Les quatre rappels du Covid sur la prise de décision en incertitude

L’émergence inattendue du Covid-19 ainsi que ses conséquences incertaines nous rappellent quatre choses que nous aurions du savoir, ou que nous savions mais que nous avons ignorées sur l’environnement dans lequel nous vivons: l’imprédictibilité de l’avenir, la différence entre le risque et l’incertitude, la non-linéarité de l’évolution du monde et la construction sociale des surprises.

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L’échec face à une rupture est souvent un suicide: le cas de General Motors dans les années 70

On dépeint généralement la rupture comme une ‘attaque’ d’entreprises établies par de nouveaux entrants qui ‘disruptent’ ces dernières au moyen d’un nouveau modèle d’affaire. La réalité est que la situation est bien plus souvent le résultat d’un échec dont les nouveaux entrants tirent parti, parfois sans vraiment le vouloir. Autrement dit, il est bien plus intéressant de penser un échec face à la rupture comme un suicide que comme une attaque dont seraient victimes les entreprises établies. Le cas de General Motors dans les années 60-70 est emblématique.

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Les gilets jaunes ou la confusion des modèles mentaux dans un monde qui change

J’observe le mouvement des gilets jaunes avec fascination et je ne peux m’empêcher de voir à quel point il fait voler en éclat nos modèles mentaux, c’est à dire la façon dont nous expliquons le monde. Je m’intéresse au changement, ou plutôt à la difficulté de changer, et comme la plupart des observateurs, et même des acteurs, je n’arrive pas à trouver une explication satisfaisante à ce mouvement car il défie les classifications existantes. C’est bien-sûr le propre des phénomènes de rupture, qu’ils soient industriels, sociaux ou politiques et à ce titre déjà, ce mouvement est important. En faisant voler en éclat nos modèles mentaux, les ruptures créent d’abord la confusion parmi les acteurs, et préparent le terrain pour celui qui saura reconstruire un modèle sur la base de cette confusion. C’est au stade de confusion que nous sommes et la suite va être assez intéressante.

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Téléchargez le chapitre introductif de mon nouveau livre « Bienvenue en incertitude! »

Mon nouvel ouvrage « Bienvenue en incertitude!  Principes d’action pour un monde de surprises » sortira dans quelques jours. Vous pouvez télécharger le chapitre introductif via le lien en fin de page. Bonne lecture!

Présentation de l’ouvrage

Faillite de Lehmann Brothers et crise de 2008, Printemps Arabe, crise grecque, émergence de Daesch, accident de Fukushima, disparition de Nokia, Brexit, élection de Donald Trump et d’Emmanuel macron, la liste n’en finit pas d’événements que nous n’avons pas été capables de prévoir et ce malgré des moyens parfois très importants.

Dans un monde de surprises, qui change radicalement et devient toujours plus incertain, il n’est pas possible de prédire l’avenir, et ceux qui s’y risquent s’exposent tôt ou tard à une catastrophe. Et pourtant, les outils de décision que nous utilisons reposent tous sur un paradigme prédictif. Ils restent ancrés dans la civilisation de la révolution industrielle née il y a 150 ans. Il est grand temps de les réinventer entièrement pour le nouveau monde. Mais pour proposer de nouveaux outils, il faut d’abord repenser notre appréhension de l’environnement.

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Nate Silver, prévisionniste extraordinaire et… inutile

Dans un article précédent j’évoquais les travaux du chercheur Philip Tetlock sur les capacités prédictives des experts, et en particulier sur ce qu’il appelle les superforecasters, une catégorie de personne dont les capacités en matière de prédiction sont supérieures à celles des autres. J’indiquais mon scepticisme en la matière. Regardons le cas de l’un d’entre eux, le célèbre prévisionniste américain Nate Silver.

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Décision en incertitude: comment le contexte historique limite les options possibles

Les théories de la décision partent toujours du principe que le décideur considère toutes les options possibles de manière rationnelle et équivalente, et est libre de choisir celle qu’il estime être la meilleure, sur la base de ses seuls mérites. C’est très loin d’être le cas. En réalité, il est contraint par le contexte dans lequel il agit, qui réduit parfois considérablement les options envisageables et amène à un choix forcé qui n’est ni optimal, ni même dans son intérêt. Regardons-le avec un exemple historique, celui de l’engagement américain au Vietnam.

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