Création, technologie et entrepreneuriat: je t’aime moi non plus?

L’une des sources les plus importantes de blocage dans une organisation, et dans la société en général, est l’enfermement dans des catégorisations stériles. Dans mes expériences récentes, j’ai rencontré un tel découpage entre créatifs, technologues et entrepreneurs, vus comme représentant en gros, et de façon évidemment caricaturale, le monde des idées, celui des outils et celui de l’argent. Comme dans tout système de caste, chacun s’enferme dans une identité constituée en opposition aux autres en s’estimant supérieur, et ne travaille avec eux que contraint et forcé en essayant de garder sa pureté philosophique. Ces distinctions reposent sur des modèles mentaux, c’est-à-dire de croyances profondes, et sont contre-productives. C’est dommage, parce que les points communs sont beaucoup plus forts que les différences, et ce qui unit ces trois univers, c’est la notion de création.

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Découverte ou création de marché? L’incertitude nous rend libres

L’un des concepts les plus importants, mais également les moins bien compris, du management est le concept d’incertitude. L’incertitude est souvent confondue avec le risque, or les deux n’ont rien à voir.

Utilisant le vocabulaire des probabilités, l’économiste prix Nobel Frank Knight définit le risque comme un futur dont la distribution d’états possibles est connue. Par exemple, si l’on met trois boules vertes et deux boules rouges dans une urne, on connaît le ‘risque’ de tirer une boule verte (60%). L’incertitude ‘knigthienne’, en revanche, correspond à un futur dont la distribution d’états est non seulement inconnue, mais impossible à connaître: on ne connaît pas le nombre de boules à l’intérieur de l’urne, et encore moins leurs couleurs, on ne sait d’ailleurs même pas s’il y a des boules et s’il y a une urne. Cette incertitude est objective : elle ne tient pas au manque d’information ou à l’incompétence de l’observateur mais à la nature même du phénomène. L’incertitude caractérise les environnements nouveaux et complexes comme les marchés en émergence ou les guerres.

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