L’entrepreneuriat ou l’art du compromis

L’un des mythes les plus tenaces de l’entrepreneuriat est que l’entrepreneur (ou l’innovateur au sein d’une organisation) doit être guidé par une vision claire de ce qu’il veut accomplir. Cette vision, ou ‘grande idée’, est même la condition préalable au démarrage du projet. Or de nombreux exemples de création d’entreprise montrent que l’idée n’est pas un invariant, mais représente au contraire un objet qui évolue et prend forme au cours du développement du projet entrepreneurial. Ces exemples montrent également que l’évolution de l’idée se fait au travers de négociations avec les parties prenantes du projet. C’est ce que montre la théorie de l’effectuation.

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Effectuation – Les cinq principes de la logique entrepreneuriale – 3: Le patchwork fou

Cet article est le troisième d’une série consacrée à l’Effectuation, la logique utilisée par les entrepreneurs experts dans la création de nouvelles entreprises et de nouveaux marchés.

L’entrepreneur, lit-on souvent, résoud des problèmes. Cette caractérisation de l’activité de l’entrepreneur est trompeuse car elle dénote une situation relativement bien identifiée à laquelle il existe une solution et une seule, qu’il faut deviner. En fait l’entrepreneur n’essaie pas de résoudre un problème, comme un puzzle par exemple. Les questions auxquelles il s’intéresse sont en général non déterminées. Internet en 1991 n’est pas un problème à résoudre, mais un marché à construire à partir de rien, ou presque (Personne ne pense, en 1991, qu’Internet puisse être un marché).

La résolution de problème, comme un puzzle, n’est donc pas une bonne métaphore pour représenter l’action de l’entrepreneur. D’une part parce que l’entrepreneur fonctionne avec ce qu’on appelle une ‘rationalité expansive’ (créativité), et d’autre part parce que cette rationalité repose sur une dynamique sociale. C’est ce que traduit le troisième principe de l’Effectuation, le patchwork fou.

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