Il ne se passe pas de jour sans que les dangers de la mondialisation ne soient montrés aux Français. Tous ces étrangers qui nous prennent notre travail, il faut faire quelque chose ! Il est certain que la perspective de voir nos usines démontées et remontées en Chine est peu réjouissante. De même, la perspective de voir nos centres d’appel transférés en Inde ou au Maroc a ému nos politiciens, qui se sont élevés avec vigueur pour défendre le noble métier d’opérateur de centre d’appel. Les délocalisations sont-elles une catastrophe? Visitons Bangalore. Ces fameux étrangers qui nous volent nos emplois, qui sont-ils? La classe moyenne indienne en émergence. Que fait une classe moyenne en émergence, à la différence de la génération précédente qui économisait chaque roupie ? Elle consomme. Des voitures, des produits d’hygiène, des téléphones mobiles, des habits de marque, brefs plein de produits comme vous et moi. Cette classe moyenne fait donc le bonheur de ceux qui ont eu la bonne idée d’être présents sur le marché indien depuis longtemps: Unilever, Samsung, Honda, Sony, Cadbury. La France n’est pas absente, mais les 200 sociétés françaises implantées en Inde pèsent peu par rapport à celles des partenaires privilégiés de l’Inde : Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, Emirats Arabes Unis… ! Il parait que certaines sociétés françaises, Peugeot par exemple, ont connu des moments difficiles en Inde dans les années 90… Mais en 2004 des groupes comme l’Oréal ou Danone ont enregistré une croissance de 30% leur chiffre d’affaire en Inde. Si vous cherchez des relais de croissance, allez visiter l’Inde ; marché mûr, sophistiqué, et solvable. La classe moyenne indienne (vos futurs clients ?), c’est… 250 MILLIONS d’individus. Pour Goldman Sachs, l’Inde sera dans une vingtaine d’années la troisième puissance économique mondiale, derrière la Chine et les Etats-Unis. Innover c’est aussi sans doute laisser les hommes politiques disserter sur le temps qui passe, ignorer les préjugés et les orthodoxies, prendre les changements de technologies et de marchés tels qu’ils sont, et aller chercher la croissance là où elle est.