On parle beaucoup de culture du risque mais qu’en est-il de la culture de l’incertitude? C’est un domaine important, sur lequel l’entrepreneuriat a beaucoup à dire.
D’abord il faut distinguer deux types de risques. Le risque de type 1, c’est celui de faire quelque chose qui conduit à une erreur ou à un mauvais résultat. On peut raisonnablement estimer que la majorité de notre enseignement est conçu pour apprendre à éviter ce type de risque. Le risque de type 2, c’est celui de ne pas faire quelque chose qui aurait pu s’avérer utile et réussir. Naturellement les deux sont liés: plus on évite le risque 1, plus on prend de risque 2. C’est probablement le syndrome de notre société qui a érigé le principe de précaution en règle absolue dans sa constitution. Avant tout, éviter le risque 1. C’est normal après tout: le risque 1 est très visible: une catastrophe, une guerre perdue, un produit raté, etc. Le risque 2 est invisible: nous ne voyons pas tout ce que notre prudence nous a empêché d’accomplir d’utile. Personne n’est puni pour ne pas avoir inventé quelque chose. Ainsi nos systèmes de formation et de gestion nous poussent vers une culture du risque de type 1, c’est à dire de réduire le risque d’échec. Ce n’est pas pour autant que cela marche: la crise financière a montré l’incapacité des institutions a priori expertes dans l’estimation du risque à le faire. Lire la suite