En incertitude, faut-il garder le cap?

Nombreuses sont les organisations qui cherchent leur voie dans un monde marqué par l’incertitude. Existe-t-il des règles à appliquer pour ne pas se perdre et traverser la période sans trop de dommage? Des principes de management systématiques? on le souhaiterait tous, mais malheureusement ce n’est pas le cas. Ainsi, l’idée qu’il faille garder le cap, toute évidente qu’elle semble, est trompeuse.

(suite…)

Innovation: Et si les lubies de riches étaient utiles après tout?

Que fait un riche quand il s’ennuie? Il se lance dans un projet d’innovation. Conquérir Mars, traverser l’Atlantique, prolonger la vie humaine, inventer une intelligence artificielle fondamentale, créer un robot, etc. Expression de l’ego de leurs promoteurs, ces projets sont souvent jugés inutiles et qualifiés de lubies, c’est-à-dire d’envie capricieuse et déraisonnable. Mais est-ce si sûr? Et si les lubies d’aujourd’hui étaient les innovations utiles de demain? Et s’il fallait se garder de porter un jugement moral à la fois sur ce qui se fait (inutile!) et sur ceux qui le font (les riches et leurs caprices)?

(suite…)

Hegel: inspirateur de Marx, apologiste de l’Etat… et défenseur du marché

L’émergence de la société marchande à la fin du XVIIe siècle et les conséquences multiples de son plein développement dans le siècle suivant n’ont pas laissé les philosophes indifférents. Si nombre d’entre eux l’ont durement critiquée, d’autres en ont au contraire loué les vertus. C’est notamment le cas de Voltaire et, sans doute de façon surprenante, de Georg Wilhelm Friedrich Hegel, un philosophe majeur, pourtant apologiste de l’Etat. Peut-on défendre à la fois l’Etat et le marché? C’est ce qu’il fait.

(suite…)

La ligne SNCF Paris-Limoges et la limite d’une éthique militante du changement

Les grands défis de transformation du monde continuent de poser la question de savoir comment ils peuvent être relevés. Ceux qui ont principalement voix au chapitre de nos jours sont les militants, qui nous interpellent sur les enjeux et qui influencent la prise de décisions importantes. Pourtant le militantisme, parce qu’il est principalement incantatoire et peu soucieux des conséquences de ces décisions, s’avère le plus souvent contre-productif. C’est ce qu’illustre les déboires de la ligne de train Paris-Limoges.

(suite…)

Déjouer Cassandre: les deux risques du décideur face à la prédiction

Nous vivons dans une époque de très grande incertitude, où nombre de prédictions et de croyances fortement ancrées ont été brutalement démenties par les faits, notamment depuis les trois dernières années. Et pourtant nous continuons à faire des prédictions. Cela semble rationnel: nous voulons nous protéger contre les mauvaises surprises et nous préparer au pire. Mais cette préparation au pire a un coût important.

(suite…)

La performance des entreprises, un enjeu sociétal

La performance des entreprises est souvent perçue comme n’ayant aucun impact sociétal. Elle semble ne relever que du strict domaine financier et ne concerner que ses actionnaires, et personne d’autre, et à ce titre est moralement suspecte. On est content pour l’entreprise qui a de bons résultats, mais on ne voit pas trop l’intérêt et, à la limite, souvent franchie dans notre pays, on soupçonne même que cette performance se fasse au détriment de la société. Pourtant, la performance des entreprises représente un enjeu sociétal majeur, une observation faite il y a déjà bien longtemps par Peter Drucker, le père de la pensée managériale, et qui reste entièrement d’actualité.

(suite…)

Voltaire, défenseur de l’intérêt individuel au service d’un ordre social juste

Une des croyances les plus répandues en économie est que le capitalisme est un produit spécifiquement anglo-saxon qui correspond mal à notre culture. Rien n’est plus faux. Dès 1734, Voltaire, père fondateur de la figure de l’intellectuel français engagé, se réfugie en Angleterre à la suite d’une mésaventure. Il y observe la naissance du capitalisme. Si les “lettres” qu’il publie à cette occasion couvrent nombre de sujets, l’un en particulier a trait à sa prise de conscience de la très grande importance du marché, très au-delà de sa seule dimension économique.

(suite…)

Et si la ressource la plus importante était la créativité humaine?

Vivons-nous dans un monde fini? Le simple fait de poser la question suscite parfois des réactions indignées tant la réponse semble évidente. Pourtant, la question des ressources naturelles et de leurs limites est complexe. Une façon utile d’y réfléchir, sans pour autant prétendre la régler, est de considérer le monde entrepreneurial. Cela nous permet de développer une approche plus nuancée, et moins pessimiste, de la question.

(suite…)

Quand les experts deviennent militants

Le 15 juin dernier, alors que les Français se préparaient à vivre une canicule, Marc Hay, présentateur météo de BFMTV, décidait de se montrer alarmiste. Se disant fatigué du manque de réaction des spectateurs face aux dérèglements climatiques, il déclarait: “Je pense qu’il faut qu’on change notre manière de parler de ça car ça n’imprime pas.” Si nombre d’observateurs ont salué cette position face à un des grands enjeux de la planète, on ne peut s’empêcher d’y voir aussi une dérive possible, celle de l’expert devenu militant, aux conséquences dangereuses.

(suite…)

Face à l’incertitude, que peut-on contrôler?

L’incertitude est anxiogène à de nombreux égards et souvent à juste titre. Définie comme l’absence d’information au sujet d’un phénomène donné, elle signifie souvent qu’on ne sait pas à quoi s’attendre, laissant la porte ouverte aux mauvaises surprises – perte d’emploi, maladie, accident, guerre, etc. et nous laissant désemparés. Car la crainte principale liée à l’incertitude est celle de la perte de contrôle où on ne peut plus rien prévoir ni planifier. Mais cette crainte repose sur une croyance qui est que seule la prédiction permet de contrôler. Or ce n’est pas nécessairement le cas, et les deux notions peuvent être dissociées, avec des conséquences importantes pour le management.

(suite…)