La baisse des prix, c’est bon pour l’emploi: Merci Free Telecom

Ainsi donc nous avons eu le privilège de voir une large partie de la classe politique et journalistique française ces dernières semaines venir nous expliquer que… plus cher, c’est mieux que moins cher. Je veux bien sûr parler du lancement de Free Mobile. J’ai essayé de montrer, dans un billet précédent, que moins cher, c’était au contraire mieux que plus cher. Ne riez pas: le simple fait d’avoir à le faire montre où nous en sommes aujourd’hui… Dans ce billet, j’expliquais que la baisse des prix, c’est bien de l’innovation et que surtout, la baisse des prix a un impact social essentiel en rendant accessibles produits et services au plus grand nombre. A la suite de l’économiste Schumpeter, j’ajoutais que selon moi, la mise de l’innovation au service de la baisse continue des prix des biens et services est même la caractéristique essentielle du capitalisme. Un point que je n’ai pas abordé, et qui a pourtant été largement mis en avant lors du lancement de Free, est la question de la destruction d’emplois qui résulterait du développement du low cost.

Ainsi, les opérateurs mobiles français ont laissé entendre que si Free réussit, ils devraient licencier, et leur argument a rapidement été repris dans la presse, y compris par le PDG de France Télécom Stéphane Richard dans son audition à l’Assemblée. En ces temps de chômage de masse, c’est un argument auquel il convient de prêter attention. Mais là encore, comme l’argument « plus cher, c’est mieux que moins cher », l’argument « low-cost = licenciements » est un sophisme qu’il faut dénoncer.

Prenons deux opérateurs. L’opérateur A vous offre un abonnement à 30 euros par mois. Un opérateur B arrive et vous offre le même abonnement pour 20 euros. B peut offrir un tel prix grâce à sa productivité supérieure, c’est à dire qu’il gagne sa vie avec un tel tarif, nous ne sommes donc pas dans un cas de dumping ou de vente à perte. Grâce à son tarif, B rencontre un succès important, et A perd des clients. Du coup il licencie, et toutes les bonnes âmes accusent B de vampirisme social.

Quels sont les effets économiques de l’entrée de B sur le marché? D’abord, la baisse des prix: les nouveaux abonnés de B économisent désormais 10 euros par mois sur leurs communications téléphoniques. Ces 10 euros, ils peuvent désormais les consacrer à acheter autre chose (ou à les économiser pour acheter autre chose plus tard). Leur consommation est donc redirigée vers d’autres biens et services au plus grand plaisir des producteurs de ceux-ci: vendeurs de crèmes glacées, livres, salles des cinémas, etc. L’entrée de B a donc pour effet d’augmenter les ventes d’autres secteurs de l’économie. Si les 10 euros économisés sont placés sur un compte d’épargne, ils deviendront disponibles pour être prêtés à une entreprise pour se développer ou à un particulier pour construire une maison, ce qui en retour entraînera une augmentation des ventes des secteurs concernés.

Oui mais, dira-t-on, ceci se fait au détriment de l’emploi, car l’opérateur A doit licencier. A cela on peut répondre non pour deux raisons: d’une part parce que l’augmentation des ventes dans les autres secteurs, toutes choses égales par ailleurs, aura un effet bénéfique sur l’emploi. Si plus de gens vont au cinéma grâce à l’argent qu’ils économisent sur leurs communications téléphoniques, les salles de cinéma, et leur secteur du cinéma en général par effet induit, auront probablement besoin de plus de bras. D’autre part, on imagine bien que l’opérateur B ne fonctionne pas sans employés. En l’occurence, Free en a environ 840. Si son offre se développe encore, B devra embaucher de nouveaux employés, sans doute certains viendront de l’opérateur A désormais en perte de vitesse. Enfin, ce développement induira une demande accrue de la part de B vis à vis de ses fournisseurs, qui se développeront en conséquence. Par exemple, B aura besoin de bureaux plus grands, qu’il faudra louer, et de faire nettoyer ces locaux, ce qu’il faudra rétribuer et qui fournira du travail aux sociétés de nettoyage. Ainsi, s’il y a perte d’emploi à court terme en considérant simplement l’effet sur l’opérateur A, il y a création d’emploi à plus long terme en considérant l’ensemble des effets sur l’économie.

En conclusion, la baisse des prix est bonne pour le consommateur, qui paie moins cher un produit donné et peut donc acheter plus d’autres produits, et pour l’emploi par l’effet induit de ce transfert de ressources supplémentaires. On ne peut bien sûr pas être insensible au drame que représente la perte d’emplois d’une entreprise, mais cela ne peut en aucun cas être une raison d’empêcher l’inévitable baisse des prix résultant de l’innovation.

Le vrai risque est-il alors, comme le déclarait Stéphane Richard, « que tous les opérateurs deviennent low cost, ce qui veut dire moins d’investissements, moins de services, moins d’emplois »? Sans parler du sophisme qu’il répète, que Stéphane Richard se rassure. Il n’y a aucune chance que cela arrive, c’est un faux argument: l’un des acquis de base de la stratégie d’entreprise est que chacun trouve un modèle d’affaire original, différent des concurrents. Le low cost en est un, la valeur ajoutée en est un autre. Deux entreprises avec des modèles différents peuvent parfaitement prospérer. Si Orange propose une offre à un prix supérieur à celui de Free, mais que ce prix correspond à une valeur ajoutée supérieure, l’offre peut parfaitement être très rentable. Par exemple, Orange peut offrir une assistance efficace – ce n’est pas le point fort de Free – ou plus d’options, des téléphones subventionnés, etc. A charge pour Orange de convaincre ses clients que les services offerts méritent le prix demandé. Il en va de même que sur le marché automobile: les constructeurs BMW et Renault peuvent tous deux fort bien gagner leur vie, avec des approches très différentes. Nul doute que l’arrivée de Free tirera les prix vers le bas, au grand bénéfice des consommateurs, mais cela n’empêchera pas une dynamisation du marché avec le développement d’offres très différenciées auxquelles différents consommateurs seront sensibles selon leurs goûts, leurs contraintes et leurs besoins, et auxquelles répondront des opérateurs performants. C’est sans doute cela qui terrifie l’oligopole historique.

Note: le lecteur averti aura remarqué que je reprends beaucoup des raisonnements de Frédéric Bastiat, dont la lecture des Sophismes économiques s’avère plus nécessaires que jamais. On ne saurait trop la recommander. Frédéric reviens, ils sont devenus fous! (ou plutôt ils le sont encore, 160 ans après)

Mise à jour mars 2012: Free a annoncé avoir recruté 1.500 personnes l’année dernière.

Voir mon billet précédent; Le low-cost, c’est le coeur du capitalisme. Voir également ma réponse à Thierry Breton qui reproche à Free de menacer l’innovation dans les télécoms.

28 réflexions au sujet de « La baisse des prix, c’est bon pour l’emploi: Merci Free Telecom »

  1. Emmanuel,
    reprenez l’argumentation de l’auteur avec l’offre à 0 euro et vous verrez c ‘est drôle.
    Après vos interprétations sur mon commentaire n’engagent que vous !

    1. Admettons : « L’opérateur A vous offre un abonnement à 30 euros par mois. Un opérateur B arrive et vous offre le même abonnement pour 0 euros. B peut offrir un tel prix grâce à sa productivité supérieure, c’est à dire qu’il gagne sa vie avec un tel tarif, nous ne sommes donc pas dans un cas de dumping ou de vente à perte »

      Ou est le coté « drôle » ? Vous n’avez donc jamais lu un journal « gratuit »

    1. Je pense qu’il ne vous à pas échappé qu’il n’existe pas d’offre a 0€ : il existe une offre ADSL Free avec petit forfait mobile inclus. Ce qui est très différent.

      Par ailleurs, il est amusant de voir que l’on raille une offre a « 0€ ». Faut-il interdire toute société qui accepterai de ne pas faire payer directement contre ses services ? Donc on interdit google par exemple, puisqu’il empêche les services de recherche payant d’exister ?

  2. Une question naive de la part de quelqu’un qui vient plutôt des sciences de l’ingénieur que de l’économie : la discussion montre que l’on peut faire tous les raisonnements possibles. Compte tenu de tous les effets imbriqués les uns dans les autres, la question des 10 € est complexe. Le raisonnement a-t-il un sens tant qu’il n’y a pas une quantification ? N’existe-t-il pas des modèles numériques qui permettent de faire des simulations de l’ensemble des ces effets supposés ?

    1. Bonjour
      Merci de votre question – pas si naïve que ça en fait: je ne partage toutefois pas votre sentiment qu’on peut faire tous les raisonnements possibles. Au contraire. Ce que Bastiat nous enseigne, c’est que l’économie peut être simple dans ses principes. L’Economie contemporaine, avec ses modèles, a au contraire précisément réussi à démontrer n’importe quoi en complexifiant une réalité incomprise. Bastiat représente un courant d’économie plus littéraire – non pas au sens d’une rigueur moindre, mais au sens d’un soucis de l’explication et du principe de réalité sans équation abstraite. C’est l’un des rares économistes facilement lisibles

      PhS.

  3. A titre personnel, je me pose souvent la question de l’équilibre des « masses » entre un transfert de dépenses des ménages de 10 euros dans le Service vers un achat issu de l’importation hors Europe.
    10 euros = 10 euros ?

    1. Merci de votre commentaire. Je pense que la question n’est pas où vont les 10 euros, mais quel circuit est plus productif que l’autre. C’est le sophisme de la vitre cassée. On peut casser une vitre et se satisfaire de voir que cela donne du travail aux vitriers (ce que l’on voit) mais l’argent ainsi dépensé aurait été plus utile ailleurs (ce que l’on ne voit pas). Il peut être dans notre intérêt d’acheter un t-shirt en Chine si l’argent économisé est mieux utilisé. Allons-même plus loin: si une entreprise achète un ordinateur chinois 400€ plutôt qu’un ordinateur français à 800€, elle économise 400€, qu’elle peut investir pour devenir plus productive et ainsi mieux lutter contre la concurrence chinoise.

  4. Autant je ne m’aventurerai pas à entrer dans le débat Free – « opérateur historique » autant je souhaite apporter ma pierre sur le sujet des délocalisations en Chine … un low cost qui n’est que bas salaires et monnaie manipulée. Le raisonnement de la compétitivité ne tient que si les monnaies s’équilibrent librement, ce qui est très loin d’être le cas … quiconque est allé en Chine saura dire combien il coûte de se nourrir, de se vêtir, et saura aussi ce que cela signifie pour les employés des secteurs de l’économie concernés … Il y a des (nombreuses) fois où la libre concurrence est fortement biaisée par les politiques ! Je l’ai personnellement vécu en Argentine fin 2001 et je vois resurgir ce spectre avec effroi aujourd’hui en Europe, avec une guerre des monnaies qui ne dit qu’à moitié son nom, et où l’Europe est sans conteste la grande perdante. Tant que la Chine ne jouera pas le jeu de l’économie ouverte il ne saurait y avoir de raisonnement économique « dépolitisé » … J’espère de tout coeur que nous (l’Europe) saurons dévaluer l’Euro pour arrêter l’hémorragie (ou alors remettre en place une taxation appropriée – à ce titre l’augmentation de TVA me parait excellente) et aussi nous aligner sur le rythme de travail de nos concurrents (les 35hrs sont quand même une connerie monumentale !) … la théorie veut que les revendications sociales y pourvoiront tôt ou tard en Chine et aligneront le coût du travail … j’aimerais autant que çà se passe avant que mes enfants ne doivent s’aligner sur les conditions de travail chinoises !
    Bien à vous,

  5. Au-delà de toutes ces considérations théoriques et techniques autour de la création de valeur et de la répartition des ressources, rappelons également que les 3 opérateurs en place ont été condamnés conjointement pour entente illicite sur le marché.

    Pascal, vous parlez de « conscience sociale du consommateur » en semblant l’opposer au basculement des utilisateurs d’un service vers un autre.
    Il se trouve en fait qu’au-delà des enjeux économiques, un grand nombre d’abonnés décide de changer d’opérateur par principe, clairement conscient d’avoir été abusé par leur fournisseur « historique ».

    La conscience sociale n’implique clairement pas de s’orienter vers le produit/service le plus onéreux, bien au contraire. La Twingo pollue tellement moins que le Range Rover ! Et Free n’est peut être pas moins « sociale » qu’Orange, quoique nous en dise Monsieur Richard.

  6. Bonjour
    Intéressant votre théorie mais néanmoins sur le low cost pour plusieurs raisons :
    Le low cost fonctionne c est à dire permet de créer de la valeur sur des marchés de masse, or les tissus industriels sont souvent constitués de petites PME très éloignées de cette logique, donc c est mortel pour elle
    Le low cost limite l innovation : seul le prix compte, la recherche est la première charge non opérationnelle supprimée
    Un autre effet est l absence totale de conscience « sociale » des consommateurs sur ce que cache le low cost : les prix de revient bas, donc des salaires bas…. on veut gagner beaucoup, travailler peu et acheter pas cher : élevons la conscience sociale des gens c est cela le vrai développement durable, des biens que l on renouvelle moins souvent et qui peuvent être plus chers à l achat mais plus économiques sur la durée : oui au service low cost non a l industrie low cost !
    Pascal RISSER

    1. Je pense qu’il y a la une confusion « low-cost » et « low-marge ».

      Le « low marge » ça consiste a produire le même produit moins cher, en rognant a tous les niveaux, un peu sur le salaire, un peu sur la qualité, etc…

      Et ça, c’est a combattre, parce que ce n’est pas viable a moyen terme (pressions sur les employés, les fournisseurs, etc…).

      Mais le low cost, tel que le pratique free, c’est proposer un service moins étendu (pas de boutiques, pas de téléphone de pret, etc…) pour ceux qui ont juste besoin de téléphoner. Cela leur revient moins cher a produire, mais ils conservent leur marge.

      Quand a accuser Free de limiter l’innovation, alors qu’il tire vers le haut le marché de l’ADSL depuis des années, ce n’est pas réaliste.

      Pour ce qui concerne la « conscience sociale », il serait temps en effet que l’industrie mise la dessus. Plutôt que d’essayer de suivre les prix de Electroménager chinois, pourquoi ne pas sortir du « made in France », basique, d’un prix « correct », mais super robuste, et garanti 10 ans ? (histoire de se distinguer du made in Germany, plus évolué voire luxueux, mais moyennement robuste).

      Il suffit en fait d’oser se distinguer.

    2. Merci de votre commentaire. Une précision: il est faux de dire que le low cost limite l’innovation. Comme je l’ai indiqué dans mon post précédent, il faut BEAUCOUP d’innovation pour faire du low cost rentable. Qui osera dire que Free n’est pas innovant quand on en connait un peu l’histoire? Et la Freebox c’est quoi si ce n’est pas de l’innovation? Qui se souvient du choc lors de l’entrée de Free sur le marché ADSL? Exactement comme aujourd’hui! Free n’a pu à l’époque casser les prix que parce qu’ils avaient énormément innové et investi dans leur réseau propre, asséchant sur place les opérateurs tels que AOL.
      Bien à vous
      Ph S.

  7. Il est amusant qu’on doive en appeler à Bastiat pour défendre de Free. Outre le modèle de prix, l’entreprise Free semble elle même construite autour des idées de Bastiat. Je pense en particulier à la logique d’éviter toute mise en place de barrières artificielles.

    Typiquement, c’est ce qui fait que les téléphones free sont vendus non verrouillés (et non subventionnés), mais aussi que les box free sont très « ouvertes », car utilisant la plupart du temps des technologies « libres ». C’est ce dernier point qui explique une très forte appropriation de la marque chez les technophiles.

    J’oserai dire que la l’innovation chez free est une mise en oeuvre d’un certain « libéralisme technologique ». Ils n’ont probablement pas choisi leur nom par hasard.

  8. 1. Je ne vois pas le rapport avec les « 170 ans ». Cela tendrait a supposer que nous pouvons faire fi de nos retours d’expérience, ce qui me semble pour le moins inopportun (quoique? puisqu’après Bagdad 1 nous avons eu Bagdad 2)

    2. J’imagine que vous conviendrez que le modèle capitaliste qui nous pousse à la consommation et in fine à notre malheur (quelle joie d’avoir accès à internet sur un portable et surtout quelle nouvelle addiction surtout pour ceux qui n’y ont pas accès!) nous mène à notre perte.

    Cordialement,

  9. je pense qu’il est temps que vous lisiez ‘La stratégie du choc » pour ouvrir les yeux sur notre bon système capitaliste ou plutôt sur l’école de Chicago !
    Le modèle s’essouffle et arrive en fin de vie, heureusement pour nous tous.

    1. Yep – un gars appelé… ah oui, Karl Marx, avait déjà écrit un super bouquin pour dire cela il y a… hum… 170 ans. Comme si notre système se ramenait à l’Ecole de Chicago…

  10. Absolument d’accord avec votre analyse. J’ajouterai qu’une partie des 10€ économisés seront investis dans d’autres produits ou services plus « exportateurs ». On peut imaginer par exemple qu’ils servent à acheter des applications mobiles françaises (si si, ça existe) ce qui permettra à leurs éditeurs de se développer à l’international, de générer du chiffre d’affaires et de créer de nouveaux emplois d’avenir.

  11. Alors le raisonnement sur : si c’est 10 € moins cher, les consommateurs le dépenseront ailleurs et ce sera bon pour l’économie est « en surface seulement » logique. En effet , je n’ai encore vu personne (à part Gainsbourg, il y a longtemps) bruler des billets de banque. Tout argent se trouvant dans le circuit économique « tourne ». Les 10 € de plus dépensé chez un concurrent plus cher seront eux-mêmes utilisés pour payer des salaires , des fournisseurs ou passeront par les poches des actionnaires qui eux-mêmes dépenseront, économiseront etc…et on peut alors reprendre votre argumentation.
    La vraie question est donc qui se trouve sur le circuit et peut ainsi profiter du flux.

    1. Ah c’est bien, il y a au moins un qui suit… Bonne question en effet. Il me faut ici faire appel à nouveau à Frédéric Bastiat et son sophisme de la vitre cassée. L’idée ici est de dire que 10€ chez l’opérateur historique A sont moins productifs que 10€ mis ailleurs dans l’économie. En effet, l’incapacité de l’opérateur A à offrir de manière rentable les tarifs de B résulte de sa productivité inférieure. Dit autrement, A gaspille ses ressources (donc les ressources en général) en les utilisant de manière inefficace, tandis que B est plus efficace.

      Wikipedia: Sophisme de la vitre cassée

      La vraie question est donc de savoir quel circuit tire mieux parti des 10€.

      Bien à vous
      PhS.

      1. Je partage l’opinion que c’est le circuit créé par B qui tire le mieux parti des 10€.
        Quand on empêche un mal (ici, le licenciement) en créant des barrières, il est fort possible qu’en réalité on crée un mal plus grand au niveau général, en maintenant en quelque sorte un système artificiel de cassage de vitres.
        La protection protège-t-elle toujours, ou dessert-elle parfois? C’est une question que je me suis posée en comparant notamment les lois françaises avec celles d’autres pays sur des matières aussi diverses que l’emploi, la location de logement ou la propriété industrielle…

      2. Je ne veux pas défendre les opérateurs historiques ;-), C’est le raisonnement qui m’intéresse, pour le plaisir de la discussion.

        Si je remplace les télécoms par les Tshirt, un fabriqué en France à 20 € et un fabriqué en Chine à 10 € , j’obtiens :

        Le plus cher gaspille des ressources en les utilisant de manière inefficace.
        L’incapacité des fabricants français à offrir de manière rentable les tarifs du fabricant chinois résultent de leur productivité inférieure .
        Les entreprises françaises perdent des clients et toutes les bonnes âmes accusent les entreprises chinoises de vampirisme social.

        Intéressant !

      3. Les fabricants français ont un coût de main-d’oeuvre supérieur, donc il ne faut pas se battre sur les coûts, en tout cas pas les coûts directs. Une autre stratégie, basée sur la différentiation, est nécessaire. L’argent que nous économisons sur le bien A que nous achetons au Chinois nous permet d’investir pour produire un bien B différencié.

      4. « L’incapacité des fabricants français à offrir de manière rentable les tarifs du fabricant chinois résultent de leur productivité inférieure . »

        C’est précisément l’idée de Bastiat : ne pas opposer de frontière artificielle. Cela revient a dire :
        * Si les chinois sont capables de produire à 10€ et pas nous, alors autant aller acheter chez eux, plutot que s’acharner a les produire ici
        * Et de notre coté, utilisons notre force de travail libérée de la fabrication de T-Shirts pour mettre sur le marché des biens concurrentiels (qui intéresseront potentiellement les chinois)

        Une piste serait par exemple d’utiliser une main d’oeuvre plus qualifiée pour fabriquer des T-Shirts plus complexes (auto-refrigerants, anti UV, etc…). Ou alors de quitter le marché des T-shirts pour faire autre chose.

        L’idée double c’est :
        * il faut continuellement innover, pour rester concurrentiels
        * il faut des produits adaptés au marché, et pas articifiellement tenter d’adapter le marche aux produits

Laisser un commentaire