Ce qu’une conversation avec mon chauffeur Uber m’a appris des VTC, des taxis et de la paupérisation

Ainsi donc le député Laurent Grandguillaume, chargé d’une médiation dans le conflit des taxis, est lancé dans une grande croisade. “Les VTC, comme les taxis, sont frappés par la paupérisation.” Diable la situation est grave! Il faut agir, il faut réguler! Et moi qui n’avait rien vu! En visite vendredi dernier à Tourcoing pour une conférence, j’ai eu l’occasion de prendre deux fois Uber, pour l’aller et pour le retour. Prestation parfaite comme d’habitude, là n’est pas la question. Mais frappé par ce danger de paupérisation, et décidé à faire quelque chose pour mon pays, j’ai discuté avec mes deux chauffeurs. A l’aller, le premier chauffeur m’a raconté les violences faites à ses confrères (deux envoyés à l’hôpital par des taxis énervés appelant au respect de la loi à coup de poings). Au retour, le deuxième chauffeur, qui s’y connaissait en économie (il m’a appris qu’il était titulaire d’un BTS de gestion) m’a donné un petit cours d’économie de VTC.

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Mais qu’est-ce qu’une innovation de rupture? A propos d’Uber…

Une question agite depuis quelques jours le Landernau de l’innovation de rupture: Uber est-il une innovation de rupture? Au vu de son impact et des réactions que son développement suscite de par le monde, on pourrait penser que la réponse est de toute évidence oui, mais ce n’est pas aussi simple. La polémique est parti d’un article du saint-père de l’innovation de rupture, Clayton Christensen lui-même, dans un récent article de la Harvard Business Review dans lequel il explique qu’une innovation de rupture part forcément d’une offre simplifiée qui déstabilise les acteurs en place en offrant juste ce dont les gens ont besoin. A cette aune, Uber ne serait donc pas une rupture.

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Ce que l’uberisation révèle des peurs françaises

Un spectre hante la France: le spectre de l’uberisation, transformation accélérée de secteurs entiers par la révolution technologique. La journée du 25 juin aura vu une profession entière, celle des taxis, prendre en otage un pays, et un gouvernement, terrifiée par la perspective proche de la fin-même de son existence. Cette peur de l’uberisation révèle, plus profondément, une peur bien française de l’avenir.

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