La (vraie) source du changement est rarement politique

Le monde change profondément, rapidement et dans toutes ses dimensions. Mais d’où vient ce changement? Quelle en est la cause? Pour beaucoup, la réponse est simple: le monde change grâce à l’action politique. De grands leaders se saisissent d’une question et agissent pour la résoudre. Pourtant, quand on examine l’Histoire et l’évolution du monde, une autre réalité émerge, celle d’un changement qui prend sa source dans le quotidien. Un changement qui n’est pas voulu et organisé par le politique, mais souvent seulement consacré – ou freiné – par lui.

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Laissez brûler la maison! Et si Friedrich Hayek avait gagné, finalement?

Pour beaucoup, Friedrich Hayek est le symbole de “l’ultra-libéralisme”. Son ouvrage contre le planisme, La route de la servitude, a connu un succès considérable. Écrit à la fin de la seconde guerre mondiale alors qu’il était généralement admis que l’économie devait être contrôlée par l’Etat, il l’a condamné pour longtemps à l’ostracisme dans les milieux intellectuels de gauche qui le voient comme un épouvantail. Ses idées ont pourtant été reconnues des années plus tard et son travail a même été couronné d’un prix Nobel. Mais cette reconnaissance au sein d’un cercle qui reste limité cache une réalité, qui est que ses idées ont été très largement admises en pratique, y compris et peut-être surtout à gauche.

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L’État entrepreneurial est une chimère

“L’État entrepreneurial” est un concept popularisé par l’économiste Mariana Mazzucato dans un livre éponyme. Celui-ci se veut une réaction à la rhétorique courante selon laquelle un État bureaucratique et inepte s’oppose à un monde entrepreneurial dynamique. Au contraire, Mazzucato prétend que la plupart des innovations actuelles, de l’iPhone aux biotechs en passant par Internet, sont dues à l’action de l’État. Sa conclusion est claire: l’État est l’innovateur le plus important pour résoudre les grands problèmes de ce monde, et c’est un concept d’avenir si les politiques ont le courage de le défendre. Pourtant, si l’idée est séduisante, Mazzucato joue sur les mots et tord l’histoire économique pour défendre une chimère.

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En incertitude, faut-il garder le cap?

Nombreuses sont les organisations qui cherchent leur voie dans un monde marqué par l’incertitude. Existe-t-il des règles à appliquer pour ne pas se perdre et traverser la période sans trop de dommage? Des principes de management systématiques? on le souhaiterait tous, mais malheureusement ce n’est pas le cas. Ainsi, l’idée qu’il faille garder le cap, toute évidente qu’elle semble, est trompeuse.

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Innovation: Et si les lubies de riches étaient utiles après tout?

Que fait un riche quand il s’ennuie? Il se lance dans un projet d’innovation. Conquérir Mars, traverser l’Atlantique, prolonger la vie humaine, inventer une intelligence artificielle fondamentale, créer un robot, etc. Expression de l’ego de leurs promoteurs, ces projets sont souvent jugés inutiles et qualifiés de lubies, c’est-à-dire d’envie capricieuse et déraisonnable. Mais est-ce si sûr? Et si les lubies d’aujourd’hui étaient les innovations utiles de demain? Et s’il fallait se garder de porter un jugement moral à la fois sur ce qui se fait (inutile!) et sur ceux qui le font (les riches et leurs caprices)?

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Hegel: inspirateur de Marx, apologiste de l’Etat… et défenseur du marché

L’émergence de la société marchande à la fin du XVIIe siècle et les conséquences multiples de son plein développement dans le siècle suivant n’ont pas laissé les philosophes indifférents. Si nombre d’entre eux l’ont durement critiquée, d’autres en ont au contraire loué les vertus. C’est notamment le cas de Voltaire et, sans doute de façon surprenante, de Georg Wilhelm Friedrich Hegel, un philosophe majeur, pourtant apologiste de l’Etat. Peut-on défendre à la fois l’Etat et le marché? C’est ce qu’il fait.

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La ligne SNCF Paris-Limoges et la limite d’une éthique militante du changement

Les grands défis de transformation du monde continuent de poser la question de savoir comment ils peuvent être relevés. Ceux qui ont principalement voix au chapitre de nos jours sont les militants, qui nous interpellent sur les enjeux et qui influencent la prise de décisions importantes. Pourtant le militantisme, parce qu’il est principalement incantatoire et peu soucieux des conséquences de ces décisions, s’avère le plus souvent contre-productif. C’est ce qu’illustre les déboires de la ligne de train Paris-Limoges.

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Déjouer Cassandre: les deux risques du décideur face à la prédiction

Nous vivons dans une époque de très grande incertitude, où nombre de prédictions et de croyances fortement ancrées ont été brutalement démenties par les faits, notamment depuis les trois dernières années. Et pourtant nous continuons à faire des prédictions. Cela semble rationnel: nous voulons nous protéger contre les mauvaises surprises et nous préparer au pire. Mais cette préparation au pire a un coût important.

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La performance des entreprises, un enjeu sociétal

La performance des entreprises est souvent perçue comme n’ayant aucun impact sociétal. Elle semble ne relever que du strict domaine financier et ne concerner que ses actionnaires, et personne d’autre, et à ce titre est moralement suspecte. On est content pour l’entreprise qui a de bons résultats, mais on ne voit pas trop l’intérêt et, à la limite, souvent franchie dans notre pays, on soupçonne même que cette performance se fasse au détriment de la société. Pourtant, la performance des entreprises représente un enjeu sociétal majeur, une observation faite il y a déjà bien longtemps par Peter Drucker, le père de la pensée managériale, et qui reste entièrement d’actualité.

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