La grande rupture Woke qui menace votre entreprise

La rupture qui menace la survie et la prospérité d’une entreprise n’est pas forcément technologique. Ce peut être aussi un changement de comportement. C’est le cas aujourd’hui avec l’émergence d’une jeune génération d’employés très sensibles aux questions sociétales, notamment le sexisme et le racisme, déterminée à agir sur ces questions, y compris sur leur lieu de travail, avec une arme intellectuelle et politique puissante, l’idéologie woke. Il est de la première importance que les entreprises prennent conscience de la grande rupture que constitue l’employé militant, qui menace leur existence même.

Antonio Garcia Martinez ne sera pas resté longtemps chez Apple. Recruté en avril 2021 pour prendre en charge la plateforme publicitaire, cet ancien entrepreneur, ancien haut dirigeant de Facebook, a été licencié un mois plus tard après une pétition de plus de 2000 employés protestant contre son embauche. La raison? Un ouvrage qu’il a publié en 2016 dans lequel plusieurs passages ont été considérés comme sexistes ou racistes. Il faut dire que l’ouvrage, une autobiographie, commettait le péché capital d’être d’une grande honnêteté, ce qui est rare dans ce genre d’exercice, et donc forcément assez direct dans ses vues sur le monde de la Silicon Valley et de ses travers.

Ce qui est arrivé à Garcia Martinez est symptomatique de l’idéologie woke. Pour celle-ci, le monde est une hiérarchie d’oppressions, et l’identité d’un individu n’est pas le produit d’un parcours singulier et personnel, mais est définie par des traits qu’il ne contrôle pas, principalement son sexe et sa couleur de peau. Si vous êtes blanc, vous êtes nécessairement raciste, même avec les meilleures intentions du monde. Si vous êtes un homme, vous êtes sexiste. Tout individu fait partie d’une « communauté » définie par ces quelques critères, et ses intérêts coïncident forcément avec celle-ci. Il n’a aucun libre arbitre. L’idéologie woke reformule le fameux discours de Martin Luther king ainsi « Je fais le rêve qu’un jour mes petits enfants vivront dans une nation où ils ne seront pas jugés pour leur caractère mais pour la couleur de leur peau. »

L’idéologie woke est née au sein des universités américaines, nourries de penseurs post-modernes français comme Foucault et Derrida. Elle alimente la clérisie (enseignants surtout mais aussi journalistes et artistes) qui la diffusent ensuite dans la société, notamment au sein des entreprises par le biais des recrutements d’étudiants. Elle offre une théorie explicative universelle et totale, mais aussi une théorie d’action. A ce titre, elle est extrêmement séduisante pour des jeunes en quête d’absolu. Mais les modèles mentaux sur lesquels elle repose sont corrosifs.

« Compte tenu des antécédents de M. Garcia Martinez en matière de publication de remarques ouvertement racistes et sexistes, » lit-on dans la pétition, « nous craignons que sa présence chez Apple ne contribue à créer un environnement de travail dangereux pour nos collègues qui risquent d’être victimes de harcèlement public et d’intimidation privée. » Tous les ingrédients de l’offensive woke sont présents dans cette affaire: l’attaque de quelqu’un pour ce qu’il est, non pas pour ce qu’il fait, car rien ne lui était reproché dans son travail chez Apple ni dans aucune de ses fonctions précédentes, sur la base d’un livre écrit cinq ans auparavant; l’interprétation du livre sans aucune nuance pour mener une instruction à charge. L’humour et le second degré sont ignorés et les passages sont cités hors contexte; L’utilisation de la foule (pétition d’employés) contre un seul homme; la lâcheté des autorités, ici la direction d’Apple qui connaissait l’existence du livre lors de son recrutement mais n’a pas levé le petit doigt pour le défendre et l’a immédiatement livré à la vindicte populaire; mais aussi l’hypocrisie des-dites autorités et des signataires de la lettre: aucun d’entre eux ne se plaint en effet du très lucratif partenariat avec Dr. Dre, dont Apple a racheté l’entreprise créatrice de casques musicaux, par ailleurs rappeur fameux pour des titres évocateurs comme « Les salopes, c’est pas de la merde » et « Partouze lyrique ». Vous avez dit sexiste? Deux poids deux mesures, mais pourquoi donc? L’ironie, ensuite, d’une pétition pour dénoncer un risque de harcèlement et d’intimidation qui constitue en elle-même un harcèlement et une démarche d’intimidation réussies. L’autre ironie est que Garcia Martinez est attaqué comme « mâle blanc », alors qu’il est en fait d’origine hispanique, et donc non blanc dans la typologie woke; mais ce n’est pas grave: du moment qu’il y a un point à marquer, tout est bon, y compris contre un membre d’une « minorité », que les woke prétendent par ailleurs défendre.

Disrupteur en chef

Le tsunami est en route

On aurait tort de ne voir en l’épisode de Garcia Martinez qu’une anecdote typiquement américaine. C’est au contraire la manifestation visible d’une rupture profonde en plein développement. Elle se propage désormais en Europe principalement dans les entreprises internationales via leurs filiales américaines. Je commence à le voir très concrètement dans celles avec lesquelles je travaille.

On peut multiplier les exemples de formes que prend l’immixtion du wokisme dans les entreprises françaises, notamment par le développement de stages dits « D&I » (diversité et inclusion). Ainsi ce manager d’une grande entreprise qui ne s’est pas remis de devoir, au début du stage, répondre à la question suivante: quelles sont les 3 identités qui vous définissent? Car le modèle mental woke, c’est que l’inclusion ne peut se faire que sur une base identitaire parfaitement définie. Il faut donc mettre des gens dans ces cases, principalement de couleur de peau et de genre. Cette autre femme manager, appelons-la Carine, se fait expliquer dans son stage que comme elle est blanche, elle est structurellement raciste. Or Carine a un fils adoptif, qui est noir. Cette autre manager n’ose plus dire « Au revoir les filles! » à son équipe en partant le soir, car on lui a fait remarquer que c’est sexiste.

L’enfer est pavé de bonnes intentions. Le racisme et le sexisme sont des réalités. Il est donc heureux qu’il y ait une prise de conscience à ce sujet, et une volonté d’action concrète au sein des entreprises. Mais le wokisme n’est pas la bonne réponse, et malgré ce que prétendent ses promoteurs, ce n’est pas son intention. Parce qu’il repose sur l’idée de monter les gens les uns contre les autres, l’idéologie woke ne réglera ni le problème du racisme, ni celui du sexisme ou de l’oppression en général. Bien au contraire, il crée du ressentiment en inventant des crimes de toute pièce. Il ne cherche pas à réconcilier, mais à diviser et accuser; en créant artificiellement une classe de victimes qui appellent à être défendues, il mène une stratégie politique de prise de pouvoir.

Un problème stratégique pour les entreprises

Au-delà de la question sociétale, l’idéologie woke pose un problème très concret aux entreprises. Alors qu’il se développe, peu à peu une chape de plomb s’abat en leur sein. Plus personne n’ose rien dire ni rien faire. Un manager qui prend une décision courageuse est immédiatement attaqué de façon directe ou indirecte comme raciste ou sexiste. L’un d’entre eux me confiait récemment qu’il n’ose plus contester les augmentations de salaire pour ses employées femmes décidées dans son équipe, même dans le cas où l’augmentation n’est pas justifiée. La discrimination positive devient la norme, excluant des managers talentueux pour la seule raison qu’ils n’ont ni le bon sexe ni la bonne couleur de peau. L’idéologie woke ne gagne pas tant par de grandes batailles médiatiques comme celle d’Apple que par ces myriades de petites renonciations de managers anonymes qui essaient de sauver leur peau. La conséquence est claire: comme toute censure, elle éteint peu à peu le feu créatif de l’entreprise. Elle écarte les esprits originaux et promeut les médiocres et les carriéristes, ceux qui suivent la ligne du parti quelle qu’elle soit. Elle transforme le système en producteur d’eau tiède sur fond de guerre civile, chacun devenant le salaud d’un autre. Aucune organisation ne peut résister à cela.

L’idéologie woke, c’est donc votre nouveau défi stratégique. Face à ce défi, il est essentiel de comprendre qu’elle est une stratégie politique et sociale, pas intellectuelle. Elle ne cherche pas à gagner la bataille des idées, mais à prendre le pouvoir, et pour cela tous les moyens sont bons, y compris de susciter la haine entre les humains. Or comme Martin Luther King l’a dit de façon profonde, la haine ne peut pas chasser la haine, seul l’amour le peut. Il ne s’agit donc pas tant de lutter contre l’idéologie woke en pointant ses contradictions et ses axiomes absurdes que de faire en sorte que l’énergie qui alimente le désir noble et sincère de lutter contre les discriminations, plutôt que de susciter une guerre civile, devienne une source créative vers l’universel.◼︎

La source pour cet article, entre autres: On the Hypocrites at Apple Who Fired Antonio Garcia-Martinez. Pour en savoir plus sur l’idéologie woke, on pourra lire les deux remarquables études publiées par le think tank Fondapol: L’idéologie woke. Anatomie du wokisme (1) et L’idéologie woke. Face au wokisme (2). Dans le contexte spécifique de l’entreprise, le best seller actuel (en anglais) est Woke, Inc.: Inside Corporate America’s Social Justice Scam par Vivek Ramaswamy.

Lire également la suite de cet article: Face au phénomène Woke: les trois volets d’action du dirigeant d’entreprise

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13 réflexions au sujet de « La grande rupture Woke qui menace votre entreprise »

  1. Plusieurs choses me frappent avec les Woks et le monde de l’entreprise/économique, en pagaille :
    – les Woks n’ont en réalité aucun pouvoir concret, ils n’en ont que si vous leur en donner. Et ça ils le savent.
    – On remarquera que les Wok occupent à 90% des « bullshit job’s » et quasiment JAMAIS des postes dans la technique , ils sont parfaitement dispensables à votre entreprise…
    – Nike, Amazon, Apple, etc… ont une belle paire de casseroles aux fesses entre travail des enfants, employés quasi esclaves qui se jettent par les fenêtres et autre joyeusetés type pollution massive… et pourtant les gens continuent à faire la queue pour acheter leurs produits et services. Donc les clients (dont les Woks et écologistes politique font partie) continuent d’acheter leurs produits…
    – Moralité ça sert à rien de céder à ces gens et de perdre du temps avec eux, écartez les fermement et concentrez-vous à avoir le meilleur produit et tout ira bien.

  2. Je travaille dans une grande boîte américaine plutôt connue et effectivement, il y a une vraie volonté du siège US d’imposer une idéologie « woke » sous prétexte de lutter contre les discriminations, le racisme, l’homophobie, etc.

    Après l’assassinat de George Floyd, nous avons commencer à recevoir des mails de notre leadership américain à l’occasion du « Juneteenth », la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis, le 19 juin. Dans ces mails, on nous enjoignait d’annuler nos RDV de ce jour pour « prendre du recule et réfléchir à notre position vis-à-cis du racisme ». Venant des US, je ne m’agaçais qu’à moitié en me disant qu’en France, même s’il existe des problèmes graves mais plus ponctuels et souvent moins dramatiques, on n’était peu concerné.

    Jusqu’au moment où le chef de mon service, un Français, nous a sorti le même mail en soulignant que ce qui se passe aux US (les noirs systématiquement victimes de la police) se passe également en France, sous entendu George Floyd = Amara Traoré. Alors qu’un lecture objective et honnête du cas de ce dernier montre qu’il n’y a pas de commune mesure entre les 2 drames. Mais les ordres sont les ordres: tout le monde doit adhérer à la ligne du parti et qu’importe s’il faut tordre le cou à la vérité.

    S’en sont suivis toute une série d’initiatives dont voici quelques exemples:

    – Les « formations », strictement obligatoires, sur la fameuse initiative DEI (Diversity, Equity and Inclusion) où sont passées en revues toutes les minorités qui pourraient être victimes d’oppression, en mettant sur un même plan les personnes noires, homosexuelles (pardon LGBTQI+), handicapées ou musulmanes. Bizarrement rien sur les juifs alors que les actes antisémites ont explosé ces dernières années. Un collègue m’avait même tenu des propos antisémites à peine voilés (si j’ose dire) Mais bon, l’assignation des juifs dans le camp des oppresseurs ou des oppressés est semble encore être débattue chez les wokes.

    – La réunion en équipe, obligatoires également, pour relire un doc écrit par les RH, un bréviaire du parfait antiraciste made in USA. Avec notamment le comportement à adopter en tant que personne « blanche » – savoir se taire, accepter que l’on est un privilégié, accepter que l’on à tort, etc.

    – L’apparition de groupes tel que le « Black Employee Network » qui organise des conférences où sont invités pêle-mêle des « spécialistes » américains de l’antiracisme nous recommandant entre autres des associations telles que feu le CCIF et le CRAN (oui, oui, ce n’est pas une blague), des « psycho-sociologues » proches des thèses décoloniales, etc. Et personnes évidement pour leur porter la contradiction ou du moins soutenir un autre point de vue sur l’antiracisme. D’ailleurs on assiste pas à ces conférences pour dialoguer ou débattre. Non, on y est pour « apprendre ».

    – La célébration du « Black History Month » où on a le droit chaque semaine à un mail du président du Black Employee Network, qui, de confession musulmane (ce qui en soit n’est absolument pas un problème), nous raconte que la plus vieille université du monde est une madrassa ou comment les Maures ont fièrement coloniser le sud de l’Espagne (parce qu’apparement dans ce sens là, la colonisation c’est cool). Un identitarisme que n’aurait pas renier Zemmour, s’il n’était pas musulman.

    – La suppression de termes purement techniques mais qui pourraient porter préjudice à certaines minorités, dont on n’est pas sûre qu’elle en demandaient autant: bannies les expressions « white list », « black list », « master & slave » ou encore « brown bag ». D’ailleurs, devant cette initiative aussi inutile que contre-productive, j’ai laissé s’exprimer ma stupéfaction lors d’une réunion. Bien mal m’en a pris, car dans les 5 minutes, mon manager a reçu un feedback sur moi et mon attitude « problématique ». Ambiance, donc.

    Le pire dans toute cette histoire n’est pas forcément que cette idéologie racialiste et identitaire soit nocive, elle l’est, mais qu’elle soit surtout tout à fait hypocrite. Ce n’est qu’une simple posture par crainte de se voir reprocher de n’en pas faire assez vis-à-vis des employés issues des minorités qui sont majoritaires dans les postes les moins qualifiés. Hypocrite et paternaliste, donc. Aborder le problèmes des inégalités d’un point de vue socio-économique risquerait de faire monter salaire, ce que ne veut surtout pas l’entreprise. Par contre, par le biais du racialisme, ça ne résout rien sur le long terme mais c’est facilement marketable.

    C’est d’autant plus regrettable qu’en France, nous sommes généralement plutôt hermétique à cette grille de lecture anglo-saxonne qui n’est pas transposable chez nous, pour des raisons évidentes d’histoire et d’évolution politique. Mais si on veut faire carrière et monter en grade, il faut soit adhérer à la doxa officielle, ou du moins faire semblant, ou se taire.

    Pour finir, un exemple qui prouve que beaucoup d’employés français ne sont pas dupes. En 2020, on nous a demander de poser des questions au leadership français de l’entreprise pour lesquelles les employés pouvaient voter. Les 3 questions recevant plus de votes étant retenues. J’ai donc posé une question sur l’initiative DEI et le fait qu’elle adopte un biais très anglo-saxon, demandant s’il était prévu de l’adapter aux réalités historiques, sociales et culturelles des différents pays dans lesquels est installée l’entreprise. Il se trouve que ma question s’est retrouvée avec le 2e plus grand nombre de votes. Preuve en est que le sujet est problématique pour les salariés français. Je vous épargne la réponse, lamentable tentative de langue de bois et de bottage en touche. La gène semblait sincère, par contre.

    Bref, l’idéologie woke est une réalité dans les entreprises américaines. Elle d’autant plus hypocrite que lorsque des employés tentent de s’organiser en syndicat, notamment aux US, il n’y a plus de DEI ou de Black Lives Matter qui tiennent. Tous les coups de barbouzes sont permis pour les en empêcher. Et en France, le concept de représentation du personnel, comme le CSE, est vue plus comme une nuisance qu’autre chose.

    Le problème, c’est que l’alternative à la vision anglo-saxonne de la DEI n’existe pas ou peu. Les « wokes » gagnent simplement faute d’adversaire. A quand une initiative DEI républicaine, universaliste et laïque ?

  3. Certaines entreprises avaient déjà imposé l’idée de parité et de féminisation les tenants de ces méthodes disent que ça n’est basé sur le genre et que cela ne discrimine pas les hommes. Vous marquerez que les celles approuvent ces méthodes les refusent quand cela les concerne. Les entreprises approuvent une idéologie via les chartes, les réseaux et financement mais elles sont condamnés à aller plus loin dans leur démarche dans leur financement c’est comme les pays en tête de ces indices ils toujours en train d’en rajouter
    En fait plus je voit leur programme plus je vois une différence entre société aux codes masculin et une société féministe donc féminin
    « Une initiative inspirée de celle de Rubika, l’école de Valenciennes qui, depuis 2019, possède sa charte de l' »équité, respect, éthique ». Une école, la Ada Tech School, dans le 4e arrondissement de Paris, formant aux métiers de l’informatique en général, a même été créée en 2019 avec pour objectif d’en finir avec les codes du masculinisme dans l’univers de la tech et du jeu vidéo, à travers une pédagogie inspirée de l’école Montessori mettant en avant le féminisme. La compétition, pourtant la règle dans ce type d’établissement, y est absente et les salles de classe inexistantes. L’école tire d’ailleurs son nom d’Ada Lovelace, une informaticienne qui écrivit le tout premier code informatique »
    Un des premiers partis politique a imposé la parité (s’accompagne de mesure spécifique liée à un genre femme/fille visite d’entreprise,formation gratuite, …), ou aucune différence entre les sexes c’est EELV regardait ils sont à la pointe sur l’écriture et la culture Woke. Le féminisme a inventer une construction de société un modèle mentale en gros tous ce qui compose la société doit être composé de femme à 50 % dans cette réflexion la discrimination, misogyne, sexisme s’applique a un seul sexe or c’est un défaut de 40 ans car si l’homme et la femme serait considéré a identique par le féminisme le féminisme parité (sans oublier se qu’il y a autour n’existerait pas et le féminisme sans distinction d’un genre ne serait pas aussi prospère et la culture woke proche de 0.

  4. Je crois qu’il y a un petit souci avec le fameux discours de Martin Luther king ainsi « Je fais le rêve qu’un jour mes petits enfants vivront dans une nation où ils ne seront pas jugés pour leur caractère mais pour la couleur de leur peau. » ce n’est pas du tout la bonne traduction .

  5. Vous auriez pu titrer ironiquement que cette fois, le ver est vraiment dans le fruit.

    Car en arriver à voir un pubeux, dont le métier consiste tout de même à bien comprendre (qui a dit manipuler?) l’humain pour vendre voir créer des besoins de toute pièce, se faire ainsi avoir est quand même symptomatique des progrès du credo D&I: Le milieu de la com a toujours été cru, alors forcément même si on connaît son sujet et s’adapte, gare au passé et/ou au naturel.

    Mais il ne faut pas croire que tout ce bourrage de crâne ne touche que les managers via des stages de plus en plus débiles: Dans les grands groupes, tout le monde est contraint à perdre désormais facilement 1 semaine par an en cumulé avec des formations obligatoires (il y a aussi la corruption etc…) qui sont chaque année quasiment les mêmes: Comme le disait ironiquement un collègue en début de mois (elles sont dues fin septembre et comme elles emmerdent l’immense majorité, sont faites à la dernière limite avec les managers contraints à vous y pousser dès le début du moins avec une pression croissante), « heureusement que j’ai ce rappel tous les ans, sinon je me remettrais à courir après les petites filles »! Ce a quoi je lui ait rétorqué « malheureux, D&I devrait te faire ajouter les petits garçons »: Tu n’as donc rien compris, foutu gaulois réfractaire!

    Au final, il est vrai que ceux qui ont bénéficié d’une promotion D&I (ce qui ne change au final guère du « canapé », mais là il fallait au moins être bon à quelque chose… et concernait moins de monde) n’iront pas scier la branche.

    Et c’est partout pareil, avec un secteur bien en avance vu la nature de l’affaire: La politique a toujours plus été une affaire d’homme, ce n’est guère nouveau. Fatalement, vouloir pousser 50% de femmes ces 2 dernières décennies avec un vivier moins conséquent que les hommes a eu des conséquences très visibles: Certaines ont bien vu l’opportunité (100% des joueuses ont gagné, ce qui change du slogan de feu-FDJ) et on peut tous les jours constater qu’elles n’ont plus du tout le niveau: Point de Simone Veil, qui avait dû bouffer de la vache enragée pour arriver, de nos jours… Et dans un second temps, les hommes n’ont plus forcément envie de compter les cruches, achevant la médiocratie politique.

    Pour le côté politique de la stratégie, c’est donc AMHA déjà bien gâté. Par contre, le social, c’est fort logiquement pas gagné: Tomber à moins de 50% du corps électoral allant voter, c’est quand même une sacrée alerte. Alors quand on est (mal) élu on est certes en position de pousser (aussi fort que l’on est bête) les contraintes légales (comme l’entreprise le disciplinaire), mais allez expliquer à une bonne partie du sud de la France que dire « enculé » en guise de ponctuation peut désormais vous envoyer (faute de pouvoir vous renvoyer), sans mauvais jeu de mots, au trou?

    La suite promets d’être intéressante, à défaut d’être réjouissante.

  6. Le mouvement Woke est encore jeune, nous pouvons donc le tuer dans l’oeuf. Tant qu’il est encore temps…
    Pour Apple, la question était certainement vaut-il mieux se séparer d’un collaborateur maintenant ou risquer une protestation active par un millier ? Si je suis Tim Cook (ce que je ne suis pas, hélas pour mes finances), je n’hésite pas longtemps. Et je demande à mes RH de travailler dès maintenant à un process de sélection évitant de recruter des wokistes.
    Pour les autres entreprises, par définition moins grosses et moins médiatisées qu’Apple, les choses sont peut-être plus simples. Virer ces emmerdeurs un par un ou par petits groupes, sous des prétextes que les RH savent trouver (je le sais, je ne suis pas wokiste – je ne savais même pas ce que c’est il y a 6 mois – mais je me suis fait virer quelques fois pour des raisons très obscures…).

  7. Une analyse fine et pertinente, comme souvent, laquelle apporte plus de questions que de réponses :
    Quelle entreprise peut croître et perdurer avec en son sein une majorité d’employés « médiocres et carriéristes » ?
    Quelle société peut prospérer si la guerre de tous contre tous, en tous temps et en tous lieux, est la norme ?
    Remplacez la « lutte des classes » par la lutte des sexes, ainsi que la « dictature du prolétariat » par celle du communautarisme ; ajoutez une dose de « 1984 » (contrôle total de la société) et du « meilleur des mondes » (la sélection naturelle effectuée par les biotechnologies) est nous avons une bonne idée des « Lendemains qui chantent » qui nous attendent.
    Mais restons optimistes car toutes les idéologies, surtout les plus corrosives, portent en elle l’objet même de leur destruction : la facilité.
    Les médiocres prennent des décisions ineptes et les carriéristes les appliques sans discuter, avec le succès que l’on devine.
    Par conséquent, c’est avec tristesse qu’il ne nous reste plus qu’à attendre, mais cela risque d’être long, comme Lénine,  » L’éternel retour du concret » !

  8. Bonjour, il y a le même style de pression exercée sur les entreprises au sujet des produits qu’elles fabriquent ou distribuent (café, chocolat, bous, ameublement…) : il faut qu’elles cotisent dans des structures qui « sauvent » la planète pour que leurs produits accèdent au niveau responsable, durable, équitable… ce n’est ni plus ni moins que du racket, de l’extorsion de fonds.

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