Les trois principes qu’utilisent les entrepreneurs pour contrôler leur prise de risque

Un des mythes les plus tenaces de l’entrepreneuriat est que les entrepreneurs aiment les risques. Demandez à n’importe qui dans la rue ou dans une salle de classe, et on vous dira “Un entrepreneur c’est quelqu’un qui est courageux, qui aime prendre des risques.” Or rien n’est plus faux. Les entrepreneurs n’aiment pas le risque, aucune étude n’a jamais montré cela. Ce que les études montrent, c’est que les entrepreneurs acceptent de prendre des risques, car ils reconnaissent que c’est nécessaire, mais qu’il essaient de les contrôler. Comment font-ils?

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Risques, opportunités : et si nous changions nos modèles mentaux ?

J’étais invité à donner la conférence d’ouverture des Entretiens Enseignants Entreprises qui se tenaient à l’École Polytechnique le 27 août dernier. Le thème de la conférence était “Risques, opportunités et vice versa.” Ces deux termes, risque et opportunité, sont au cœur de la pensée économique et surtout entrepreneuriale. Or ils sont problématiques dans la façon dont ils sont principalement compris aujourd’hui. Je propose dans ce qui suit de montrer comment ils sont liés l’un à l’autre et surtout vous proposer une autre façon de les concevoir ; autrement dit j’aimerais vous inviter à changer vos modèles mentaux sur ces deux concepts.

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Vaut-il mieux échouer en visant haut que réussir en visant bas? Pas si sûr!

Mon attention a été attirée un peu par hasard par la déclaration d’un entraîneur d’une équipe de football américain qui disait en substance, apparemment à la veille d’un match important: “Il vaut mieux échouer en visant haut que réussir en visant bas.” Comme très souvent, de telles déclarations sont prononcées sur le ton de l’évidence et cachent un modèle mental ignoré par leur auteur, modèle dont on peut tout à fait prendre le contre-pied: et si, au contraire, il valait mieux réussir en visant bas qu’échouer en visant haut? C’est particulièrement important management en général et en entrepreneuriat en particulier.

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Innovation: Célébrer l’échec, est-ce vraiment une bonne idée?

J’avais déjà souligné les limites et les dangers de l’idéologie “fail fast” (échouer vite) qui est très présente dans l’univers entrepreneurial et qui se répand au sein des grandes organisations en panne d’innovation. L’idée du fail fast est qu’il faut essayer des choses et les arrêter rapidement si elles ne réussissent pas et passer à autre chose. Le problème avec cette idéologie que je soulignais, c’est que l’innovation est quelque chose de lent, qui met longtemps à réussir. Si on abandonne au premier échec, on passe peut-être à côté d’une belle réussite. Ainsi, il a fallu 21 ans et trois lancements à Nestlé pour réussir Nespresso. Si Nestlé avait appliqué le fail fast, Nespresso n’aurait peut-être jamais vu le jour. Dans le même ordre d’idée, les entreprises essayent aujourd’hui de faire accepter l’échec et comme souvent, une bonne intention risque d’entraîner des effets pervers…

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“fail fast” (Echouer vite), le danger d’un slogan simpliste pour l’innovation de rupture

La complexité du processus d’innovation et l’incertitude à laquelle sont confrontés les entrepreneurs a posé depuis longtemps la question de l’approche générale du processus entrepreneurial. Une approche qui se développe ces derniers temps est celle d’échouer vite (“fail fast”). En substance, l’idée est que comme on ne peut pas trop savoir où l’on va, il faut essayer quelque chose, voir rapidement si ça marche et si ça ne marche pas, abandonner et essayer autre chose. Cette idée est séduisante: elle appelle à une ouverture d’esprit et flatte l’entrepreneur en mettant en avant sa capacité à prendre de difficiles décisions. Elle est toutefois dangereuse car, comme souvent dans ces cas-là, elle repose sur une conception implicite, mais erronée, du processus d’innovation, que ce soit pour l’entrepreneur ou pour l’entreprise existante. Regardons pourquoi.

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