Fabriquer le futur: entretien avec Eric Seuillet

Nous avons rencontré Eric Seuillet, auteur de "Fabriquer le futur", avec Pierre Musso et Laurent Ponthou.

IT: Qui êtes-vous ?
ES: J’ai créé et j’anime E-Mergences : il s’agit d’une société de conseil en prospective appliquée, dont l’originalité est de fonctionner en réseau. La vocation d’E-Mergences est définie dans son slogan "La Fabrique du futur": il s’agit d’aider les entreprises à imaginer et créer les produits et services de demain. Grâce aux ressources de notre réseau, nous sommes capables de "coacher" nos clients en apportant méthode, cohérence et expertise tout au long du processus complexe qui est celui de l’innovation de rupture.

IT: Quel est le propos du livre ?
ES: Le propos de base du livre est résumé dans son titre et dans son sous-titre : "Fabriquer le futur" renvoie à l’idée que l’innovation est un processus volontariste. Plutôt que de subir les contingences de court terme de la technologie et du marketing, les entreprises devraient beaucoup plus se projeter dans l’avenir. Et celui-ci loin d’être écrit d’avance peut largement se rêver et s’imaginer!
"L’imaginaire au service de l’innovation" indique justement que la vraie innovation ne sort plus seulement de démarches rationnelles, mais qu’il faut hybrider celles-ci avec des démarches beaucoup plus "cerveau droit", en un mot réhabiliter l’imagination, le rêve, l’intuition, la sensibilité pour mieux innover.

IT: Quelle est la problématique évoquée ?
ES: La problématique centrale est de remettre le client au cœur du processus d’innovation. Notons au passage que le client n’est pas qu’un consommateur… C’est là que cette notion d’imaginaire est capitale pour appréhender le client dans toutes ses dimensions humaines, capter ses désirs et déceler ses frustrations.

IT: Les solutions apportées ?
ES: L’innovation de rupture est un jeu subtil pour les entreprises car elle nécessite stratégie, moyens (toujours plus importants) et un bon "time to market"… car les erreurs coûtent cher. D’où la nécessité d’être proactif plutôt que simplement réactif. C’est dans ses conditions que les entreprises pourront prendre une longueur d’avance. Pour comprendre le fonctionnement des entreprises les plus performantes en matière d’innovation, nous avons mené une vaste enquête en prélude à la rédaction de notre livre. Nous sommes ainsi allés à la rencontre de près d’une centaine d’acteurs ou penseurs de l’innovation : managers, experts, chercheurs, consultants. Notre constat : s’il n’y a pas de solution toute faite, des voies sont prometteuses. On peut les résumer par quelques mots clés : développer la connaissance " intime " des clients par l’appréhension de leurs valeurs, de leurs styles de vie, et l’observation fine de leurs comportements. Cela signifie notamment le développement des sciences humaines en entreprise (sociologie, anthropologie, ethnologie, ergonomie) – montée en puissance des créatifs dans les processus de conception (fort développement de la fonction design) – réhabilitation de la prospective (au delà des simples tendances de court terme et des épiphénomènes de mode) – implication accrue de l’entreprise dans la société (notion de responsabilité sociale, d’entreprise citoyenne, dé développement durable), et donc ouverture sur l’extérieur  –  interdisciplinarité et transversalité.

IT: Quelques anecdotes par rapport au livre ou au sujet ?
ES: J’ai mentionné que les entreprises recouraient de plus en plus aux sciences humaines pour renouveler leurs approches, principalement en marketing. Mais moins connu est l’appel aux artistes ou auteurs de science-fiction pour nourrir l’innovation. Qui sait par exemple que l’Agence Spatiale Européenne favorise des rencontres entre des auteurs de science-fiction et des chercheurs pour challenger ces derniers et stimuler leur imagination ?

Plus d’info sur le livre: http://www.e-mergences.net/Livre.html

Une réflexion au sujet de « Fabriquer le futur: entretien avec Eric Seuillet »

  1. Pour info, eric seuillet prendra la parole jeudi 26.04 pour les aperos du jeudi « ton espace d’échange. Il sera accompagné d’autres connecteurs : http://www.lesaperosdujeudi.com Une initiative de pourquoitcours (l’agence des idées)
    1- LES PENSEURS DU 2.0 ET DES CONNECTEURS
    Henri Kaufman- Auteur de « Marketing de l’Ego »
    « Les marques doivent, plus que jamais, adopter une « Customer Attitude ». Le plus important maintenant n’est pas le produit – qu’on suppose conforme à la promesse véhiculée par la publicité – mais le client qui va acheter ce produit. »
    Thierry Maillet chroniqueur pour le Nouvel Economiste » et écrivain : « Génération Participation  »
    « En 1999 déjà, j’avais développé le concept de « consom-acteur », qui illustrait l’évolution d’une consommation statutaire à une consommation d’implication. Aujourd’hui la Génération P représente l’étape suivante : la consommation n’est qu’un moyen pour lui de participer à l’élaboration de son monde à lui. »
    2- LES CONNECTEURS SOCIAUX
    Jéremie Chouraqui, co fondateur de PEUPLADES
    « Peuplade n’est pas un simple outil : c’est avant tout un projet social, qui souhaite favoriser le regroupement de personnes qui ne se seraient pas rencontrées autrement, afin de créer une vie de quartier dense, harmonieuse et solidaire. Peuplade permet à la fois de faciliter le quotidien des gens et de créer de la cohésion sociale. »
    Jean Francois Ruiz, Directeur Général de Ziki France
    « Ziki se veut la première plateforme d’auto-promotion sur Internet. Ziki permet tout d’abord de rassembler son identité numérique en un seul endroit, son Ziki.
    Ziki étant aussi un réseau social, Ziki c’est un peu la « communauté des communautés »
    3- LES CONNECTEURS DANS LE MARKETING, LA COMMUNICATION
    Francois Laurent, co fondateur de WE ARE THE MARKET
    « We are the market » se veut un des acteurs de ce qu’on pourrait appeler le « marché 2.0 » Ce sont les gens eux-mêmes qui énoncent leurs besoins, imaginent, conçoivent et achètent les produits ou services répondant à leurs aspirations. »
    Grégory Pouy, Strategy and Communication Manager Buzz Paradise
    « BuzzParadise est une plateforme internationale de mise en relation entre les marques et les consommateurs avertis (communicants, experts, passionnés, buzzers, blogueurs…). Le principe est simple : mettre en relation les marques avec des consom’acteurs pour co-concevoir, et promouvoir de manière collaborative et intelligente de nouveaux produits ou service et générer du bouche à oreille autour de ceux-ci. »
    Francois Abiven, président de Repères Second Life
    « Nous avons en ce moment un concours d’idées en cours sur second life pour le jardin des halles avec l’association accomplir et pourquoitucours. »
    4 – LES CONNECTEURS « AU NIVEAU DU MANAGEMENT INTERNE »
    Yves Duron, co fondateur Next Modernity
    – travailler à distance en mode collaboratif et en réseaux
    – être toujours « connecté » (pervasivité)
    * Bouleversement des modes de travail (centres et processus de décisions…),
    * Recrutement et promotion à terme fondés, plus sur une capacité à créer et à partager de l’intelligence, savoir Faire/Etre ET savoir transmettre
    Eric Seuillet, président de la fabrique du futur.
    « Les consommateurs, usagers, citoyens… savent qu’ils ont la responsabilité de co-inventer un meilleur futur, grâce à des process d’innovation horizontale et ascendante. »

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