Pour en finir avec le “servant leader”: vive l’ego!

Faut-il en finir avec l’ego surdimensionné des managers? La question peut se poser lorsqu’on voit les effets dévastateurs que l’egotisme, défini comme une opinion exagérée de sa propre importance, continue d’avoir sur les organisations qui y laissent libre cours. En réaction à ces excès, certains experts ont développé la notion de servant leader, suivant laquelle le leader doit nier son ego et se mettre au service des autres. A l’heure où les individus deviennent plus autonomes et mieux éduqués, une telle notion paraît logique. Et pourtant, la seule solution aux ravages de l’égotisme serait-elle la censure de son ego et le sacrifice à la cause commune? Loin s’en faut car le servant leadership pose autant de problèmes qu’il en résout.

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Quel leadership dans un monde incertain? A propos de la vision

Quelles que soient leurs préférences philosophiques, la plupart des spécialistes du leadership partagent une conception remarquablement similaire: le leader, expliquent-ils, doit combiner deux compétences: il ou elle doit d’abord être capable de définir et d’articuler une vision cohérente; il ou elle doit ensuite être capable de mobiliser des gens qui vont suivre et s’approprier cette vision et idéalement s’identifier avec celle-ci. La première compétence se rapporte à la conception et à la communication, tandis que la seconde est de l’ordre des relations interpersonnelles. Si elle est prévalente aussi bien dans l’enseignement que dans le monde du conseil et bien-sûr dans celui des organisations, cette conception devient pourtant obsolète dans un monde incertain.

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Le leadership effectual ou les 5 principes de la transformation: 5) jouer le contexte

Dans un article de la revue Harvard Business Review, je montrais comment les principes entrepreneuriaux de l’effectuation pouvaient être utilisés pour transformer les organisations. L’appropriation de ces principes doit permettre de développer ce que j’appelle le leadership effectual. Ces principes sont au nombre de cinq. Regardons le principe 5: jouer le contexte.

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Le leadership effectual ou les 5 principes de la transformation: 4) Tirer parti des surprises

Dans un article de la revue Harvard Business Review, je montrais comment les principes entrepreneuriaux de l’effectuation pouvaient être utilisés pour transformer les organisations. L’appropriation de ces principes doit permettre de développer ce que j’appelle le leadership effectual. Ces principes sont au nombre de cinq. Regardons le principe 4: tirer parti des surprises.

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Le leadership effectual ou les 5 principes de la transformation: 3) Engager des parties prenantes

Dans un article de la revue Harvard Business Review, je montrais comment les principes entrepreneuriaux de l’effectuation pouvaient être utilisés pour transformer les organisations. L’appropriation de ces principes doit permettre de développer ce que j’appelle le leadership effectual. Ces principes sont au nombre de cinq. Regardons le principe 3: Engager des parties prenantes

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L’entrepreneuriat pour tous: la belle histoire de madame Tao

A l’heure des levées de fonds, des pitches, des startups, des incubateurs et de la frénésie de hackathons visionnaires, on oublie souvent que l’immense majorité du phénomène entrepreneurial est d’une banalité salutaire. Enfin banal, pas vraiment. Disons que l’héroïsme de certains entrepreneurs est loin des canons qu’on nous sert ad nauseam. Rien ne l’illustre mieux que l’histoire de madame Tao qui semble sortie d’un conte de fées.

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Le leadership dans la gestion du risque et de l’incertitude: Niveaux de discours et prise de responsabilité

Dans sa note à propos du film Margin Call racontant la chute de Lehman Brothers, Olivier Kempf évoque la question de la responsabilité. Il écrit qu’à chaque fois qu’on montait un échelon hiérarchique à qui on rendait compte du problème, celui-ci disait : ne me montre pas les chiffres et les formules, “speak English” : des professionnels de la banque refusaient donc cette logique de “chiffre et de formule”. Le manque de connaissance et de compréhension de leurs produits financiers par les dirigeants des banques est l’une des causes essentielles de la catastrophe: ces dirigeant n’avaient aucune idée des risques qu’ils prenaient. Cela est du à leur paresse intellectuelle et aussi au fait que les modèles utilisés pour mesurer le risque étaient viciés. Au delà, cela pose la question du rôle du leadership dans la gestion du risque et de l’incertitude.

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Steve Jobs et Lew Platt, deux styles de leadership

L’avalanche de louanges qui s’est abattu sur Steve Jobs à l’occasion de son décès devrait nous inciter à un peu de prudence… Certes l’homme a connu une réussite extraordinaire et s’est donné vers la fin une image de philosophe, notamment dans sa mémorable adresse aux étudiants de Stanford, mais il est important de considérer la carrière du grand homme dans son intégralité avec ses facettes glorieuses et celles qui le sont moins. A ce sujet, on lira avec profit deux livres passionnants sur Apple. Le premier s’intitule tout simplement Apple, et est écrit par Jim Carlton. C’est un classique. Le second s’appelle, avec beaucoup d’humour, Infinite loop, et il est écrit par Michael Malone. Infinite loop, ou boucle infinie, c’est ce qui arrive quand un informaticien se plante dans son code et que ce dernier tourne à vide à l’infini. L’image décrit bien la spirale infernale qui fut celle d’Apple jusqu’à la fin des années 90, en état de mort clinique au moment où Jobs revient.

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