La fin de l’empire américain

Petite visite à Dijon – tiens, feuilletons quelques livres. Je rentre dans une librairie, et demande le rayon "politique internationale". Intéressant! le rayon est totalement rempli de livres annonçant la fin de l’Amérique. Je passe sur les arguments, pour me demander si nos intellectuels ne pratiquent pas la méthode coué. Allons, l’Amérique au bord du gouffre? Certes le dollar ne va pas fort, les déficits sont impressionnants et l’unité sociale est fragile, mais quand même. Quand on voit la vigueur extraordinaire de l’économie, portée par une innovation massive, on a du mal à critiquer. N’oublions pas que quand l’Amérique est en récession, son taux de croissance est supérieur à celui de la France lorsque celle-ci est en pleine forme. Alors on se calme un peu, et on balaye devant sa porte… L’économie européenne est vieillissante, sa présence dans les secteurs d’innovation est modeste face à la machine technologique américaine. Qui est au bord du gouffre?

GOOGLE @ $165 Are these guys for real ?

La folie Google continue. Un article très intéressant de Fortune montre bien comment l’innovation permet à Google de développer un avantage concurrentiel dans un domaine apparemment très concurrentiel, où il est apparemment impossible de retenir un client: il suffirait en effet d’un meilleur outil de recherche pour que Google soit immédiatement abandonné. Alta Vista, ça vous rappelle quelque chose? Sauf que Google innove tous azimuts et tisse sa toile, en créant un écosystème: email novateur, système de publicité remarquablement intelligent, outil de recherche local, site d’information, les pièces du puzzle se mettent en place. Dell l’avait montré – quoi de plus banal qu’un PC de nos jours, Google le montre à nouveau: il n’existe pas de marché sans espoir, et l’avantage concurrentiel se construit à coups d’innovations. L’article se montre un peu sceptique et indique que Google est sur-évalué, mais rien n’est moins sûr tant l’entreprise se montre capable de renouveler en continu ses innovations.
Référence: « GOOGLE @ $165 Are these guys for real ? »; 13-12-2004, Fortune-Fast Forward, par Fred VOGELSTEIN.

Faute d’innovation, les sociétés françaises condamnées à se battre sur les prix

Article intéressant du Monde daté du 02-12-2004 qui constate le manque d’innovation des entreprises françaises caractérisé par la baisse de dépense de R&D dans les groupes. Le retard pris dans les dépenses d’investissement s’accumule, et l’économie française atteint une situation dangereuse. Le risque est que les entreprises françaises, avec des produits sans grande originalité, ne puissent se battre que sur les prix: un mauvais calcul, car nos amis chinois les attendent au coin du bois sur ce terrain. Prenez les nouveaux secteurs technologiques: combien d’entreprises françaises présentes?

Référence: « Faute d’innovation, les sociétés françaises se condamnent à se battre uniquement sur les prix », 02-12-2004, Le Monde, par Martine ORANGE.

Bull

Lu dans la presse:
Bruxelles autorise l’aide « ultime » à la restructuration de Bull. L’Etat français va pouvoir débloquer 517 millions d’euros supplémentaires pour soutenir le plan de restructuration du groupe informatique Bull.

C’est comme l’alcolisme: ça fait longtemps qu’on ne sait plus pourquoi on boit, mais c’est impossible de décrocher.

Innovator’s dilemma

Sept ans après sa parution, le livre de Christensen est toujours autant d’actualité. Le dilemme de l’innovateur, c’est la constatation que les entreprises sont adeptees à améliorer leurs produits de manière incrémentale (une lessive qui lave toujours plus blanc), mais échouent lorsqu’elles sont confrontées à des innovations radicales. C’est ainsi que les leaders d’hier ont cédé la place  à de nouveaux entrants, et que ceux-ci se feront à leur tour éjecter à la prochaine révolution.
Etonnant que ce livre n’ait pas été traduit en français!

Bienvenue sur le portail de l’innovation

Pourquoi un portail de l’innovation?

« The literature on innovation is longer than my arm. (…) It can be summarized as follows: innovation is either a machine or a magic garden. If it’s a machine, companies should design it, oil it, power it up, and manage it. If it’s a garden, companies should create conditions under which it can flourish, and then let the magic occur. Innovation is both of course. »
Thomas A. Stewart, Fortune magazine, 5 mars 2001

Voilà. L’innovation, c’est comme un jardin: on crée les bonnes conditions et les bonnes structures, mais on ne peut pas forcer le résultat, qui est parfois inattendu. La littérature et la réflexion sur l’innovation est immense, et l’objectif de ce site est de d’alimenter cette réflexion aussi bien sur l’innovation que sur l’entrepreneuriat.