L’année zéro du libéralisme français

L’élection présidentielle qui vient de se clore a été singulière au moins sur un point: Tous les candidats du premier tour, sans exception, défendaient l’idée que l’Etat était la solution de la crise actuelle. Tous. Jamais la pensée politique n’avait été aussi unanime. Nous avons eu l’étatisme marxisto-chaveziste (Mélanchon, Poutou et Harteaud), l’étatisme keynésien (Hollande), l’étatisme vert (Joly), l’étatisme centriste (Bayrou), l’étatisme souverainiste (Dupont-Aignan), l’étatisme caporaliste (Sarkozy), et l’étatisme tribal (Le Pen). Sans oublier bien sûr l’étatisme lunaire de Jacques Cheminade, sorte de cerise comique sur un gâteau tragique.

Assez logiquement, le deuxième tour a opposé deux candidats qui, au final, tirent un diagnostic identique de notre situation. Le premier, Nicolas Sarkozy, a fait passer quelques réformes d’essence libérale mais s’est définitivement converti au dirigisme économique à partir de la crise de 2008, et au tribalisme le plus cru une fois connu le score du Front national au premier tour. Le second, François Hollande, est un social démocrate qui voit dans l’Etat la force motrice de la société.

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Réponse à Jacques Rollet: Non, les néoconservateurs n’avaient pas raison.

Il est toujours tenant, et facile, de réécrire l’histoire, mais cela marche rarement. Nous assistons depuis quelques semaines à une tentative de la sorte sur fond de révolutions arabes: Et si Bush avait eu raison? Et si les néoconservateurs avaient eu raison? L’universitaire Jacques Rollet pose la question dans une tribune volontiers provocatrice du Monde et cette question mérite d’être débattue. Engageons donc le débat.

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