Les décisions hors-sol, prises par un sommet déconnecté et imposées à la base qui en subit les conséquences, ne sont pas le seul fait des organisations. Elles concernent aussi l’État. Un très bon exemple est celui de l’interdiction de l’impression automatique du ticket de caisse qui entrera en vigueur à l’été 2023, ce dernier devant être désormais remplacé par un ticket électronique. En apparence anodine, cette décision a des conséquences lourdes.
Je ne m’étais pas méfié. Après avoir scanné mes achats puis payé, je m’aperçois que la machine n’a pas imprimé le ticket comme habituellement. J’appelle la préposée qui m’explique que les tickets sont maintenant imprimés sur demande, en précisant: “Il y a un bouton sur lequel appuyer sur l’écran quand vous payez”. Bouton que personne ne voit bien entendu. Je lui demande comment faire pour avoir mon ticket, et, avec une exaspération à peine feinte, elle saisit son badge magique, parle à la Grande Machine, et, Miracle, le ticket sort de la bouche de cette dernière. C’est ainsi que j’ai appris que les tickets n’étaient plus imprimés automatiquement.
L’interdiction de l’impression automatique du ticket de caisse fait partie de ces myriades de décisions qui rythment désormais notre vie. Pour paraphraser Woody Allen, je me réveille un matin et je découvre qu’une nouvelle interdiction (ou obligation) concoctée dans un ministère par quelqu’un, quelque part, va me pourrir la vie. Ce sont souvent des petites choses, mais comme souvent, une petite chose peut avoir un grand impact, et pas forcément celui qui était souhaité, ou affiché. Ici, cette décision est emblématique d’une tendance lourde, et elle est problématique à au moins quatre égards.
Quatre problèmes
Premièrement, les arguments avancés pour la justifier sont bidons. Il s’agit de lutter contre le gaspillage et les substances dangereuses pour la santé nous dit-on. Lutter contre le gaspillage? Gageons que l’impact sera négligeable. Il y a deux cents autres façons de réduire le gaspillage de papier. Interdire le ticket de caisse pour réduire le gaspillage de papier, c’est comme faire pipi dans la mer en prétendant qu’elle va devenir jaune. Lutter contre les substances dangereuses? Encore plus ridicule. La France est tellement terrorisée par les “substances dangereuses” qu’elle interdit même celles qui ne le sont pas. L’argument peut désormais être utilisé pour interdire n’importe quel produit, c’est pratique.
Deuxièmement, cette décision illustre bien la déconnection totale entre une décision et les conséquences attendues. Au fond, il ne s’agit pas du tout de lutter contre le gaspillage et les substances dangereuses; il s’agit de faire quelque chose sur le sujet, ou mieux encore, de bien signifier au peuple que quelque chose est fait en la matière. Ce qui compte, dès lors, ce n’est pas l’impact; c’est que la mesure soit bien visible, et pour cela rien de plus efficace qu’une mesure qui fait bien mal. Si ça frotte, si ça a mauvais goût, disent les médecins, c’est que ça marche. Nous sommes désormais dans une conception expiatoire de la politique. Il faut que ça fasse mal pour que nous puissions expier nos péchés. On va donc nous pourrir la vie, c’est la condition de notre salut.
Troisièmement, cette décision est injuste. Elle est d’abord injuste pour les gens peu au fait des nouvelles technologies, notamment les personnes âgées, qui seront les moins à même d’avoir l’équipement et la dextérité nécessaire pour jongler avec les SMS, qr-code, comptes-clients et autres tickets électroniques. Elle est injuste aussi parce qu’elle pénalise les ménages modestes: rendre plus difficile de vérifier son ticket, c’est en effet pénaliser avant tout ceux qui ont du mal à boucler leurs fins de mois et qui sont parfois à l’euro près. Enfin, cette décision est injuste pour les commerçants. Les plus grandes enseignes n’auront aucun mal à mettre en place la bonne infrastructure vous permettant de recevoir un ticket électronique (elles le font déjà). Mais pour les petits commerçants, cela va représenter un coût très important. On va donc favoriser les grands aux dépens des petits; Ah! C’est tellement Français!
Quatrièmement, cette décision pose un problème de vie privée: pour avoir un ticket, il va désormais falloir donner ses coordonnées (email, numéro de téléphone) à tous les commerçants de la terre. Quelle aubaine pour les pirates et pour les spammeurs! Mais surtout, c’est la fin des achats anonymes. Tu veux une bouteille de lait? Montre-moi ton passeport! L’air de rien, la fin du ticket est un remarquable cheval de Troie pour le traçage systématique de vos achats et donc de votre vie privée.
Bien-sûr il s’agit de l’interdiction de l’impression automatique. Les bonnes âmes argueront qu’on peut toujours le demander. Oui, mais comme le montre mon exemple introductif, en demandant le ticket, on embête tout le monde, c’est-à-dire qu’il y a désormais un coût psychologique important, précisément fait pour nous dissuader de le demander. Par ailleurs, qui peut douter que très bientôt, une fois la pilule avalée, la loi ne sera pas modifiée pour que l’interdiction devienne totale? Ne soyons pas dupes. Il s’agit simplement de procéder en deux temps, de couper le morceau en deux pour que nous puissions l’avaler plus facilement.
Plus généralement cette décision, encore une fois d’apparence anodine mais si révélatrice, traduit la déliquescence politique que nous vivons. Elle est prise par des gens qui n’auront pas à en subir les conséquences. Ceux qui nous gouvernent sont bien équipés en téléphones mobiles et gagnent bien leur vie; ils vérifient rarement leurs tickets car ils s’en fichent. Dix euros par-ci, cinq euros par-là, la vie continue. Ils peuvent afficher leur vertu par des décisions arbitraires, bien visibles, évangéliquement irréprochables, car c’est ce qui compte: envoyer le bon signal de vertu à son groupe de référence. Les conséquences de ces décisions seront subies par d’autres. Ce sont des gens qui interdisent le nucléaire sans se préoccuper de savoir comment on produira de l’électricité puis, lorsque celle-ci devient rare, décident que les coupures auront lieu dans les campagnes, et pas dans les villes, car c’est là qu’ils vivent et travaillent. Pourquoi se gêner? Personne ne dira rien. Car les politiques ont depuis longtemps cessé de défendre les gens modestes. Ce monde vit dans des concepts et des idées totalement déconnectés de la vie réelle des Français, dont ils se fichent éperdument. Cette vie réelle les ennuie. Un problème de ticket de caisse? Mais madame, nous défendons l’environnement! Nous avons de nobles ambitions Madame, alors vos histoires de choux et de carottes, vous pensez bien…
Changer notre modèle de pensée
L’objet ici n’est pas de spéculer comment tout ceci va se terminer. Il est simplement de souligner à quelle point notre modèle de pensée de la décision publique est vicié. Sans une réforme profonde, non seulement nous ne résoudrons pas les grandes questions du temps, mais nous continuerons à créer nous-même les problèmes que nous prétendons ensuite vouloir résoudre, et nous décrédibiliserons les causes que nous défendons (ou prétendons défendre). Il faut mettre un terme à cet idéalisme teinté de cynisme, cesser de penser en termes de principes absolus pour penser en termes de conséquences. Ce serait une révolution, et ce n’est probablement pas pour demain. Attachez vos ceintures.
➕Sur le même sujet, on pourra lire mes articles précédents: Sortir de l’ordinaire: face à la crise, puiser notre énergie dans le quotidien et non dans l’idéalisme et Choisis ton camp camarade! Pourquoi diviser le monde en deux nous empêche de le transformer.
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46 réflexions au sujet de « Fin de l’impression du ticket de caisse: un exemple typique de décision hors-sol catastrophique »
Bonne position. Mauvais argumentaire.
Il aurait fallu rappeler que
– cette décision est issue d’un amendement et pas du gouvernement ;
– elle pas fait l’objet d’une étude d’impact ;
– le gouvernement l’a acceptée par faiblesse/souci du politiquement correct, pour le symbole ;
– les tickets de caisse représentent en réalité moins de 0,5% du papier utilisé en France;
– le législateur ignore la pollution numérique : selon le collectif GreenIT, un ticket dématérialisé c’est “2 grammes d’équivalent CO2 de plus qu’un ticket imprimé, car sa transmission et son stockage dans un centre de données sont coûteux en énergie.”
– qu’il n’a pas pris en compte les contraintes sur la vie quotidienne
Et, effectivement, que cette mesure voulue dans un objectif de développement durable est surtout une opportunité pour les distributeurs marques de capturer les données personnelles des consommateurs probablement sans qu’il en aient même conscience
Bonjour ,
“selon le collectif GreenIT, un ticket dématérialisé c’est “2 grammes d’équivalent CO2 de plus qu’un ticket imprimé,” Pourriez-vous nous indiquer un lien vers un article (j’ai cherché sur greenIt et n’ai pas trouvé). ?
Absolument contre cette décision du gouvernement . J’exige mon ticket de caisse après chaque achat.
Loi perverse! J’ai acheté du parfum chez Sephora ( période noel). La caissière me rassure on vous envoie le ticket de caisse. Les courses de Noël se poursuit et mon parfum au fond de mon sac en toile va de boutique en boutique jusqu’à Marionnaud et la je préviens une vendeuse que j’ai un achat parfum ( effectué ailleurs) sans ticket de caisse. La sécurité du magasin m’a relooke comme une voleuse. Et si j’avais oublié cet achat sans ticket au fond de mon sac. On aura appelé les flics, probablement. La question qui se pose aussi quand tu fois retourner un article. Il faut bien faire des efforts pr retrouver le reçu. Évidemment je suis contre cette réforme.
Que ce soit le gouvernement ou l’opposition parlementaire, on s’en moque: les uns et les autres passent au pouvoir à tour de rôle de toute manière.
Le problème est bien que ces gens-là se permettent de prendre des décisions liberticides sur tout et n’importe quoi en utilisant des arguments fallacieux.
En totale adéquation avec cette analyse. Factuellement, le plus désastreux dans cette mesure est que ses effets seront en totale contradiction avec les objectifs écologiques qu’elle prétend défendre.
Par contre il est effectivement évident qu’il s’agit d’un merveilleux cadeau aux groupes de grande distribution, qui vont pouvoir s’éclater à analyser par le menu nos habitudes de consommation, à grand renfort de Big Data et de Deep Learning, sans doute. Et encore une débauche de data centers et de carbone numérique en perspective…
Il faut mentionner les millions de courriels qui vont encombrés les serveurs de messagerie qui auront un impact négatif en terme de consommation de disques, consommation réseaux, sur le bilan carbone.
En outre le concitoyen aura pour cequi le peuvent une charge de gestion supplémentaire.
Il faudra s’ attendre aussi à un harcèlement ciblé de publicité sur nos produits consommés. L’enfer cybernétique est devant nous.
Cinquième problème, je sors du magasin, sans facture….
Article ridicule.
Comment s’enfoncer dans l’immobilisme par feignantise.
Si on continue comme on a toujours fait, on obtient toujours les mêmes résultats..
Ouvrez vous au changement, chaque petit pas est bon dans notre situation, mais d’autres preferent raler.
“chaque petit pas est bon” : Même s’il n’apporte rien ?
Mon commentaire précédent n’est pas destiné à polémiquer mais à poser la question de l’efficacité des actions à mener, en écologie.
Commentaire ridicule.
Faire quelque chose pour quoi d’abord? Parce que vous croyez que va changer quelque chose? Mais quelle naïveté, pendant que la Chine prospère avec ses centrales à charbon, la France chute de plus en plus. Une fois l’économie à plat, la France aura beau d’avoir une vertu impeccable. Vous ne voyez donc rien?
En réponse à Félix, mon expérience de plus de 40 ans de “service achat de famille” chez différentes et diverses officines vendeuses me permet d’affirmer que la meilleure protection de mon statut d’acheteur défendant son pouvoir d’achat est dans l’existence format papier de ces facturettes ou factures qui permettent dès sa sortie de caisse de matérialiser les erreurs d’étiquetage (très nombreuses dans les magasins….) et autres petites “tromperies” plus ou moins involontaires de nos honnêtes commerçants…..petite satisfaction, en allant réclamer à l’accueil le juste remboursement correspondant, cela oblige l’auteur gestionnaire du prix de l’article concerné d’essayer de mieux faire son travail….!
Bonjour Philippe!
“Gageons que l’impact sera négligeable”, dites-vous. Je ne connais pas grand chose au problème, mais je sais tout de même qu’il s’agit de limiter la diffusion du Bisphénol A, un perturbateur endocrinien, dans notre environnement.
Peut-être que vous avez raison mais le moins que j’attende d’un tel article, c’est que son auteur prenne la peine de s’informer sur les tenants et les aboutissants du sujet.
Ce n’est pas la première fois que je note ce penchant de votre part, en particulier sur les sujets relatifs à l’écologie; et je me pose la question de la crédibilité de vos articles?
Constructivement,
Hélène
Voilà tout est dit.
Perso je demande depuis longtemps un ticket électronique pour faciliter mes suivis et comparaisons de prix dans le temps et entre enseignes.
J’espère le logiciel qui fera ces comparaisons face à des tactiques de faux bons prix et incomparabilité entre enseignes.
Un bon commerçant trouvera une solution pour les vieilles dames et les clients demandeurs de tickets : un bon commerçant sait servir ses clients et contourner les règlements : par exemple mettre une imprimante banalisée pour y envoyer (comme un mail) le ticket de ceux qui le demandent.
ceci étant … fin des tickets et émeutes anti bassines par des milliers d’envahisseurs du territoire concerné … c’est la tentation d’imposer ses idées et lubies aux autres dans une société archipellisée
https://www.moneyvox.fr/actu/92162/les-5-effets-pervers-de-la-fin-du-ticket-de-caisse-au-1er-avril
Franchement je ne vois pas trop le problème. Soit je veux le ticket, et je le demande. Soit je ne le veux pas, et si j’ai une carte de fidèlité de l’enseigne je le reçois dans ma boite mail.
Ca préserve les personnes qui veulent un ticket physique. Et ça enlève des poches et des poubelles des personnes qui n’en veulent plus.
Car sincèrement, les tickets stockés qu’on finit par jeter car ils encombrent au final, beaucoup l’ont déjà expérimentés !
Alors, oui, il faut que l’impression reste possible, c’est une condition impérative.
J’ai lu récemment sur une feuille de chou gouvernementale les explications concernant cette mesure.
Au lieu d’avoir un type de situation simple- vous sortez du magasin avec votre ticket – vous aurez une multitude de situations où il faudra ou pas demander un ticket . Subir les problèmes liés aux erreurs d’encaissement. Aux problèmes de garantie, à la preuve d’achat. Aux vexations des contrôleurs . A l’atteinte de votre vie privée etc
Cette soit disant simplification va nous pourrir la vie comme celle liée aux remboursements de soins par la sécurité sociale ou on a remplacé la feuille de maladie document unique, par une multitude de démarches différentes selon que le médecin soit conventionné ou pas, selon qu’il accepte ou pas la carte vitale et r tout ceci dans un but de « simplification »
Sans parler du fait que dans une grande chaîne de magasins dont le nom commence par A, quand on passe par les caisses automatiques, il faut scanner le code barre qui se trouve sur le ticket de caisse pour que le portillon de sortie s’ouvre. M’est fait avoir une fois…
Plus de ticket, plus d’arnaques, ou erreurs.
Si l’on veux vraiment économiser du papier,il faut supprimer tout les journaux publicitaires que nous avons sans cesse dans nos boites à lettres ,et que personne ne regarde et qui terminent à la poubelle .là il y aurais une grosse économie utile de papier à faire.
Ou, plutôt, moins de tickets, plus d’arnaques, non ?
Et pourquoi en France on essaie toujours de créer notre propre solution alambiquée, quand il suffit de copier ce que font nos voisins très bien ?
En Espagne, à la caisse, on vous demande (oralement) si vous voulez le ticket, vous répondez oui ou non, et si vous répondez oui, l’employé appuie sur le bouton pour imprimer. Et si c’est sur une caisse automatique, vous appuyez vous-même sur le bouton Oui.
Pour le parallèle avec l’énergie, on se rappellera aussi utilement ce fumeux conseil avant l’hiver de couper son wifi la nuit:
-Impact tellement faible que sans doute même pas mesurable à l’échelle d’un pays.
-On n’en est pas encore à avoir des problèmes de production à ces heures.
-Perturbation potentielle de certains modes de géolocalisation grossière basse conso, justement, basés sur des BDD de points d’accès… qui vont devoir enclencher le récepteur GPS!
Mais comme vous le dites, ça sert à rien mais touche tout le monde pour donner l’impression que l’on fait qqchose! Au moins, ici, on n’imposait rien…
A titre personnel, si le wifi est chez moi coupé la nuit ce n’est pas pour faire plaisir aux clowns qui nous gouvernent, mais pour que mes enfants dorment: Même si les laptops (dont celui du lycée sur lesquels pas de droit d’administration aux parents pour en limiter les heures d’usage)/téléphones mobiles etc sont censés être hors des chambres la nuit, ils ont trop souvent trouvé un truc:
De la liseuse ayant une interface wifi et un navigateur sommaire à l’ancien smartphone, rebus oublié récupéré au fond d’un tiroir et pouvant utiliser son wifi sans même avoir encore une carte SIM dedans, j’ai décidé que la nuit ce serait coupé automatiquement en même temps que les ports du switch gérant les connections filaires des ordis fixes, qu’on ne sort évidemment pas pour la nuit, qui l’étaient déjà.
Tout ceci ne fait en réalité que souligner l’incompétence crasse de ceux qui nous gouvernent en mode moulins à vent.
Niveau tickets, j’ai personnellement déjà eu à insister pour me faire échanger la semaine suivante une conserve qui s’est avérée mauvaise à l’ouverture: Votre ticket svp? J’aimerais bien, mais vous ne l’imprimez plus systématiquement!!!
Un ami ajoute: “et surtout, c’est la fin des achats anonymes. Tu veux une bouteille de lait? Montre-moi ton passeport! L’air de rien, la fin du ticket est un remarquable cheval de Troie pour le traçage systématique de vos achats et donc de votre vie privée”
Ha oui, parce que pour ta bouteille de lait à €1.50, t’as absolument besoin qu’un ticket de caisse physique soit imprimé.
Aucun point de désaccord. Cela illustre deux choses:
1- les faiseurs de textes n’ont aucun sens des réalités les plus simples. Je fais des courses pour des personnes très âgées avec de petits revenus. Je remplis après avec elles leur carnet de comptes. Et c’est aussi un instant où elles peuvent parler. À Bercy et à l’AN tout le monde s’en fiche.
2- ne traiter que l’écume et jamais la vague. Ils vont inventer des impairs, des indices pour développer une sobriété de l’eau. Et quand s’intéresseront-ils aux fuites dans les réseaux. Dans les départements 04 et 05, cela représente 50% de la consommation d’eau.
C’est comme les sondages sur les trottinettes de la Ville de Paris, il y a des sujets plus importants …
C’est carrément pas votre meilleur article ! Vivement le prochain
Au niveau des choses pas forcément toujours utiles et imposées d’en haut au quotidien de tout un chacun, juste pour vous faire bien sentir le poids de l’état, vous oubliez les effets agglomérants que cela peu susciter et leurs suites pas forcément négligeables: On se rappellera ces gilets jaunes imposés à tout le monde dans sa boite à gants (mince, ma moto est “mal foutue”, elle n’en a pas!) et qui furent astucieusement retournés contre leurs prescripteurs pendant des mois.
Ce choix pour symboliser le poids d’un l’état parigo-centré et de taxes confiscatoires sur vie déjà chère n’avait à mon sens rien d’un hasard et a participé au succès de ce mouvement.
Il faut croire que certaines leçons n’ont pas été apprises.
Les trottinettes, oui c’était important sauf si vous n’êtes jamais piétons…
Il faut arrêter la paranoïa !
– Oui cette mesure est totalement inutile en pratique, l’effet environnemental est symbolique
– Mais non ça ne crée aucune injustice, ceux qui tiennent au papier prendront vite l’habitude d’appuyer sur le bouton pour le demander, donc sans ennuyer personne.
– Mais surtout c’est aussi une incitation supplémentaire de passer au numérique pour ceux qui n’y sont pas encore, et ça génère une économie non négligeable pour le commerçant. Le papier, mais surtout l’encre et la maintenance des imprimantes, ce n’est pas ridicule à la fin de l’année. Économie qui sera passée au consommateur, surtout dans un contexte inflationniste.
Donc au final, sans le vouloir, le parlement a décidé une bonne mesure. Pas pour les bonnes raisons, mais bonne quand même au final.
1- Je doute qu’envoyer le ticket par email soit moins polluant que de l’imprimer.
2- Cette décision est dommageable du point de vue du respect de la vie privée. Pour obtenir mon ticket, je dois donner mon email, c’est aberrant.
Vous avez oublié le plus important à mon sens : la fraude.
Ex en supermarché de quartier il y a de façons récurrente des “erreurs” sur les fruits et légumes et toujours à l’avantage du commerçant (plusieurs enseignes testée personnellement)… Vérifiez vos tickets de caisse est le seul moyen de les constater et de les faire corriger (hormis la répression des fraudes bonne chance)
Évidemment 1 exemple parmi tant d’autres fraudes du même acabit.
Un aspect mériterait un éclairage: la lutte contre les fraudes fiscales et sociales. Le ticket émis dans une série continue par une machine agréée permet au consommateur de s’assurer (le nombre de “notes provisoires” des restaurants et “factures pro forma” des hôtels nous le rappelle bien) que le prestataire de son choix est une entreprise honnête qui règle l’impôt et les cotisations.
Débat très intéressant.
Je ne partage pas tous les points de vue.
Mais je ne vais endosser un gilet jaune et tirer sur tout ce qui bouge.
Ils sont en effet complètement déconnecté ceux qui nous pondent ces lois. Lutter contre le gaspillage…. Qu’ils commencent donc déjà par imposer au grand groupe de limiter le gaspillage. J’ai récemment fait un achat chez Mister-Auto, j’ai constaté une anomalie après montage des pièces et pour corriger cette anomalie un écrou à 4,90 € m’a été refusé par Mister-Auto. Afin de me décourager il me réclame la pièce complète qui finira probablement à la poubelle. cette pièce coûte 80 euros. Pour la démonter je dois jeter à la poubelle 2 litres d’huile de boîte de vitesse qui ont à peine servi mais peu importe ils savent que ça va me décourager et qu’ils vont économiser 4,90 €. imaginez le gaspillage si je devais renvoyer tout l’ensemble… j’ai eu beau leur parler de l’environnement il s’en moque éperdument.
Je pense pas qu’un mail stocké des années dans une boite mail non nettoyée soit plus écologique à terme malheureusement …
Tous vos commentaires sont intéressants et il est tout aussi intéressant de constater que personne ne parle de l’essentiel : s’il y a une erreur dans la facturation, ce qui est bien plus courant que vous ne l’imaginez, comment la justifier ? Une fois rentré chez vous impossible de prouver quoique ce soit. Si vous souhaitez faire un retour ou un échange même problème.
Force est de constater que peu de gens vérifient leurs achats, s’ils savaient ..
Bonjour.
Personnellement, j’ai un bégaiement qui me pourrit l’existence depuis mon enfance. Donc, il faudra que je demande à la caissière d’imprimer le ticket et, à coup sûr, s’il y a beaucoup de monde autour de moi, je vais cafouiller et avoir une grosse honte !
Je suggère qu’on aille remplir à raz bord, les allées principales des hypermarchés avec leurs publicités respectives qu’on reçoit dans nos boites à lettres : retour aux envoyeurs, bande de pollueurs !
Comment je fais si je constate que les yaourts (ou autres produits), que je viens d’acheter, sont moisis ?
Depuis au moins quarante ans on nous met en garde sur les futurs méfaits de l’Union Européenne… “vous allez voir qu’il y aura de l’inflation” réponse : “meuhhhh non, faut voter l’Europe, ce sera la sécurité contre l’inflation (et mille autres choses)…
Il faut aussi parler de la fraude, il devient très facile pour un commerçant de ne pas enregistrer la transaction si elle est payée en cash
Le premier argument sur l’efficacité n’est pas traité avec le sérieux habituel du blog.
Echanges au parlement avec une question qui discute de l’efficacité écologique et de la crainte d’utilisation des données personnelles
https://www.senat.fr/questions/base/2022/qSEQ221204495.html#:~:text=Pour%20obtenir%20un%20ticket%20de,grammes%20de%20CO2%20en%20plus.
Merci pour cette information intéressante.
Je suis étonnée que peu de gens, dans ces commentaires ou ailleurs, se posent la question de l’impact du Bisphénol A (présent sur la grande majorité des tickets de caisse). Une recherche rapide sur le site parlementaire auquel vous faites référence ne donne pas non plus de résultats. Pourtant, la limitation des perturbateurs endocriniens est lui un vrai enjeu, me semble-t’il…
Apparemment vous utilisez les caisses self -service et ainsi vous acceptez sans contrepartie (réduction ?)de faire le travail d’une caissière qui par ailleurs est privée d’emploi…
Quelle réelle indigence juste basé sur des biais de confirmation de vos propres idées. Vous fonctionnez de la même manière que les gens qui voulaient garder les roues de charrettes lors de l’invention du pneumatique.
Je fais des sites internet et travaille beaucoup dans l’éco-conception des sites internet et autres services. Sachez qu’il est tout à fait possible d’avoir sur soi ses tickets de caisse sans pour autant utiliser Internet pour aller le chercher. Les plus petits téléphones d’aujourd’hui sont capables de stocker de manière fiable et rapide des dizaines de milliers de tickets que vous pourrez synchroniser avec vos équipements sans pour autant encombrer Internet. Quand vous parlez des personnes âgées, sachez que j’ai bien plus peur pour les jeunes qui le savent qu’utiliser des applications et non pas faire usage d’un équipement informatique très différencié. Le nombre de personnes en difficulté face à ça et très très très très largement inférieur à ceux qui savent le faire fonctionner. C’est juste une question de solidarité. Quand vous dites de ne pas l’utiliser, ne pourriez vous pas juste dire. Vous ne savez pas je vais vous expliquer (je passe ma vie à ça). Pour moi c’est comme dire qu’il faut enlever la carte vitale car il y a des gens qui ne savent pas l’utiliser. Avez-vous la plus petite idée du nombre de transactions et donc de ticket qui sortent par jour ? Avez-vous une idée de la difficulté à conserver un ticket de caisse 2 ans pour une garantie quand vous pourriez le retrouver sur une simple demande ?
Cette démarche d’arrêt des tickets reste pour le moment une démarche volontaire et peut permettre à des gens qui savent d’expliquer à des gens qui ne savent pas. Critiquer au lieu d’éduquer … Ça me rappelle la démarche de critique systématique des gens qui ne veulent pas du 80 km heure sans jamais avoir essayé. Il n’y voit que du théorique et font souvent des calculs faux.
Enfin sachez que les QR code peuvent contenir beaucoup d’informations autre que le prix et directement accessibles. Quand on parle de la consommation d’énergie par internet, sachez que la sollicitation d’un site qui n’existe pas ou bien qui ne contient pas la bonne information consomme énormément de données et donc pollue davantage. Sachez aussi qu’avec un peu d’imagination en se connectant sur le réseau local du magasin on peut avoir des informations qui ne sollicitent pas internet. Comme aujourd’hui cela se passe dans les systèmes de bornes interactives de prix.
Je ne suis venu sur cet article que parce qu’il m’a été proposé sur un fil de news. Il ne contient rien que des lieux communs, il ne propose rien. Vous êtes vraiment un bon français : vous critiquez ceux qui font quelque chose, et ne proposez rien.
Sachez que cette demande qui vient d’en haut, vient en fait d’une demande d’associations écologiques partout dans le monde sur une mesure qui fait presque l’unanimité. Alors au lieu de râler là-dessus, elle est plutôt aider les gens à comprendre et démystifier. C’est ce que je vais faire à l’instant.
Merci pour cet article éclairant.
J’ai la conviction, mais je peux me tromper, que ces décisions “hors-sol” alimentent un ressentiment diffus et généralisé, oserais-je dire une bulle de ressentiment, qui n’attend qu’une étincelle pour éclater. Les mêmes décideurs chercheront alors à comprendre ce qui se passe, sans vraiment y arriver, si ce n’est au travers d’explications “hors-sol” qui leur conviennent.
Comment sortir de ce cercle vicieux qui contribue à pousser les électeurs dans le bras des partis extrêmes ?
Merci pour cet article très juste. Et merci aux personnes qui ont écrit de si nombreux commentaires. Chaque commentateur a ses biais et c’est un ravissement de voir un éventail de biais aussi diversifié.
Mon biais personnel est de m’intéresser aux stratagèmes qu’emploient les dirigeants de ce monde pour domestiquer la population, et ce à l’échelon mondial.
De ce point de vue, il existe un inconvénient supplémentaire qui n’est pas explicitement décrit dans l’article principal.
Cette mesure de suppression des tickets imprimés fait partie de la quantité de réglementations qui, au même titre que la limitation de l’utilisation de l’argent liquide, visent à généraliser le traçage des individus et le crédit social.
Ainsi, grâce aux cartes de fidélité des enseignes, qui servent à conserver l’adresse électronique du client, la totalité des transactions commerciales sont traçables, non seulement par l’enseigne, mais aussi par l’État, qui pourra limiter/interdire vos achats sur les critères de son choix.
Ce point de vue peut paraître exagérément pessimiste. Pourtant, le principe de la tarification progressive de la consommation d’eau pour les particuliers, annoncé récemment par M. Macron, entre exactement dans ce schéma de crédit social instauré sur des prétextes écologiques.
Bonjour Monsieur Silberzahn.
Merci pour vos articles que je lis toujours avec intérêt.
100% en phase avec vous !
J’achète, je veux un ticket par défaut, c’est bien le moins …
L’argument écologique et du bisphénol pour expliquer la chose ne tient pas :
L’on nous dit que le bisphénol est dangereux, perturbateur endocrinien etc. etc. etc. et donc, que de ne plus délivrer de ticket est une bonne chose.
Sans doute, pourquoi pas.
Mais, pour 1 ticket de caisse, combien de tickets de remise 10% par tranche de 100 euros, de remise spéciale le jour de Pâques, de la Pentecôte et autres prétextes à nous faire venir recevons-nous en même temps ?
Que je sache, ces tickets sont rigoureusement identiques, ils ont même de la couleur en plus ! Et donc, contiennent au moins autant de bisphénol et d’autres produits toxiques que les tickets de caisse standards …
Tout cela n’a aucun sens et l’écologiquement correct s’arrête dès que l’économique entre en action !
Merci encore pour vos textes !
Bonne journée et bien à vous,
Bertrand Dubois
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