Innovation: Célébrer l’échec, est-ce vraiment une bonne idée?

J’avais déjà souligné les limites et les dangers de l’idéologie “fail fast” (échouer vite) qui est très présente dans l’univers entrepreneurial et qui se répand au sein des grandes organisations en panne d’innovation. L’idée du fail fast est qu’il faut essayer des choses et les arrêter rapidement si elles ne réussissent pas et passer à autre chose. Le problème avec cette idéologie que je soulignais, c’est que l’innovation est quelque chose de lent, qui met longtemps à réussir. Si on abandonne au premier échec, on passe peut-être à côté d’une belle réussite. Ainsi, il a fallu 21 ans et trois lancements à Nestlé pour réussir Nespresso. Si Nestlé avait appliqué le fail fast, Nespresso n’aurait peut-être jamais vu le jour. Dans le même ordre d’idée, les entreprises essayent aujourd’hui de faire accepter l’échec et comme souvent, une bonne intention risque d’entraîner des effets pervers…

(suite…)

“fail fast” (Echouer vite), le danger d’un slogan simpliste pour l’innovation de rupture

La complexité du processus d’innovation et l’incertitude à laquelle sont confrontés les entrepreneurs a posé depuis longtemps la question de l’approche générale du processus entrepreneurial. Une approche qui se développe ces derniers temps est celle d’échouer vite (“fail fast”). En substance, l’idée est que comme on ne peut pas trop savoir où l’on va, il faut essayer quelque chose, voir rapidement si ça marche et si ça ne marche pas, abandonner et essayer autre chose. Cette idée est séduisante: elle appelle à une ouverture d’esprit et flatte l’entrepreneur en mettant en avant sa capacité à prendre de difficiles décisions. Elle est toutefois dangereuse car, comme souvent dans ces cas-là, elle repose sur une conception implicite, mais erronée, du processus d’innovation, que ce soit pour l’entrepreneur ou pour l’entreprise existante. Regardons pourquoi.

(suite…)