L’alcool oui, le peer-to-peer non

Nous sommes un drôle de pays. Un pays dans lequel les députés viennent de voter une loi qui sanctionne les développeurs de logiciels peer-to-peer. Car voyez-vous, si les gens utilisent ces logiciels, eh bien ils peuvent échanger des fichiers soumis à copyright et faire ainsi du mal aux éditeurs de musique. Ce qui n’est pas bien. Pour éviter cela, les députés ont donc interdit le peer-to-peer, et introduit une clause qui pénalise les développeurs de tels logiciels. Suivez-bien la logique: si vous produisez quelque chose qui peut être utilisé pour commettre un délit, vous êtes responsable et pouvez donc être poursuivi. Dans un pays qui subventionne les producteurs d’alcool depuis la nuit des temps, on se pince.
J’attends donc maintenant l’inculpation
– des fabricants de toutes armes blanches et à feu, couteaux de cuisine, etc.
– de tout producteur et vendeur d’alcool et de tabac,
– des fabricants d’automobile,
– des fabricants de tout objet, quelqu’il soit, qui aura été utilisé pour commettre un délit: ciseaux, briquets, vélos, lunettes, pots de yaourt (j’imagine), etc.
Le parlement s’était ridiculisé en votant le CPE sur ordre, puis en votant l’abolition du CPE, sur ordre également, mais cela ne leur a pas suffi. A quand l’interdiction du soleil qui fait de la concurrence à EDF? On s’attend à ce que le Sénat mette bon ordre à cela – on aura vraiment tout vu…

Une réflexion au sujet de « L’alcool oui, le peer-to-peer non »

  1. Merci pour ce merveilleux lien vers Bastiat. Constatons donc l’évolution que nous offrent 150 ans d’économie dite… …libérale ?

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