Mon nouvel article pour Harvard Business Review: Bienvenue en incertitude: comment réinventer les outils du management pour éviter la prochaine catastrophe

Après le choc du premier confinement au début de l’année 2020, qui a vu voler en éclat aussi bien les business plans que les prévisions économiques et sociales de toutes sortes, le monde a vécu un retour erratique, difficile et long à une situation presque normale, sans pour autant être certain d’être tout à fait sorti de la crise. Autrement dit, l’incertitude, avec son lot de surprises, est avec nous pour longtemps.

On aurait pu penser que la violence du choc, qui a très clairement mis en évidence les limites de nos outils de management, amènerait à une profonde remise en question. Or il n’en a rien été. Passé le choc, et malgré la persistance de gros nuages sombres sur leurs têtes, organisations et Etats se sont remis à concevoir des plans d’actions sur la base de prévisions savantes, sans lesquelles ils semblent incapables de concevoir leur action. Il est urgent de repenser les outils du management à partir de l’incertitude si l’on veut éviter la prochaine catastrophe.

Cet article est publié à l’occasion de la sortie de mon ouvrage “Bienvenue en incertitude“. Lire l’article ici.

Covid-19, situation inédite: les décideurs sont-ils coupables d’impréparation?

Il était assez certain que face à l’épidémie du coronavirus, nous allions chercher à identifier des gens qui l’avaient prédite, car le paradigme prédictif nous obsède. Et ça n’a pas raté: certains ont ressorti un rapport de la CIA qui contient une double page évoquant le risque d’une pandémie, d’autres une vidéo de Bill Gates avertissant lui aussi sur ce risque. Nul doute qu’on nous ressortira bientôt une petite grand-mère du Lubéron qui, elle aussi, évoquait depuis un moment une pandémie à venir, et qu’elle fera la une du 20h de TF1. Conclusion des commentateurs: l’épidémie était prévue, les gouvernements ont été prévenus et ils n’ont rien fait! Malheureusement l’histoire ne tient pas, à la fois parce qu’une épidémie relève de l’incertitude, elle n’est donc pas prédictible, mais aussi parce que la recherche de quelqu’un ayant prédit avec succès un événement traduit un biais rétrospectif. Mais surtout, elle ignore difficulté de prise de décision en incertitude.

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Les quatre rappels du Covid sur la prise de décision en incertitude

L’émergence inattendue du Covid-19 ainsi que ses conséquences incertaines nous rappellent quatre choses que nous aurions du savoir, ou que nous savions mais que nous avons ignorées sur l’environnement dans lequel nous vivons: l’imprédictibilité de l’avenir, la différence entre le risque et l’incertitude, la non-linéarité de l’évolution du monde et la construction sociale des surprises.

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Face à l’incertitude: intérêt et limites de l’approche par les scénarios

Parmi les méthodes les plus utilisées pour essayer d’anticiper l’avenir sur des situations complexes figure celle des scénarios. Un scénario est une description riche d’un futur plausible. C’est, en quelque sorte, un ‘saut’ dans le futur. On peut ainsi imaginer ‘La France en 2080’. On étudie ensuite les implications de ce futur plausible, celles par exemple d’un prix du baril de pétrole à 300$. Malgré son côté séduisant, la méthode trouve toutefois rapidement ses limites.

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Téléchargez le chapitre introductif de mon nouveau livre “Bienvenue en incertitude!”

Mon nouvel ouvrage “Bienvenue en incertitude!  Principes d’action pour un monde de surprises” sortira dans quelques jours. Vous pouvez télécharger le chapitre introductif via le lien en fin de page. Bonne lecture!

Présentation de l’ouvrage

Faillite de Lehmann Brothers et crise de 2008, Printemps Arabe, crise grecque, émergence de Daesch, accident de Fukushima, disparition de Nokia, Brexit, élection de Donald Trump et d’Emmanuel macron, la liste n’en finit pas d’événements que nous n’avons pas été capables de prévoir et ce malgré des moyens parfois très importants.

Dans un monde de surprises, qui change radicalement et devient toujours plus incertain, il n’est pas possible de prédire l’avenir, et ceux qui s’y risquent s’exposent tôt ou tard à une catastrophe. Et pourtant, les outils de décision que nous utilisons reposent tous sur un paradigme prédictif. Ils restent ancrés dans la civilisation de la révolution industrielle née il y a 150 ans. Il est grand temps de les réinventer entièrement pour le nouveau monde. Mais pour proposer de nouveaux outils, il faut d’abord repenser notre appréhension de l’environnement.

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Nate Silver, prévisionniste extraordinaire et… inutile

Dans un article précédent j’évoquais les travaux du chercheur Philip Tetlock sur les capacités prédictives des experts, et en particulier sur ce qu’il appelle les superforecasters, une catégorie de personne dont les capacités en matière de prédiction sont supérieures à celles des autres. J’indiquais mon scepticisme en la matière. Regardons le cas de l’un d’entre eux, le célèbre prévisionniste américain Nate Silver.

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Il faut travailler plus dur: l’illusion prédictrice des Superforecasters

J’évoquais dans un article précédent les travaux du chercheur Philip Tetlock montrant qu’en matière de prédiction, les experts sont moins bons que les généralistes, et même que les chimpanzés. Malgré ses résultats un peu déprimants, Tetlock persiste à penser qu’avec de meilleures méthodes, on peut améliorer sa capacité à prédire. Je n’y crois pas un instant et penser qu’on puisse mieux prédire nous expose seulement à de plus fortes déconvenues.

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