Ruptures dans le monde de la musique classique

C’est toujours avec grand intérêt que nous essayons d’identifier des secteurs autres que la technologie où se profilent des ruptures. La conférence indiquée ci-dessous suggère que le monde musical classique français est resté figé dans des schémas anciens, et que de jeunes talents tentent de contourner ce système. Les théories habituelles de l’innovation peuvent ainsi s’appliquer à bien d’autres domaines…

Les jeunes instrumentistes français sont essentiellement formés pour être des
solistes dans un répertoire et des traditions d’interprétation figés depuis la
fin du XIXe siècle. Le décalage entre cet enseignement et la réalité du marché
musical actuel est tel que, munie d’un bagage aussi sommaire, la jeune "bête à
concours" française se retrouvera vite sans emploi. Berlin, La Haye, Amsterdam,
Cologne, Bâle possèdent des instituts supérieurs où l’on peut accomplir un
cursus musical complet, conforme aux besoins du monde musical d’aujourd’hui.
Renaud Capuçon, violoniste moderne de premier plan, et Julien Chauvin,
violoniste baroque de grande culture, ont connu à Berlin et à La Haye, des exils
salutaires où se révélèrent leurs vraies identités musicales. C’est de leur
expérience et de leur réflexion que naquit le Festival de Deauville en 1997 où
deux générations de jeunes instrumentistes indécis ou égarés apprirent à être
des musiciens parmi les autres, mais créatifs et exigeants. Une dizaine d’entre
eux sont devenus des figures de proue de leur génération musicale.

Conférence organisée par l’Ecole de Paris le 13 juin à 8h45. Plus de détails sur le séminaire: http://www.ecole.org.