Innovation, veille et surprise stratégique: Les limites de l’approche par les signaux faibles

Lorsque l’on étudie l’innovation de rupture, et plus généralement les surprises stratégiques, on ne peut manquer d’être frappé par la difficulté qu’ont les organisations (entreprises, gouvernements) à anticiper l’évolution des évènements. Elles se font surprendre y compris par des évènements qui mettent parfois très longtemps à survenir.

Une préconisation courante de ceux qui se sont intéressés à la question est pour les entreprises de s’intéresser aux signaux faibles, une expression qui désigne les signes avant-coureurs qui ne manquent jamais d’exister d’un phénomène à venir. En identifiant ces signaux faibles, l’entreprise saura anticiper le phénomène et donc s’y préparer. On peut ainsi détecter un changement d’attitude de consommateurs en passant du temps avec les plus à la pointe d’entre eux, l’entrée d’un concurrent sur le marché en surveillant l’achat de terrains pour construire une usine ou le dépôt de brevet. Ainsi les journalistes américains qui suivent la Maison Blanche surveillent, de leur côté, les commandes de pizza dans les pizzerias aux alentours: une soudaine commande signale une nuit blanche et donc un événement important. Par ailleurs le développement fulgurant des technologies de l’information permettent de plus en plus facilement de surveiller notre environnement pour dénicher l’information rare. Alors, les signaux faibles, solution infaillible aux surprises stratégiques? Loin s’en faut…

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