« On n’a pas le choix » ou la démission du stratège

L’importance des ruptures auxquelles nous sommes parfois soumis, et le côté impératif de certaines d’entre elles, peut nous empêcher de penser sereinement et nous amener à conclure que nous n’avons pas le choix de telle ou telle action. C’est pourtant faux. On peut même arguer que plus la rupture est importante, plus la crise est pressante, plus le stratège doit éviter de tomber dans le piège de la voie unique. Les organisations qui survivent aux crises sont en effet celles qui, précisément, trouvent une réponse originale et créative aux défis auxquels elles sont confrontées. « On n’a pas le choix », c’est la démission du stratège.

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Quand les experts deviennent militants

Le 15 juin dernier, alors que les Français se préparaient à vivre une canicule, Marc Hay, présentateur météo de BFMTV, décidait de se montrer alarmiste. Se disant fatigué du manque de réaction des spectateurs face aux dérèglements climatiques, il déclarait: « Je pense qu’il faut qu’on change notre manière de parler de ça car ça n’imprime pas. » Si nombre d’observateurs ont salué cette position face à un des grands enjeux de la planète, on ne peut s’empêcher d’y voir aussi une dérive possible, celle de l’expert devenu militant, aux conséquences dangereuses.

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Le décideur public à l’épreuve de l’incertitude: vers la démocratie technique

L’incertitude généralisée dans laquelle baignent nos sociétés, jointe à leur complexité croissante, minent l’autorité des experts dont le savoir est plus facilement remis en question. C’est particulièrement vrai pour le décideur public, désormais confronté à une contestation systématique de ses décisions, quel que soit le domaine. Comprendre les causes et les enjeux de ce que certains appellent une « démocratie technique », mais aussi les dangers potentiels de celle-ci, devient essentiel.

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Face à l’événement inédit, les 4 règles du décideur pour travailler avec les experts

La situation est devenue familière avec le Covid, et notamment avec la polémique sur l’utilisation possible de la chloroquine: chacun a son avis, les groupes se créent pour défendre le Pr Raoult ou au contraire le critiquer. Régulièrement, on se fait rappeler à l’ordre par des gens qui exigent que seuls les experts puissent s’exprimer sur les questions relatives à la gestion du virus. Le message a semble-t-il été entendu: Pendant l’épidémie, les médecins ont été massivement présents sur les plateaux de télévision. La France est devenue une grande salle de consultation médicale par procuration. Mais la question demeure: face à une situation complexe et inédite comme celle de Covid-19, qui a le droit de s’exprimer? Dans quelle mesure peut-on faire confiance aux experts? Et surtout, comment le décideur peut-il travailler avec eux?

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