Transformation: votre entreprise ne sera pas sauvée par le corporate hacking

Face aux nombreuses ruptures de leur environnement, la nécessité de se transformer en profondeur est devenue une évidence pour de nombreuses grandes entreprises. Et pourtant les résultats de nombre de programmes de transformation sont décevants. Ce n’est ni faute de moyens (les sommes dépensées se comptent souvent en millions), ni faute de volonté (l’impératif de la direction générale est clair). Face à ces échecs, produits d’une conception mécaniste et planifiée du changement, une approche plus émergente fait l’objet d’un intérêt croissant, le corporate hacking. Derrière se trouve l’idée que le salut de l’entreprise réside dans l’initiative de quelques uns pour la transformer en quelque sorte contre son gré.

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Les trois impératifs de votre incubateur interne

Une des approches très employées en ce moment par les grandes entreprises ayant besoin d’améliorer leur capacité d’innovation est la création d’incubateurs internes et autres usines à startups. Cette création se fait rarement sans douleur. Mais quelles que soient les les difficultés, il me semble que ces incubateurs doivent répondre à trois impératifs: Un impératif « tactique », assurer la réussite des projets entrepreneuriaux, et deux impératifs plus « stratégiques » : Faire en sorte que ces projets amènent le groupe sur de vrais marchés nouveaux capables de prendre le relais d’activités potentiellement en déclin, et faire en sorte que ces projets permettent à l’entreprise de se transformer

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Qui doit diriger votre projet d’innovation de rupture?

Une des erreurs que font souvent les entreprises qui souhaitent développer des programmes d’innovation est de raisonner uniquement en termes d’organisation et de processus: comment faire, comment s’organiser, etc. C’est oublier que l’innovation est un processus social et que la dimension humaine est primordiale. C’est en particulier vrai pour ce qui concerne la démarche intrapreneuriale, c’est à dire la capacité à faire émerger des projets entrepreneuriaux à l’intérieur de l’organisation. Dès lors la question importante qui se pose est la suivante: qui doit diriger ces projets?

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Gérer l’innovation de rupture au sein d’une entreprise existante: Les trois horizons d’IBM

J’évoquais dans un article précédent la difficulté pour une entreprise existante de gérer une innovation de rupture sans l’étouffer. On ne compte plus en effet les entreprises qui veulent vraiment innover mais qui ne réussissent pas. La solution souvent proposée consiste à loger l’innovation de rupture dans une entité séparée pour la protéger du modèle d’affaire existant. Mais j’évoquais également les difficultés que cela comporte: la distance par rapport à l’organisation peut entraîner un isolement de l’entité innovante, l’hostilité à son égard de ceux qui sont restés dans la “vieille” organisation, et la difficulté à se réintégrer une fois l’innovation réussie. Cependant il est possible de gérer une innovation de rupture au sein de l’organisation, c’est ce que fait IBM avec son modèle dit “en trois horizons”. Regardons-le de plus près.

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Séminaire intrapreneuriat à EMLYON

EMLYON Business School organise un séminaire de recherche sur l’intrapreneuriat les 20 et 21 juin prochains.

Le séminaire aura lieu en anglais. Son thème est le suivant: “Corporate Entrepreneurship research: where are we, and where can we go from here?”
Le programme est le suivant:

  • Professor Shaker A. Zahra, keynote speech.
  • Corporate Entrepreneurship and HRM, chaired by James Hayton, Newcastle University Business School
  • Corporate Entrepreneurship in family businesses chaired by Salvatore Sciascia, IULM University- Milan
  • Corporate Entrepreneurship and culture chaired by Carlo Salvato, Università Bocconi
  • Corporate Entrepreneurship and growth chaired by Rainer Harms, Twente University
  • Corporate Entrepreneurship and strategy chaired by Shaker A. Zahra, University of Minnesota

Le séminaire est organisé par Alain Fayolle et Katheleen Randerson. Pour plus d’informations, voir le site de la conférence à EMLYON.

3e édition des Journées Georges Doriot sur le thème de l’intrapreneuriat

La troisième édition des Journées Georges Doriot aura lieu les 4 et 5 mars 2010 sur le thème suivant:

L’intrapreneuriat: Au-delà des discours, quelles pratiques ?

La conférence est organisée conjointement par HEC Paris, EM Normandie et Advancia avec le soutien de l’AIMS, de l’Académie de l’Entrepreneuriat et de l’AIRPME.

Pour plus d’informations, voici le site: http://www.journeesgeorgesdoriot.org/

Seuls les (vrais) stratégistes survivent: le cas de Intel

Comment Intel, un fabricant de micro-processeurs, secteur volatile s’il en est, a-t-elle non seulement réussi à survivre, mais encore à dominer son secteur depuis près de trente ans? C’est à cette question de Robert Burgelman, professeur à Stanford, a essayé de répondre. La spécialité de Burgelman, c’est Intel. Très proche de Andy Grove, il a bénéficié pendant plusieurs années d’un accès sans précédent aux archives de l’entreprise et à la mémoire de ses dirigeants, présents et anciens.

Une des décisions les plus cruciales, mais aussi les plus difficiles, fut pour Intel celle de quitter le secteur des mémoires pour se concentrer sur les micro-processeurs. Si la décision fut prise rapidement d’un point de vue managérial, Burgelman montre qu’elle a en fait résulté d’un processus très long au cours duquel la société a évolué de facto, de manière chaotique, sans vraiment que le management ne s’en rendre compte. De manière intéressante, les employés, individuellement, ou en petits groupes, ont anticipé, et donc préparé, le revirement stratégique d’Intel, et dont la décision du management n’a finalement fait que l’entériner; En fait, le management ne s’est rendu compte qu’après-coup qu’Intel était devenu un fabricant de micro-processeurs, et n’était plus (vraiment) un fabricant de mémoires. Imaginez le choc!
Sur la base de son analyse, Burgelman tire quatre leçons de cette expérience:

  1. choisir une stratégie pour imposer une nouvelle direction;
  2. lorsque cette stratégie n’est plus opérante, passer du temps à comprendre pourquoi, car de cette analyse peut sortir de nouvelles opportunités qui n’étaient pas évidentes a priori;
  3. capitaliser sur ses forces tout en cherchant de nouvelles opportunités; et
  4. gérer le changement de manière systématique.

Burgelman utilise le terme – intéressant – d’action autonome pour décrire l’activité des individus en contradiction avec la stratégie officielle.
La plupart des livres de stratégie consistent en une analyse de plusieurs entreprises et tentent d’en tirer des leçons par
généralisation sur la base d’une thèse centrale. Burgelman procède autrement, en se concentrant sur une entreprise et en l’étudiant à fond. Les détails sont parfois un peu fatiguants, mais son analyse, sur la base d’une connaissance approfondie et de l’entreprise, et de son industrie, sera très utile à ceux qui évoluent dans le secteur des hautes technologies.

Le livre sur Amazon: http://www.amazon.com/exec/obidos/ASIN/0684855542/