Sous la pression d’internet, trois siècles de médias de masse se désagrègent

Dans Enjeux-Les Echos de décembre 2004, une excellente interview de Jay Rosen, titulaire de la chaire de journalisme de la New York University, et animateur-rédacteur du blog « PressThink – Ghost of democraty in the media machine » (http://journalism.nyu.edu/pubzone/weblogs/pressthink/). Jay Rosen a été invité à Davos en 2004 pour évoquer la révolution des blogs.

Avant internet, les journaux, la radio et la télévision sont apparus et ont trouvé leur place sans supplanter les autres, mais Jay Rosen estime que deux changements déterminants sont en train de s’imposer ; la fin de la barrière financière (aujourd’hui tout un chacun peut produire et rendre accessible sa musique, ses vidéos, ses contenus écrits) et la fin de la barrière éditoriale (les rédacteurs en chef, anciens gardiens des temples des médias, ne contrôlent plus la diffusion de l’information lorsque les bloggers peuvent publier instantanément et librement). Pour Jay Rosen, les blogs représentent un « vaste défi » pour les grands groupes de médias, défi qu’ils continuent globalement d’ignorer. Depuis 2002 par exemple, le New-York Times a plus de lecteurs sur son site internet que pour son édition papier. Mais il continue à être organisé dans une optique inverse, et à se penser comme un journal papier doté d’une extension en ligne.

Vu de France, comment ne pas penser aux soucis financiers récurrents de médias historiques comme Le Monde ou Libération ?