L’inquiétant message de France Stratégie sur la transformation climatique

La France a un problème avec l’innovation. Ce n’est pas nouveau. Notre pays est en train de rater la totalité des grandes révolutions technologiques qui changeront le monde ces prochaines années. Elle a également un problème avec le marché, mais là-dessus tout a été dit. Dans ce contexte de déclin, France Stratégie, l’ancien Commissariat au plan, pourrait être un aiguillon du réveil français, mais il n’en est rien. L’organisme reste enfermé dans un paquet de modèles mentaux obsolètes, comme l’illustre son dernier rapport sur la transformation climatique de l’économie française, au message inquiétant.

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Se distinguer ou se conformer, l’arbitrage difficile de l’innovateur… et du stratège

Ce qui détermine la réussite d’une innovation est rarement sa qualité intrinsèque, sa performance technique ou économique. Les cimetières sont remplis d’innovations “géniales” qui n’ont connu aucun succès. La réussite d’une innovation dépend plutôt de sa capacité à se conformer au cadre institutionnel existant pour se faire accepter. Mais comment rester différent si on se conforme? En arbitrant entre les deux. Cet exercice difficile détermine la réussite ou l’échec de l’innovateur. Un exemple historique d’arbitrage réussi est celui de Thomas Edison dans sa promotion de l’éclairage électrique face au gaz.

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Pourquoi votre entreprise n’est pas orientée client

L’orientation client fait partie de ces impératifs managériaux contemporains. En substance, il s’agit de s’organiser pour mettre au centre des préoccupations de l’organisation les besoins du client. Pourtant, beaucoup d’entreprises qui se prétendent “orientées clients” ne le sont pas en pratique, malgré une intention souvent sincère. La raison est que tout choix stratégique repose sur un arbitrage: si on favorise un axe, c’est aux dépens d’un autre. Mais cet arbitrage n’est en général ni assumé, ni même conscient. Il explique pourtant l’échec des meilleures stratégies.

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Le cercle vicieux du “quiet quitting” et du déclin de l’organisation

Le “quiet quitting” est la nouvelle expression en vogue. Elle décrit le fait pour des employés de quitter leur entreprise discrètement, sans faire d’esclandre, sans même parfois prévenir. Un jour, ils ne sont plus là. Ce n’est pas simplement un problème de ressources humaines; il peut mettre en danger toute l’organisation et entraîner son déclin à plus ou moins court terme. Il constitue donc un enjeu stratégique.

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L’entreprise en déclin et son double imaginaire

Les entreprises en déclin ont tendance à créer un double imaginaire dans lequel elles s’enferment. Ce double, c’est elles-mêmes, mais en version idéalisée. C’est un masque qu’elles créent pour se cacher et s’affranchir d’une réalité qu’elles refusent, laissant le monde se construire sans elles, voire contre elles. La dissolution de ce double, c’est-à-dire l’acceptation de la réalité aussi déplaisante qu’elle soit, est un préalable à tout redressement. Une bonne illustration en est fournie par le redressement d’Apple en 1997.

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L’ordre règne à Varsovie: quand les processus tuent la créativité de l’organisation

Une organisation sans processus ne peut pas fonctionner au-delà d’une certaine taille. Pourtant, il arrive souvent que le développement de processus étouffe la créativité, c’est-à-dire la capacité de l’organisation à continuer de répondre aux défis de son environnement. Comment résoudre ce paradoxe? La clé réside dans la conception que l’on a de ce qu’est un processus.

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“On n’a pas le choix” ou la démission du stratège

L’importance des ruptures auxquelles nous sommes parfois soumis, et le côté impératif de certaines d’entre elles, peut nous empêcher de penser sereinement et nous amener à conclure que nous n’avons pas le choix de telle ou telle action. C’est pourtant faux. On peut même arguer que plus la rupture est importante, plus la crise est pressante, plus le stratège doit éviter de tomber dans le piège de la voie unique. Les organisations qui survivent aux crises sont en effet celles qui, précisément, trouvent une réponse originale et créative aux défis auxquels elles sont confrontées. “On n’a pas le choix”, c’est la démission du stratège.

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Pourquoi j’aime bien (quand-même) Elon Musk: vices et vertus des dirigeants d’entreprises autoritaires

Sale temps pour les entreprises de la tech. Amazon, Meta (maison mère de Facebook) et Twitter licencient en masse. Après la difficile semaine de Meta, qui a vu sa capitalisation boursière chuter considérablement, c’est Twitter qui s’est retrouvé dans le feu de l’actualité après son rachat par Elon Musk. Les deux remettent sur le tapis la question jamais résolue du leadership d’une entreprise. Musk est-il le vilain dirigeant qu’on décrit dans la presse, un entrepreneur autoritaire à l’ego surdimensionné, qui est en train de détruire Twitter? Pas si sûr. Car derrière la folie apparente, il y une méthode, même si celle-ci est discutable.

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