Bien discrètement, et dans la précipitation, le gouvernement s’apprête à faire voter une loi dite DADVSI réformant le droit d’auteur. Il s’agit de mettre fin au piratage, ce que le ministre de la culture (oui, il y en a un en ce moment) appelle sans rire "l’illusion de la gratuité". Résultat d’une intéressante convergence d’intérêts entre les industries de la culture et celle de l’informatique, qui espère vendre les systèmes de verrouillage, la loi est en discussion en ce moment. Le texte introduit une innovation majeure dans le code la propriété
intellectuelle : la légitimation des technologies anticopie destinées à limiter la reproduction numérique. Tenez-vous bien, tout contournement sera passible de trois ans de prison et de 300 000 euros d’amende. "Tout ce qui est excessif est insignifiant", disait Talleyrand, mais tout de même. On nous dit que la majorité des ayants droit estime que le verrouillage est la condition sine qua non à la sauvegarde de la création. C’est bien entendu inexact: l’immense majorité des auteurs, que ce soit de livres ou de musique, ne vivent pas de leurs oeuvres, et se trouvent exclus du "marché" par les même éditeurs qui prétendent aujourd’hui défendre leurs droits.
Une pétition contre cette loi circule en ce moment sur le Net et a déjà été signée par plus de 100.000 personnes.
Une réflexion au sujet de « Musique et cinéma vérrouillés sur le Net »
Il y a plusieurs pétitions qui circulent (bibliotéquaires, enseignants, webradios…), en effet tout le monde est concerné par ces questions et il serait plus démocratique d’associer tout le monde au débat plutôt que de faire réécrire la directive européenne par les juristes de Vivendi.
http://dadvsi.hautetfort.com/archive/2005/12/05/quatre-petitions.html
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