Est-il nécessaire de vouloir bâtir une cathédrale pour donner un sens à son travail?

C’est entendu, notre époque est en recherche de sens, du moins c’est ce qu’on répète à l’envi aussi bien dans les entreprises que dans la société dans son ensemble. L’absence de sens conduit au désengagement et les directions des ressources humaines des grandes entreprises sont lancées dans une grande course pour “recréer du sens” sous la houlette de dirigeants visionnaires. L’idée est qu’une vision ambitieuse, une noble raison d’être, un grand récit, donneront un sens aux âmes en errance. Cette idée est bien traduite par une fable fameuse, celle du tailleur de pierre qui construit une cathédrale, motivé par quelque chose de plus grand que lui. Toute séduisante qu’elle soit, cette fable joue pourtant sur des ressorts très contestables et le fait qu’elle soit devenue une référence obligée des séminaires de motivation est regrettable. Non, il n’est pas nécessaire de bâtir une cathédrale pour donner un sens à son travail.

(suite…)

Aristote pour tous: et si l’intelligence artificielle était la chance des moins qualifiés?

J’assistais récemment à une conférence sur l’intelligence artificielle. Les participants à la table ronde étaient unanimes pour prédire une sorte d’apocalypse du travail, joignant en cela l’avis de la plupart des experts. En gros l’argument est le suivant: l’IA va rendre obsolète un nombre très important de métiers, avec un impact majeur à très court terme. Les participants ont ajouté que l’IA permettrait certainement d’en créer beaucoup d’autres, comme cela a été le cas lors de toutes les vagues d’automatisation (métiers à tisser, distributeurs automatiques de billets, etc.) mais avec retard, et qu’il y aurait donc un décalage entre temps. En tous cas, les travailleurs les moins qualifiés seraient, selon eux, les principales victimes de cette vague d’innovation qui tire le travail “vers le haut”.

Eh bien je n’en crois rien. Je pense au contraire que l’IA est la chance des moins qualifiés.

(suite…)