L’innovation en France: un système en échec? Une autre logique est possible

L’institut Terra Nova vient de produire une note très intéressante sur le système d’innovation français. Ecrite par Nicolas von Bülow, associé fondateur du fond d’investissement Clipperton  Finance, la note dresse un triste constat de l’état de l’innovation en France en égrenant les statistiques déprimantes. Notre pays est en retard, et continue de perdre du terrain. Entre autres choses, la note souligne que les résultats de la politique industrielle française menée depuis de nombreuses années sont particulièrement pauvres. Elle observe que l’écosystème d’innovation est au cœur du déficit français mais conclut que toute intervention directe et brutale de l’Etat en la matière serait peine perdue, voire destructrice. Il faudrait sans doute passer le message à Arnaud Montebourg.

Sur la base de ce constat que tout le monde partagera hélas sans difficulté, la note fait plusieurs propositions intéressantes: renforcement de la recherche, développement du financement, stabilité juridique, suppression de droit, sinon de fait, des pôles de compétitivité, et enfin création d’un véritable « small business act » à la française, forçant l’ouverture de marché publics aux petites entreprises, peut-être plus controversée.

Ce qu’il y a de déprimant, c’est que cette note vient à la suite de nombreuses autres. Au fil des années, notes et rapports se succèdent, dressent grosso-modo le même constat alarmant, font des recommandations parfois intéressantes et rien ne change. La vraie question est donc la suivante: Pourquoi le système d’innovation français reste un échec malgré l’attention continue dont il est l’objet de la part de l’administration française? Une partie de la réponse se trouve peut-être dans la question-même: Plutôt que de se demander ce que peut faire l’Etat, ou comment il peut agir mieux, peut-être la note aurait-elle pu poser la question-même du rôle de ce dernier en se demandant en quoi l’Etat français est-il un obstacle à l’innovation. La note se révèle en effet frustrante au sens où son auteur ne semble pas tirer la conclusion logique de son diagnostic: Et si, au final, le problème de l’innovation française, c’était précisément l’Etat colbertiste et ses ambitions industrielles?

La note reste en effet complètement dans le paradigme économique français au sens où, malgré un constat sans appel d’échec de quarante années de politique industrielle française, elle continue à raisonner en termes de politique publique. Ainsi, l’un des principes retenus dans la note, celui de « concentrer autant de ressources que possible sur quelques régions, réseaux, institutions et plus généralement ‘systèmes’ de pointe. » est une scorie pompidolienne dont l’auteur a pourtant souligné l’échec au début de sa note. Certes, il reconnait avec raison que les interventions directes de l’Etat sont à éviter – il n’y a pas d’appel à une économie dirigée, c’est déjà ça-, mais comme ses prédécesseurs, il persiste à voir en l’Etat la solution au problème de l’innovation française – l’économie doit être guidée par un acteur supposé sage, l’Etat. Ainsi, la logique de base de la note consiste en une réflexion sur le rôle de l’Etat et de ses modes d’action. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il y a fort à parier, dès lors, que nous nous retrouvions au même point dans cinq ans.

On aurait au contraire souhaité, si la question de l’innovation française doit être posée, que soit plus évoqué le rôle de l’entrepreneuriat. Car s’il est une chose que montrent les exemples américain et allemand, cités à loisir par la note, c’est que le dynamisme économique d’un pays repose en grande partie sur une forte capacité entrepreneuriale, celle qui fait cruellement défaut à notre pays. Il y a 7 ans, j’écrivais: « La solution au manque d’innovation ne réside probablement pas dans une nouvelle approche technocratique, mais bien plutôt dans le développement d’une culture entrepreneuriale. » (ici) Je pense que c’est toujours vrai.

Un écosystème d’innovation ne se décrète pas, et il ne se construit pas par l’Etat, c’est même la leçon des échecs français dans le domaine, depuis le plan calcul aux pôles de compétitivité en passant par la pathétique agence française de l’innovation industrielle créée par Jacques Chirac et Jean-Louis Beffa, dont l’expérience a peut-être un peu vite été oubliée. En conséquence, la création d’un centre national de l’innovation recommandée par la note, même si l’auteur se défend de vouloir ajouter une nouvelle entité bureaucratique, est étonnante. Elle serait une erreur fondamentale. Elle ne servirait une nouvelle fois qu’à payer des chargés de mission qui multiplieraient les études inutiles, ajoutant au parasitisme étatique qui caractérise le système français d’innovation. Il existe suffisamment d’observatoires et de laboratoires de recherche pour tout savoir sur l’état de l’innovation en France. Ce n’est ni observer ni étudier ni guider ni diriger ni concentrer ni choisir qu’il faut faire. C’est laisser faire; c’est créer les conditions de marché pour inciter et permettre; c’est enlever les obstacles à l’éclosion et à la croissance.

La question n’est donc pas colbertiste – « Que peut faire l’Etat? » – mais schumpeterienne: Comment recréer une dynamique entrepreneuriale? Et dans cette logique schumpeterienne, c’est à encourager le neuf, quitte à faire mourir l’ancien, qu’il faut s’attacher. Ainsi, si l’Etat doit faire quelque chose, c’est libérer la voie aux petites entreprises. Par exemple, cesser de soutenir les grands groupes. Les grands groupes français par leur approche malthusienne et leur hostilité aux petites entreprises sont un des principaux obstacles à l’innovation française. Les ressources considérables consacrées à leur aide sont improductives et défavorisent les petites entreprises. Ils vont mal? Qu’ils meurent et laissent la place aux autres! L’Etat doit aussi supprimer les oligopoles et favoriser l’entrée de nouveaux concurrents sur les différents marchés. L’ouverture à une concurrence plus grande forcera les acteurs en place à innover plus et ouvrira la voie à de nouveaux « champions » prêt à affronter la concurrence internationale. L’exemple de Free, dans le domaine des télécoms, est significatif à cet égard. En somme, l’Etat doit lutter contre le capitalisme de copinage et encourager un vrai capitalisme entrepreneurial.

Mais ne nous y trompons pas: une grande partie du problème français est culturel. Peur de l’avenir, peur de l’étranger, obsession de la protection, recherche de la rente, nos compatriotes semblent pétrifiés par le monde qui vient, incapable d’essayer de la construire. Nous sommes un pays qui respecte plus un sous-préfet qu’un chef d’entreprise, qui trouve normal qu’un footballeur analphabète gagne 800.000 euros par mois pour taper droit dans un ballon mais crache sur un entrepreneur de province qui a réussi, et qui se gausse lorsqu’un ministre fraîchement nommé livre un industriel en difficulté à la vindicte publique. Nous sommes un pays qui a inscrit le principe de précaution dans sa constitution, décourageant explicitement la prise de risque. Et nous avons un problème d’innovation?

La note de Nicolas von Bülow le montre bien: Il n’y a pas de solution simple à l’échec du système français d’innovation. Mais un premier pas utile serait de cesser de poursuivre des chimères. Le colbertisme, y compris sous une forme modernisée, est l’une des principales.

Voir la note sur le site de Terra Nova ici. Voir également l’article de Nicolas von Bülow sur le Huffington Post.

Pour mémoire, voir mon billet sur la défunte Agence Française de l’Innovation Industrielle (AFII): Agence de l’innovation industrielle: une mauvaise solution à un vrai problème?

23 réflexions au sujet de « L’innovation en France: un système en échec? Une autre logique est possible »

  1. Moi qui m’entendais dire récemment dans un contexte professionnel nouveau et français après une 10aine d’année à l’étranger que l’on avait en France même réussi à institutionnaliser l’innovation!!! je suis donc ravie de vous lire et quant à ceux qui me taxent de cynisme…je leur répondrais que je ne serai peut-être déjà plus là à l’heure du tragique constat que beaucoup refusent d’entamer… Il y a des talents partout et à tous les échelons des barrières. Le paternalisme c’est la France sauf que le paternalisme ce n’est pas l’avenir…

  2. Bonjour,

    Je vous remercie pour cet article et vos commentaires.

    Une réflexion me vient à l’esprit… La nature ayant horreur du vide, il me semble quelque fois que l’Etat n’est pas complètement responsable du poids et de l’espace qu’il occupe dans ce système. Certes, il en devient bloquant, mais il me semble que si les entreprises « s’accaparaient » cet espace, il ne comblerait pas le vide … ?

    En tant que Designer et Docteur en éco-conception, dans mon agence de design, après 12 ans d’expérience professionnelle, j’ai plutôt l’impression de « faire faire de l’innovation » aux entreprises, dans le sens ou je tente de les faire « accoucher au forcep »!

    Elles choisissent, naturellement, parmi les solutions proposées, toujours la plus sécurisante, la moins innovante, et celle qui la positionnera toujours dans le courant « main stream »… Ce constat est d’autant plus vrai que l’entreprise est grande, et puissante. A l’heure ou nous devons nous poser la question de nos modèles économiques et de ce que veut dire la notion de développement en 2012, j’ai la sensation que la résistance au changement est particulièrement forte chez les décisionnaires privés ?!

    Je pense qu’une entreprise désireuse d’innover peut le faire, et il faut arrêter de se cacher derrière une raison « d’état » (la fameuse dualité bourreau vs victime) pour s’excuser de ne pas faire. La preuve certaines entreprises innovent et créent de l’emploi. Nous expérimentons depuis 3 ans différents modèles pour requestionner le modèle économique de notre agence de design. A titre d’exemple, deux actions ont émergées :
    – Nous faisons office de banque en proposant d’étaler l’investissement sur 1 an.
    – Pour les PMI-PME en difficultés ou ne pouvant pas investir dans le design et l’environnement, nous proposons de nous faire payer en part de capital et de participer à la stratégie de l’entreprise : design management, design d’identité, design de service et de produits, et ecodesign au programme !
    – Pour notre agence, nous développons des produits éco-innovants, que nous commercialisons sous une marque qui nous appartient, et dont l’ensemble des employés sont détenteurs.

    Nous nous heurtons à des contraintes concrètes telles que, à titre d’exemple,
    – L’incompréhension des banques des modèles, de notre apport aux PMI-PME, ou le risque bien trop grand qui pourrait mettre en danger leur croissance. Et ce malgré une croissance impressionnante en temps de crise au sein des entreprises que nous accompagnons.
    – L’impossibilité pour une agende de design de bénéficier du Crédit Impôt Recherche, à la différence des Bureaux d’Études traditionnels. Globalement, l’innovation est technologique ou ne l’est pas. Ce qui signifie que les aides à l’innovation sont à destination des entreprises développant uniquement de nouvelles technologies. Quand on voit la capacité des pays comme la Chine sur le terrain technologique, je ne suis pas sur que stratégiquement il faille « mettre tous nos oeufs » dans ce panier. 😉
    – La concurrence déloyale d’un ensemble de couches d’organismes en tout genre, financés pour faire faire de l’innovation, mais désireux (ou obligés) d’avoir des fonds propres, et qui pratiquent des prix sur lesquels nous ne pouvons nous aligner (pour un conseil ou un accompagnement qui décrédibilise notre champ d’action).

    C’était une longue contribution … désolé !

    1. Bonjour
      Merci de votre contribution et ne vous excusez pas de sa longueur étant donné sa qualité. Je suis d’accord avec vos observations. La nature a effectivement horreur du vide, et c’est à nous de remplir ces vides, sinon l’Etat s’en chargera. Or il a beaucoup à faire dans plein de domaines.
      Merci

  3. Je partage dans les grandes lignes l’avis de l’article . Le problème est fondamentalement culturel mais la France est « l’exception culturelle ». En même temps ça ne marche pas et ça marche quand même.
    L’éducation par ex. : nous produisons de plus en plus d’illétrés et en même temps le système arrive quand même à continuer à produire ingénieurs et chercheurs au meilleur niveau mondial.
    Les grandes entreprises françaises : elles paralysent l’innovation sans doute à cause du capitalisme de copinage et de rapport pervers avec l’Etat et en même temps la France reste capable de produire un avion militaire au top presque en interne , ce qui demande pas mal de maitrise technologique je suppose et pourtant on peut difficilement faire moins entrepreneurial que l’industrie de l’armement.
    J’ai l’impression que certains pays ont déjà baissé les bras, que d’autres émergent, que la France a encore des atouts et qu’il ne manque que … Quoi ?
    Mais peut être ai-je tort : ce n’est qu’une façade avec quelques belles pierres et tout va s’écrouler d’un coup ?
    Cette ambiguïté est énervante, on en viendrait presque à espérer un bon coup de pied au cul façon Grèce !

    1. Bien vu; j’aime l’exemple de l’avion. Oui, nous sommes souvent au meilleur niveau technologique. mais on en a vendu combien de ces avions? ZERO. Nous sommes assez bons en amont, nous savons assez bien faire beaucoup avec peu, mais nous sommes moins bon en aval, c’est pour cela que j’ai indiqué que, selon moi, il fallait moins parler d’innovation – qu’en France on associe souvent à un grand projet industriel, TGV ou Airbus – et plus d’entrepreneuriat, création de valeur et changement social.
      Merci

  4. L’article de Philippe Silberzahn est très éclairant, étant utile de rappeler que les destructions créatrices, de sociétés ou de produits sont parfois vertueuses.
    La difficulté est que l’on ne peut réformer une ou des société(s) qui ont peur. Rassurer et former les collaborateurs qui vont perdre un emploi est une dynamique extraordinaire que j’ai beaucoup pratiquée. Dans l’industrie, on parvient (mon ex Valeo) a former des gens en 18 mois et bien moins sur de nouvelles missions.En France nous réformons à la vitesse des escargots : Exemle : la Banque de France : 13 000 employés en 2002, avec l’arrivée de l’Euro, elle a perdu 80 % de ses missions, dès lors on peut s’étonner d’y trouver encore 13 000 employés 10 ans plus tard. Il y a encore trop de rats dans le grenier comme me disait encore il y à quelques jours un entrepreneur émérite.

  5. Nous avons bien entendu François Hollande affirmer face à l’Allemagne, que le projet européen ne pouvait pas être fait que de rigueur. Il fallait parler de développement, de croissance. Les mesures de création de milliers d’emplois dans la fonction publique sont une très bonne idée. Je sais que ce n’est pas l’avis de beaucoup d’amis entrepreneurs. Mais je pense que ces emplois doivent être affectés à des endroits où le service public est mal rendu, pénalisant le bon fonctionnement de notre société, et il n’en manque pas : justice, hopitaux, enseignement, police, infrastructures.
    Mais, en associant les chefs d’entreprises eux-mêmes, en choisissant peut-être ceux qui, comme Patrick Robin, ont démontré leur préoccupation sociale, on pourrait booster certains secteurs stratégiques en évitant la distorsion de concurrence.
    Mais surtout, il faut que le gouvernement mise à fond sur les créateurs d’entreprises innovantes. Il faut créer partout des points de contacts avec eux, sur tout le territoire, un vaste mouvement de collaboration. Repenser les règles de notre vieux pays, non pas pour accepter la précarité, mais pour lui donner de la fluidité qui est la clé de la concurrence mondiale.
    Identifions ensemble tous les freins, tous les blocages et imaginons, ensemble, les moyens de les faire sauter.
    Soyons prêts, avec les partenaires sociaux ouverts à cette démarche, à réinventer de nouvelles règles, avec une idée : les collaborateurs ne doivent pas être la variable d’ajustement de cette nouvelle politique. Ils doivent y être associés. C’est ce qui fera notre avantage concurrentiel.
    Repensons par exemple la participation. La quasi-taxe actuelle est inefficace car détournée par une nouvelle couche de techno-structure.
    Essayons de travaille en finesse, en pensant des mesures spécifiques et non plus de grandes règles générales qui produisent des aberrations et finissent par détruire l’intérêt du projet d’origine.
    Il faut aussi repenser les rapports sociaux, sortir des antagonismes hérités puis transmis. Il faut instaurer un dialogue constructif facteur d’engagement des équipes et de dynamique pour nos organisations.
    On peut croire que cela réponde aux aspirations profondes tant de patrons que de collaborateurs. Cela pourrait même aboutir à un nouveau modèle social à la française que beaucoup pourraient nous envier.
    Gageons qu’enfin, les entrepreneurs trouveraient leur vraie place au sein de cette société débloquée.

    1. D’accord dans le principe, mais penser que nous nous en sortirons en recrutant de nouveaux fonctionnaires est une mauvaise idée. Ce n’est pas mieux d’Etat qu’il nous faut, mais simplement moins d’Etat afin qu’il se concentre sur ses vrais domaines légitimes, ceux que vous citez: police, justice, éducation de base, infrastructures, etc où il y a tant à faire.

  6. Bonnet blanc et blanc bonnet que tout cela. Ce n’est pas une « autre logique » qui est appelée de vos vœux mais la même, celle fondée sur le mythe de la croissance infinie et de la primauté de l’emploi sur le chômage. Mais ce monde là est terminé.

    Cela dit, ça n’empêche pas d’innover, bien au contraire. Mais pour quoi faire ? On sait depuis longtemps fabriquer des ampoules qui durent un siècle, des habits qui ne s’usent pas si vite, des appareils ménagers qui fonctionnent des années. Alors avant d’innover, si on commençait par pénaliser l’obsolescence programmée ?

    Enfin, soutenir la liberté nécessaire à toute recherche innovante — car ce n’est pas en cherchant à améliorer la bougie qu’on a inventé l’ampoule — devra passer par la mise en place d’un revenu de base universel. La Suisse vient de démarrer une campagne qui se terminera par un référendum sur la question en 2013. La modification que cela entraînerait dans les rapports patrons/employés serait extrêmement bénéfique pour les petites entreprises qui s’appuient davantage sur une collaboration égalitaire, par rapport aux grands groupes qui reposent sur une sélection longue et rigoureuse des plus dociles (ceux qui ont la culture du groupe avant même d’y entrer, en français on dit aussi « fanatique » pour qualifier ce genre d’individu) afin de faire croire que la hiérarchie n’existe pas.

    Il y a des moments dans l’histoire où l’on ne peut plus utiliser les vieux pots pour faire la meilleure soupe, ne croyez-vous pas ?

    1. L’innovation ce n’est pas juste faire plus de la même chose. Il y a beaucoup d’innovation inutile. Mais l’innovation c’est aussi régler de manière fondamentale certains de nos principaux problèmes: énergie, etc. quant au revenu de base universel, je ne vois pas bien le rapport, excusez-moi…

  7. hm… j’aime votre optimisme! vous mettez avec la suggestion schumpeterienne le doigt la ou ca fait mal, autrement dit dans la spirale nefaste du « blocage culturel ». la demarche schumpeterienne n’est plus valide de nos jours en elle meme car on est mondialisés. cependant elle est strict necessaire, avec d’autres, pour créer les ecosystemes locaux necessaires de nos jours pour innover (open innovation deja fumé par le Total Innovation management de Xu?!).
    la seule chose qui m’inquiete est que d’apres von Hipel (dans le cours que j’ai eu l’honneur de suivre) « the only lock-in empeaching you to react is the cultural one ». Il m’avait suggeré dans la pause deux options « change all the rules » ou « provoque on cultural basis »! on sait ce qu’il nous reste a faire car les rgeles ne vont pas changer et croire le contraire c’est etre utopiste?!
    bonne journee

    1. Von Hippel est intéressant dans la mesure où il montre bien la puissance de l’individu dans le processus innovant. Je trouve qu’il apporte une bouffée d’air frais sur la question.

  8. merci pour cet article.

    Voici une proposition qui s’ajoute aux précédentes: s’appuyer sur le succès de l’auto-entreprise, pour créer des auto-entreprises innovantes. Il faudrait modifier la loi pour permettre à l’auto entrepreneur innovant d’être assuré de la propriété intellectuelle de son travail… ce qui va bien sur à l’encontre des intérêts de son employeur au moment où il démarre.
    Si en plus ces auto-entrepreneurs peuvent souper aux subventions de R&D, cela pourrait même justifier ces dernières à vos yeux 🙂

  9. Votre article est parfaitement pertinent mais tout à fait utopiste.

    Par son interventionnisme tout à azimuth, l’état providence a vider de sa substance toute démarche entrepreneuriale. Démarche effectivement en exact sens inverse d’un état colbertiste.

    Croire un instant que la technocratie francaise, son mode fonctionnariale à outrance, sa folide des grandeurs dans le financement publique dispendieux, pourrait admettre un tant soit peu liberté, confiance et autonomie à un mode entrepreneuriale, c’est être totalement irréaliste.

    Jamais l’Etat francais reniera ses propres fondements mêmes.

    Et pourquoi pas tant que vous y êtes laisser un entrepreneur audacieux inventait le nouveau apple en France…
    Laissant l’Etat et sa cohorte de technocrates « saint-simonistes » sans plus aucune utilité !

    Du délirium mental d’y croire.

    L’entrepreneuriat est condamner en France à l’esclavage. Un esclave n’innove pas. Il exécute, se soumets, et finit par mourir dans l’indifférence générale. Laissant les autres esclaves satisfaits de leur sort d’avoir encore quelques soupirs de vie.

    Reste à attendre la fin de l’esclavage. Toujours comme nous le témoigne l’histoire, abolit par les nations étrangères : merci les « brics » !

    Une utopie en chasse une autre.

  10. je suis en accord sur le contenu de l’article; avec une « grosse » réserve sur la référence a Schumpeter. je parle du principe de la destruction créatrice en l’ocurrence; l’innovation doit aussi se poser la question du responsable et du durable, tout en restant fortement créatrice de valeur.
    cordialement

    1. La destruction créatrice de Schumpeter porte sur les firmes plus que sur les produits, même si les deux sont liés par implication. Cela n’empêche pas de se poser la question du développement durable.

Laisser un commentaire