“Le poids politique de l’agriculture en France, ce fardeau qui entrave les négociations de l’OMC”

A lire dans La Tribune de ce 29/10/2005 l’entretien avec Emmanuel Combe, professeur d’économie à l’Université de Paris I et à l’ESCP-EAP, qui déplore un protectionnisme très ancré dans la culture française. Selon lui, alors que les besoins pour l’innovation, la recherche et bien d’autre secteurs stratégiques ne manquent pas, la PAC s’avère coûteuse, inefficace et injuste. Injuste non seulement pour les pays pauvres qui manquent de débouchés – et gagneraient davantage à l’ouverture des pays européens qu’à recevoir leurs aides au développement-, mais également au sein de l’Union européenne.

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Un vrai investissement pour l’avenir: la reine d’Angleterre

Le Monde révèle, dans un article du 24 mars dernier, que la reine d’Angleterre, le prince Charles et un certain nombre de nobles propriétaires terriens sont parmi plus gros bénéficiaires des subventions versées par Bruxelles à la Grande-Bretagne au titre de la politique agricole commune (PAC). Au total, en 2003-2004, les fermiers et compagnies agricoles britanniques ont reçu environ 2,5 milliards d’euros de subventions. Cet argent a été distribué de manière très inégale. Il a, pour l’essentiel, arrondi les profits des grosses sociétés de l’agrobusiness et n’a guère bénéficié aux petits fermiers.
Depuis des années, la PAC consiste à subventionner les producteurs riches d’un secteur en déclin, dans une grande tradition française (le gouvernement français avait subventionné la marine à voile au siècle dernier pour l’aider à lutter contre la concurrence – déloyale, comme toute concurrence en France – de … la marine à vapeur). Politique inégale, favorisant les riches sans même pouvoir se prévaloir d’un côté social en aidant les producteurs pauvres, facteur d’un maintient des prix des produits agricoles à un niveau élevé, source de gaspillages et de corruption, et maintenant soutien financier des têtes couronnées, propriétaires terriens dans le sens le plus médieval du terme, la PAC semble vraiment comme le corps débile d’une Europe qui a perdu la tête. Quand on sait que la recherche ne dispose pas des fonds nécessaires, que les créateurs d’entreprise peinent à trouver quelques sous, de telles pratiques décrédibilisent les institutions européennes. Est-ce ainsi que l’Europe prépare l’avenir?
L’article du Monde, pour plus de détails: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-630893@51-627461,0.html