Le cercle vicieux du “quiet quitting” et du déclin de l’organisation

Le “quiet quitting” est la nouvelle expression en vogue. Elle décrit le fait pour des employés de quitter leur entreprise discrètement, sans faire d’esclandre, sans même parfois prévenir. Un jour, ils ne sont plus là. Ce n’est pas simplement un problème de ressources humaines; il peut mettre en danger toute l’organisation et entraîner son déclin à plus ou moins court terme. Il constitue donc un enjeu stratégique.

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Comment les modèles mentaux bloquent l’innovation: Le cas de la maladie d’Alzheimer

On perçoit souvent la recherche scientifique comme la pure poursuite de la vérité sans entrave ni idée préconçue, et comme un progrès continu de l’obscurité vers la lumière. Dans son fameux ouvrage Les somnambules, Arthur Koestler avait pourtant bien montré qu’il n’en était rien et que les scientifiques, tout éclairés qu’ils fussent, avaient tout autant de mal que les autres mortels à se débarrasser de leurs modèles mentaux. Un bon exemple de ce phénomène est fourni par l’absence de progrès dans le traitement de la maladie d’Alzheimer, et des démences séniles en général, depuis de nombreuses années malgré des investissements colossaux.

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Hegel: inspirateur de Marx, apologiste de l’Etat… et défenseur du marché

L’émergence de la société marchande à la fin du XVIIe siècle et les conséquences multiples de son plein développement dans le siècle suivant n’ont pas laissé les philosophes indifférents. Si nombre d’entre eux l’ont durement critiquée, d’autres en ont au contraire loué les vertus. C’est notamment le cas de Voltaire et, sans doute de façon surprenante, de Georg Wilhelm Friedrich Hegel, un philosophe majeur, pourtant apologiste de l’Etat. Peut-on défendre à la fois l’Etat et le marché? C’est ce qu’il fait.

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La ligne SNCF Paris-Limoges et la limite d’une éthique militante du changement

Les grands défis de transformation du monde continuent de poser la question de savoir comment ils peuvent être relevés. Ceux qui ont principalement voix au chapitre de nos jours sont les militants, qui nous interpellent sur les enjeux et qui influencent la prise de décisions importantes. Pourtant le militantisme, parce qu’il est principalement incantatoire et peu soucieux des conséquences de ces décisions, s’avère le plus souvent contre-productif. C’est ce qu’illustre les déboires de la ligne de train Paris-Limoges.

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L’ombre de la Gnose: Faut-il une élite pour transformer le monde?

L’une des croyances les plus solidement ancrées est que la résolution des grands problèmes du monde ne peut venir que d’une élite qui posséderait à la fois la connaissance, la volonté et la capacité de concevoir les solutions et de les mettre en œuvre pour faire advenir le “monde d’après”. Bien que ces tentatives d’établir un “paradis sur terre” aient à chaque fois donné des résultats catastrophiques, la croyance persiste. Pour comprendre pourquoi, il faut se tourner vers un mouvement philosophique-religieux appelé la Gnose qui, bien qu’il soit né au tout début du christianisme et n’existe plus aujourd’hui sous forme institutionnalisée, conserve toujours une influence majeure dans la pensée politique moderne.

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La performance des entreprises, un enjeu sociétal

La performance des entreprises est souvent perçue comme n’ayant aucun impact sociétal. Elle semble ne relever que du strict domaine financier et ne concerner que ses actionnaires, et personne d’autre, et à ce titre est moralement suspecte. On est content pour l’entreprise qui a de bons résultats, mais on ne voit pas trop l’intérêt et, à la limite, souvent franchie dans notre pays, on soupçonne même que cette performance se fasse au détriment de la société. Pourtant, la performance des entreprises représente un enjeu sociétal majeur, une observation faite il y a déjà bien longtemps par Peter Drucker, le père de la pensée managériale, et qui reste entièrement d’actualité.

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Voltaire, défenseur de l’intérêt individuel au service d’un ordre social juste

Une des croyances les plus répandues en économie est que le capitalisme est un produit spécifiquement anglo-saxon qui correspond mal à notre culture. Rien n’est plus faux. Dès 1734, Voltaire, père fondateur de la figure de l’intellectuel français engagé, se réfugie en Angleterre à la suite d’une mésaventure. Il y observe la naissance du capitalisme. Si les “lettres” qu’il publie à cette occasion couvrent nombre de sujets, l’un en particulier a trait à sa prise de conscience de la très grande importance du marché, très au-delà de sa seule dimension économique.

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Et si la ressource la plus importante était la créativité humaine?

Vivons-nous dans un monde fini? Le simple fait de poser la question suscite parfois des réactions indignées tant la réponse semble évidente. Pourtant, la question des ressources naturelles et de leurs limites est complexe. Une façon utile d’y réfléchir, sans pour autant prétendre la régler, est de considérer le monde entrepreneurial. Cela nous permet de développer une approche plus nuancée, et moins pessimiste, de la question.

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Pourquoi nous ne vivons pas dans un monde fini

Que nous vivions dans un monde aux ressources finies semble une évidence pour tout le monde. De là naissent toutes sortes de théories qui se ramènent essentiellement à la nécessité de ralentir, voire de stopper notre croissance, car comment peut-on avoir une croissance infinie dans un monde aux ressources finies? Comme souvent, cette évidence n’en est pas une; elle constitue un cas classique de sophisme, c’est-à-dire de raisonnement faux malgré une apparence de vérité.

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