plus rapidement et massivement. Encore seulement neuf mois et les alliés débarqueront en Afrique du Nord; encore à peine un an, et l’armée allemande capitulera de façon retentissante à Stalingrad. Zweig pleure sur un passé chéri, et n’arrive pas à distinguer les germes du renouveau, les raisons d’espérer. Difficile de lui en vouloir; nombre de ses contemporains, et pas les moins intelligents, ont éprouvé la même difficulté. Mais certains y sont arrivés: c’est notamment le cas du Général de Gaulle dans son discours du 18 juin 1940.

Pessimiste en chef (Source: Wikipedia)

Une compréhension profonde de la situation pour dégager des pistes d’action

La France vient de subir une défaite terrible. Le général en prend acte en deux phrases; il accepte la dure réalité, mais il se concentre sur ce qui va se passer ensuite. Son analyse est lucide, et prophétique: derrière la fumée de la bataille, de l’exode et de l’effondrement du pays, il observe qu’il existe des forces immenses qui n’ont pas encore joué: l’empire français, l’Amérique, et les forces mécaniques. La France a perdu une bataille, mais si elle sait jouer de ces forces, elle pourra gagner la guerre aux côtés de ses alliés. Ce que réussit à faire de Gaulle en ces jours sombres, c’est précisément de développer une compréhension profonde du présent, et notamment des forces sur lesquelles il va pouvoir agir, plutôt qu’une vision ambitieuse de l’avenir, sur lequel il reste très flou. Pas une fois il ne parle du passé. Pas une fois il n’évoque des fautes; il est entièrement concentré sur l’analyse du présent et de ce que celui-ci porte en germe. C’est d’autant plus audacieux qu’il n’est qu’un général de brigade nommé à titre temporaire, quasiment seul et sans moyens. Si l’on doit parler de vision gaullienne à ce moment, c’est cela: une lecture du présent et un sens donné à ce qui se passe, pour dégager des actions possibles. Il n’a pas grand-chose, mais il va agir avec ce qu’il a – sa vision de la situation et les (rares) gens qui sont avec lui.

Trois raisons, au moins, d’espérer

L’année 2020 a été à bien des égards moins tragique que la période de la guerre, bien-sûr, mais elle fut éprouvante. Soixante mille personnes sont mortes en France de ce qu’on a d’abord pris pour une mauvaise grippe. Le choc terrible de mars a fait craindre un effondrement complet de notre système économique et social. On a craint des pénuries. On craint désormais une forte récession économique, un chômage massif et une dislocation du système social. Sans compter que l’épidémie est loin d’être terminée. La tentation de sombrer comme Zweig dans le pessimisme est forte. Et pourtant, comme durant la guerre, il y a, dans cette masse de mauvaises nouvelles, de véritables raisons d’espérer. J’en vois au moins trois.

La première, c’est que notre système a résisté à un choc violent et profond. Il ne s’est pas effondré, malgré les prédictions les plus pessimistes. On nous prédisait des pénuries et chacun stockait des pâtes et des sardines pour s’en prémunir. Certains même, comme Yves Cochet, cachaient à peine leur joie en mars lorsque que l’effondrement, qu’ils annonçaient depuis plus de vingt ans, semblait enfin arrivé. Mais le système a tenu. Il n’y a pas eu de pénurie. Non seulement notre système ne s’est pas effondré, mais il a même montré sa solidité, au contraire de ce que décrivent les commentateurs qui évoquent souvent sa fragilité. Ce que le choc de mars a montré, ce n’est pas que notre système est fragile, c’est au contraire qu’il est incroyablement solide.

La seconde raison d’espérer, c’est que nous avons été capable de mettre au point non pas un, mais plusieurs vaccins contre la Covid. Avoir été capable de faire cela en quelques mois seulement est un exploit extraordinaire. Jamais dans l’histoire de l’humanité cela n’avait été accompli. Cet exploit n’est pas le fruit du hasard. Il n’est pas le produit d’un ou deux génies travaillant dans leur coin. Il est le produit d’un système. C’est un système socio-technique, associant chercheurs, laboratoires publics et privés, entreprises pharmaceutiques, entrepreneurs, états, agences de santé, financiers, bref tout un réseau d’acteurs individuels et collectifs, qui a produit ces vaccins. C’est ce système, auquel on donnera le nom qu’on voudra, qui est en train de nous sauver la vie.

La troisième raison, c’est que ce système qui a permis les vaccins repose sur une coopération mondiale. Pour ne prendre qu’un exemple, le premier vaccin produit par BioNTech et Pfizer a été inventé par des entrepreneurs turcs installés en Allemagne coopérant avec des scientifiques suisses et un laboratoire pharmaceutique anglais et financé par des investisseurs de plusieurs pays, et il est fabriqué en Belgique. Au contraire de ce que nous annonçaient les pessimistes, que ce soit pour les masques ou les vaccins, c’est à l’ouverture au monde que nous devons notre salut.

Post tenebras spero lucem

Comme en 1942, la fin de l’épreuve est encore loin et il y aura d’autres batailles, dont certaines seront perdues, mais les raisons d’espérer sont là, au premier rang desquelles se trouve l’incroyable pouvoir de l’innovation et de l’entrepreneuriat, traduisant le génie humain capable d’inventer des solutions aux problèmes qui nous sont posés, mais à condition que nous ne soyons pas aveuglés par le pessimisme. Et si, durant les soirées probablement moroses des 24 et 31 décembre, loin de nos proches, nous essayions de garder cela en tête?

16 réflexions au sujet de « Comprendre le présent plutôt qu’anticiper l’avenir: Stefan Zweig et la possibilité de l’espoir »

  1. Bonjour,
    Bel élan d’optimisme que l’on aura du mal à ne pas partager, surtout avec la magnifique comparaison Gaullienne. Voila qui remet l’église au milieu du village.
    Toutefois, un léger bémol. En conclusion de la troisième raison, j’aurais préféré à la place de ”c’est à l’ouverture au monde que nous devons notre salut” . . . ”c’est aux forces vives Européennes que nous devons notre salut”.
    Un européen convaincu.
    Convaincu qu’en utilisant les extraordinaires forces européennes, des forces malheureusement toujours et encore potentielles, on pourrait apporter le meilleur à la planète.
    Jean-Paul

    1. Merci. Je ne vois pas en quoi nous devons notre salut aux “forces vives européennes”. Où sont elles? D’ailleurs vous dites vous mêmes qu’elles ne sont que potentielles. Dès qu’elle seront réelles, prévenez-nous!

  2. Bonjour, oui, bon, ok pour la coopération mondiale, mais faire toute une vie pour 60’000 morts, c’est un pessimisme fabriqué, il reste 66’940’000 vivants…

    1. C’est clair… marrant de voir d’ailleurs que dans les pays ou y’a de “vrais” problemes, le covid n’est meme pas un sujet. Quand ton espérance de vie est de 50 ans, tu t’en fous un peu d’un virus qui est léthal a 80 ans de moyenne…

  3. Cher Monsieur,
    Une fois de plus j’apprécie ce que vous écrivez.
    Vous nous faite cadeau de vos bénéfiques pensées, j’ai plaisir, réciproquement, à vous offrir les pensées suivantes en souhaitant qu’elles vous apportent de la valeur.
    La question qui émerge en moi en vous lisant est que faut-il d’indispensable à ce que vous présentez pour comprendre le présent plutôt qu’anticiper l’avenir ? Que faut-il aussi d’incontournable pour éviter la terrible conséquence mise en oeuvre par Stéfan Zweig et y substituer la possibilité de l’espoir ? Que faut-il également d’évident à De Gaulle au delà de ce que vous rappelez pour être qui il a été ?
    Votre pensée claire observe, décrit, compare, évalue, encourage à espérer de manière réaliste et positive. Que faut-il enfin d’utile pour pratiquer de façon systémique une telle pensée structurée, rationnelle, ancrée dans le présent et inspirante?
    L’effectuation est indéniablement une pensée qui aide. Pour celle-ci bravo et merci.
    Que faut-il cependant comme préalable incontournable, indispensable, très utile pour atteindre toutes ces performances de pensée et d’actions, être en puissance, dans de multiple forme, un amiral Stockdale ?

    Il faut, pour moi, un préalable indispensable : la mobilité émotionnelle.

    Cette capacité personnelle de passer du mal être au bien être, de combattre la pente insidieuse du passage de l’obstacle au danger puis à la mort pour favoriser à l’inverse la résistance au danger, le courage face à l’obstacle, la prédominance de la beauté, la perfection, l’excellence, la suprématie du don, l’aboutissement à l’amour de la vie et à la vie amoureuse.
    Cette mobilité émotionnelle, sa force, sa pérennité et son fonctionnement positif, consciemment ou non, acceptée ou non, reconnue ou non, me semble être le préalable indispensable, incontournable, profondément utile et efficace qui sous tend toutes les personnalités, que vous mentionnées dans des situations bien diverses et m’apparaît comme discernable chez vous au travers de vos actions admirables et gratifiantes, comme celles de vos illustres exemples.
    La mobilité émotionnelle est cet ensemble de ressentis, de pensées et d’actions humaines qui permettent de quitter la peur face au danger, le sentiment de diminution face à l’obstacle, de gagner l’admiration de la situation présente et la gratitude envers les éléments de cette situation (quels qu’ils soient, y compris soit même et les autres).
    C’est ce processus subtile initial de mobilité émotionnelle, lorsqu’il est présent même inconsciemment, qui de façon humaine substitue, pour soi, à la domination de sa raison par les puissantes émotions limitantes que sont la peur et le sentiment d’infériorité (qui conduit à l’envie dévorante et limitante de dominer) ; la prédominance de la pensée rationnelle pour réaliser de façon émotionnellement admirable des beautés, perfections excellences et la prédominance de l’action sur la rationalité pour faire de façon émotionnellement gratifiante des actions volontaires génératrices de dons pour soi, l’autre ou les autre(s), le monde qui deviennent des modèles pour les autres.
    Il est possible de reconnaître cette mobilité émotionnelle, de travailler ce grand gouvernail individuel et collectif du monde. En développant cette intelligence émotionnelle humaine peu développée consciemment à ce jour individuellement ou collectivement atteindre ces bénéfiques capacités de rencontre de l’autre, d’accroissement de son énergie, d’utilisation de sa créativité, d’accès à l’ensemble de ses ressources, de vision bénéfique de soi, des autres et du monde pour performer de façon rationnelle et volontaires. Ce chemin d’évolution personnel permet de réduire les mal-être et d’accroitre les bien-être qui constituent l’oeuvre de tout vos exemples réussit et la finalité de votre message d’espoir réaliste, émotionnellement intelligible c’est à dire admirable et gratifiant. Bravo et merci.
    Ce discernement émotionnel, correctement développé avec le modèle “Homo Emoticus” de Thierry Paulmier, méthode aussi nouvelle que facile et rapide à mettre en oeuvre, permet également, à contrario, de distinguer les évènements dangereux, infériorisants, ou seulement séduisants subtilement cachés à la pensée rationnelle. Évènements qui sont non admirables (ou faiblement) ou non gratifiants (ou faiblement), voir infériorisants ou tyrannisants pour s’éloigner des futurs obstacles émotionnels et rationnels, eux-même futurs dangers émotionnels et rationnels et favoriser ceux qui fondent nos réussites, nos joies et nos bonheurs.
    C’est une perception et une interprétation émotionnellement intelligente et dynamique de ce qui rationnellement était incompréhensible, inintelligible, non acceptable et fixe.
    Ressentez-vous à la lecture de ces lignes que la mobilité émotionnelle est un danger, un obstacle, une beauté, un don ?
    C’est votre perception/interprétation qui défini votre monde.
    Les 2 dernières dimensions vous fait du bien, les 2 premières vous apportent un sentiment de mal-être. Dans ces 2 hypothèses, vous prenez la responsabilité de vos ressentis ou vous rejeter cette responsabilité sur l’auteur de ces lignes. La mobilité émotionnelle est indissociable d’un profond sentiment de responsabilité personnelle. Sans celui-ci elle disparait pour soi puisque l’on attend alors de l’autre qu’il ou qu’elle change pour nous stimuler avec d’autres émotions. De Gaulle est un puissant exemple de la responsabilité personnelle. La présence à l’évidence de ce sentiment de responsabilité personnelle fait supposer chez lui la présence de la mobilité émotionnelle.
    Si vous êtes dans une des 2 premières dimensions et que vous avez le sentiment que c’est de votre responsabilité personnelle comment pratiquez-vous aujourd’hui pour quitter votre mal-être et atteindre votre bien-être ? Par la mobilité de la raison ? Mais il est tout aussi raisonnable pour soi d’être Hitler ou d’être l’Abbé Pierre. Je peux raisonnablement être qui je veux. Par la mobilité de l’action ? Il est tout aussi justifiable pour soi, dans les 2 cas, d’agir comme l’on agit. Ce qui, pour moi, distingue, pour soi, ces 2 états extrêmes ce sont les émotions. Pour accepter d’être un tyran il faut consciemment ou non se couper, refuser ou inverser le sens de ses émotions négatives qui sont du domaine de l’apprit pour nier, refuser ou inhiber le bien-être qui est du domaine de l’inné. Il n’est pas nécessaire de ce couper de ses pensées ou de s’interdire des actions comme tyran, ce sont les conséquences émotionnelles du mal-être pour soi et les autres qui perdent leur pouvoir de mal-être sur soi ou sont anormalement recherchées comme source de bien-être pour soi. C’est l’absence d’un référentiel émotionnelle culturellement valide et normalement inné qui autorise les pensées et les actions de persécutions.
    En conclusion, à mes yeux, pour amplifier un comportement d’effectuation sain et performant, il faut préalablement ou conjointement favoriser la mobilité émotionnelle du pratiquant vers le bien-être. Une évidence, pas toujours présente et parfois difficile à susciter dans l’environnement.
    Votre dernière contribution vise indéniablement cet espoir (mobilité émotionnelle), par la compréhension (mobilité de la pensée) cela vous honore. Bravo et merci.

    Portez-vous bien,
    Belle journée,
    Jacques

    1. Grand merci à vous pour cette très intéressante contribution! Vous mettez des mots sur quelque chose de très intéressant. Je n’aurais pas forcément mis les mêmes mots, mais cela n’a pas d’importance car j’aime bien le jeu entre émotion et pensée. Bien à vous.

  4. Il faut des oeillères singulièrement grandes pour voir des raisons d’espérer dans la fourniture ininterrompue de papier wc ou la mise au point de vaccins inutiles et coûteux, alors que l’Occident sombre peu à peu dans l’inculture, le collectivisme et qu’il se voit menacé par une guerre de civilisation, qui est plutôt une guerre ethnique. Bravo pour votre optimisme, Monsieur Silberzahn, mais je ne le partage pas.

  5. Merci de cet article d’un optimisme raisonné qui fait du bien en cette fin d’année si particulière.

    Je suis un lecteur assidu de Stefan Zweig qui est à mon sens un des plus grands écrivains européens du début du XXème siècle au destin si tragique.

    Vous avez raison Stefan Zweig se trompe dans son désespoir. Il ne voit pas les signes annonciateurs de la défaite à venir de l’Allemagne nazie. Mais s’agit-il d’un manque de clairvoyance ou d’analyse à opposer à l’attitude gaullienne qui ferait le bon diagnostic.

    Je n’en suis pas sûr. Vous passez sous silence que juif autrichien fervent germaniste a vu sa patrie se tourner contre les siens et les massacrer. Il a vu dans sa chair son monde s’effondrer avec une violence inouie. Il ne fait pas une erreur d’analyse, il s’effondre psychologiquement. Il a voulu y croire écrivant des pages émouvantes sur le Brésil terre de renouveau et d’avenir. Mais le mal était trop fort.

    Le choc que nous avons subi collectivement en 2020 est certes rude mais incomparable avec ce que Stefan Zweig avait lui-même subi. Nous n’avons pas les mêmes raisons que Stefan Zweig de succomber au désespoir et les raisons d’espérer que vous évoquez sont bel et bien concrètes.

    Merci donc pour cet appel à l’optimisme qui fait du bien dans le climat morose actuel. Et par avance tous mes voeux pour 2021 qui s’annonce effectivement pleine de combats.

  6. « il est sage celui voit le monde à l’état naissant. » Talmud.
    merci pour ce billet remarquable.

  7. Merci pour cet éclairage original que je considère un peu comme un exercice (brillant !) de travaux pratiques à partir des concepts sur lesquels vous revenez souvent. Pas de théorie sans vérifications dans le concret, et la pandémie actuelle est un exemple bien concret ! Il me semble (mais c’est encore un peu confus dans ma tête !) que les événements tels que guerres, crises, pandémies, etc… affectent notre perception du temps. St Augustin (Confessions, Livre XI) disait que: « Le futur et le passé ne sont point ; et, rigoureusement, on ne saurait admettre ces trois temps : passé, présent et futur ; mais peut-être dira-t-on avec vérité : Il y a trois temps, le présent du passé, le présent du présent et le présent de l’avenir… Le présent du passé, c’est la mémoire ; le présent du présent, c’est l’attention actuelle ; le présent de l’avenir, c’est son attente. Si l’on m’accorde de l’entendre ainsi, je vois et je confesse trois temps… pourvu qu’on entende ce qu’on dit, et que l’on ne pense point que l’avenir soit déjà et que le passé soit encore. » Une situation de crise va avoir tendance à brouiller ces distinctions : pour l’optimiste l’avenir est déjà puisqu’il fait du futur (qui n’est pas encore et qu’il rêve) son présent et pour le pessimiste le passé est encore et encore… puisqu’il va faire de l’expérience douloureuse qu’il a du passé son futur, transformant ainsi sa souffrance en une éternité qui semble sans fin st sans remède. Articuler les 3 présents et les placer chacun bien à sa place, voilà le défi et je crois que vous l’avez relevé de main de maître!!!

  8. Merci pour votre article qui me parait pour ma part très prometteur, effectivement un système qui préconise la prudence et aussi d’optimiser au mieux la recherche pour éviter d’aggraver notre existence sur cette planète qui elle reçoit les contre coups de la modernisation, la nature a été mise a rude épreuve, et nos organismes atteints à cause d’une pollution exagerée, abusive, laissant les plus faibles subir leur mortalité précoce. Souhaitons que la trajectoire adoptée par l’ensemble des décideurs saura porter à l’humanité entière un nouveau souffle, et une nouvelle manière de circuler avec confiance, sans craindre le pire, On dit qu’aimer la Vie, c’est avoir l’espérance comme compagne active et fidéle, alors visons de meilleurs lendemains sans dictature néfaste pour notre liberté.

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